Tome 2 | Chapitre 4 : Tentative

285 17 1
                                    

Point de vue Bonnie :

Alors que mes pensées tumultueuses acceptent enfin de se déconnecter pour me laisser un peu de répit et me laisser sombrer dans le sommeil, le bruit de la serrure de la porte de ma chambre retentit.

Je glisse discrètement l'une de mes mains sous mon oreiller et tâtonne jusqu'à mettre la main sur le bout de métal. Je le serre tellement fort qu'il m'entaille la paume.

Je m'oblige à maintenir les yeux clos, même lorsque j'entends les pas qui font grincer le plancher, se rapprochant dangereusement de moi.

Je devine la silhouette qui se penche au-dessus de moi à travers mes paupières. Sans hésitation, je dégaine mon arme et la dirige dans un mouvement fluide vers l'intrus qui me surplombe.

J'ouvre les yeux et la surprise de mon agresseur se transforme en douleur lorsqu'il sent l'impact contre son cou. Un grognement étouffé s'échappe de sa gorge alors qu'il recule, sa main se portant instinctivement à l'endroit touché.

Je réalise qu'il fait jour dehors et que nous sommes déjà le matin. Je n'ai donc pas fermé l'œil de la nuit.

Encore une insomnie.

— Petite idiote ! S'époumone-t-il en me foudroyant du regard.

Le corps du soldat se tend, prêt à riposter. Sans hésiter, je me lance hors du lit, mes pieds nus effleurant à peine le sol froid alors que je prends la fuite.

Mon cœur bat à tout rompre, non pas par peur, mais à cause de l'adrénaline.

Je déambule dans les interminables couloirs de la demeure, jusqu'à foncer dans quelque chose de dur qui me fait presque perdre l'équilibre. Mes yeux se lèvent sur un soldat de Christian, ce dernier à ses côtés.

Malgré son visage impassible, ses yeux sont noirs et dérivent sur la lime à ongles ensanglantée que je tiens toujours fermement dans ma main.

— Bonnie, gronde-t-il avec sévérité.

Comme si je n'étais encore qu'une petite fille.

Des bruits de pas pressés résonnent derrière moi et la voix essoufflée de mon agresseur retentit.

— Je suis désolé chef, cette petite conne... pardon chef, votre fille...

— Tu n'es qu'un incapable, le coupe-t-il violemment. Je t'avais demandé de la réveiller, pas de lui faire peur, crache-t-il en détachant chaque mot.

Je lance un regard noir à mon géniteur et tourne la tête vers mon assaillant. Sa main est toujours portée à son cou et des filets de sang s'en échappent.

Son visage n'a plus rien de menaçant du tout. Bien au contraire, il semble inquiet des conséquences de son inefficacité.

Un claquement de mains lent et ironique retentit subitement, brisant l'atmosphère chargée de tensions. Je me tourne vers le bruit et aperçois Jawbreaker, un sourire espiègle étirant ses lèvres.

Son regard amusé passe de moi à mon agresseur, puis se pose finalement avec défi sur Christian.

— On dirait que ta petite fille n'est pas aussi fragile qu'elle en a l'air, commente-t-il avec insouciance.

Je ne suis pas une petite fille.

Puis, furtivement, il m'adresse un regard presque complice, comme s'il me félicitait silencieusement d'avoir suivi son conseil.

«Si tu veux survivre, tu dois apprendre à te défendre, miss intrépide.»

Je reste impassible, même à l'évocation de ce souvenir.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant