Tome 2 | Chapitre 6 : La deuxième marque

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Point de vue Bonnie :

Lorsque la limousine s'arrête devant un immense manoir, j'ai le cœur au bord des lèvres. Je suffoque dans ma longue robe noire qui me colle à la peau, dévoilant chaque courbe de mon corps.

— Je veux que tu brilles, ma petite guerrière, m'annonce mon père en plantant son regard noir dans le mien.

Ma gorge est tellement nouée que je suis incapable de formuler la moindre phrase. Mon corps est là, mais mon esprit refuse de se connecter à la réalité. Tandis que le chauffeur vient nous ouvrir la portière, j'ai soudainement la nausée.

Respire.

Inspire.

Sous le regard inquisiteur de mon paternel et perchée sur des hauts talons aiguilles qui me font mal aux pieds, je sors de la voiture, presque chancelante. Christian passe son bras autour du mien et je dois me faire violence pour ne pas me dégager de son emprise.

Nous avançons dans la grande allée, bras dessus bras dessous, mes talons frappant le sol et amplifiant mon état de stress. L'architecture du manoir évoque à la fois la puissance et la dangerosité.

Autour de nous, des hommes très bien habillés déambulent avec assurance, chacun accompagné d'une femme à son bras sublimement parée, exhibée comme des trophées humains.

L'atmosphère est lourde et vaniteuse. Jamais je ne me suis sentie aussi exposée et vulnérable.

Le hall d'entrée est un spectacle d'opulence et de grandeur, des lustres imposants diffusant une lumière dorée sur des sols en marbre poli. Des portraits sévères d'ancêtres inconnus surveillent le va-et-vient des invités, témoins silencieux des alliances et des trahisons qui se nouent sous leur regard figé.

La grande salle de réception dans laquelle nous pénétrons est emplie des rires, des cliquetis des verres et des conversations des convives. Des convives dangereux, tantôt meurtriers, tantôt arnaqueurs. Des mafieux à l'image de mon père.

Mon père que tous saluent, le reconnaissant comme leur leader incontesté alors que son visage déborde de fierté et d'assurance tandis qu'il me tient à son bras, prêt à me présenter à ce monde auquel je n'appartiens pas.

La peur et l'anxiété m'envahissent, chaque regard posé sur moi me rappelle la véritable nature de ces "invités". De nombreux serveurs, soigneusement habillés, déambulent, des plateaux débordant de coupes de champagne hors de prix dans leurs mains.

Mon père me tend une coupe de champagne que je ne peux pas refuser. Je m'empresse de la saisir pour la portée à mes lèvres, m'obligeant à boire doucement pour ne pas tout en engloutir d'un coup même si j'en crève d'envie.

Mon regard se déplace de convive en convive, intensifiant mon niveau de stress qui ne cesse de monter en flèche. Autour de nous, de part et d'autre de la grande pièce, des soldats armés surveillent chaque allée et venue, prêts à dégainer leur pistolet à la moindre incartade, au moindre regard de travers, à la moindre provocation.

Est-ce qu'ils travaillent tous pour mon paternel qui me tient toujours aussi fermement le bras ?

Mon regard se pose soudainement sur Jaw, un visage familier dans cette mer d'étrangers. Il se tient là, apparemment à son aise dans cet univers de duplicité, mais quelque chose dans son attitude trahit une dissonance. Malgré son aisance apparente, il détonne parmi tous ces invités. Son regard scrutateur semble tout analyser.

Les regards que les hommes lui portent ne m'échappent pas : un mélange de méfiance et de défiance. Les femmes, elles, semblent le dévorer des yeux, au nez et à la barbe de leurs partenaires.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant