Tome 2 | Chapitre 12 : Intrusion

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Point de vue Bonnie :

Dans la salle de sport de mon père, je frappe le sac de boxe, encore et encore. Mon cœur bat à la chamade, des sueurs froides parcourent mon corps. Mais je ne renonce pas.

Malgré la douleur dans mes bras, mes jambes et ma respiration saccadée.

Ça fait des jours que je m'entraîne sans relâche. Un moyen pour moi de ne pas ressasser, de ne pas sombrer dans mes pensées. Un moyen d'extérioriser tous les sentiments qui se bousculent dans ma tête.

La colère contre moi-même pour ma naïveté et ma faiblesse d'esprit. Ma colère pour les autres.

La frustration face à la situation dans laquelle je me trouve.

La rage à l'encontre de mon père.

Chaque coup porté est un exutoire. Une délivrance. Un moyen sourd de me rebeller.

Mais, alors que je m'entraîne sans relâche, comme si je cherchais à me prouver quelque chose, une alarme stridente brise soudainement le rythme de mes mouvements, fendant l'air avec force.

Je me fige un instant, mes poings serrés, le souffle court.

— Qu'est-ce que... ?

Je n'ai jamais entendu cette alarme résonner ici. Que se passe-t-il ? Une vague d'adrénaline se déverse dans mes veines alors que je quitte prudemment la salle de sport pour me diriger vers l'origine du bruit.

Mais il est partout.

Incessant et insidieux.

Les couloirs sont étrangement silencieux, comme s'ils avaient été désertés de tous occupants. Comme si le temps était suspendu.

Le calme relatif est soudainement remplacé par un chaos contrôlé. Des soldats se précipitent avec une urgence palpable, leurs visages trahissant une situation critique. J'ai aussitôt un terrible pressentiment.

Quelque chose est en train de mal tourner.

Je me fraye un chemin dans les différents dédales des couloirs, cherchant une explication rationnelle à tout ce brouhaha.

Puis, j'entends des coups de feu qui retentissent, à deux pas de ma position. Mon sang se glace, et par réflexe, j'extirpe le couteau de ma poche, comme pour me préparer à l'assaut.

— Il y a une intrusion, résonne la voix grave de l'un des soldats à destination de son compagnon d'arme.

— Où est le chef ? Demande la voix méfiante d'un autre soldat.

Le groupe s'éloigne de moi, sans un mot, sans un regard, sans la moindre explication. Comme si je n'existais pas.

Par pur instinct de survie, ou peut-être par stupidité, je me précipite vers la maison de Jaw, malgré le mouvement de foule, malgré le vent de panique qui gifle ma peau, comme le ferait l'air anglais glacial de l'hiver.

Je ne m'attends pas à ce qu'il soit gentiment retranché chez lui ; là où il y a de l'action, Jaw subsiste, dévastant tous ceux qui se dressent sur son chemin, jouant le premier rôle.

Je tente bêtement d'actionner la poignée de la porte, mais cette dernière est verrouillée. Or, j'ai cruellement besoin d'une arme, et d'une vraie.

Mon petit couteau minable ne fera pas l'affaire si je suis amenée à devoir m'en servir pour riposter.

LA MARQUE | TOME 2 [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant