CHARLES
Pourquoi as-tu fait ça ? Hein ? Tu l'as menacé, volé sa voiture, elle a eu peur de toi ! c'est ça que tu veux montrer ?
J'avais besoin d'argent... j'ai perdu la course et je ne veux plus parler à mon père donc la vente de la voiture de Miller me permettra de ne pas traîner dans les merdes de mon géniteur pendant un bon bout de temps. J'ai risqué gros, elle connait mon nom et mon prénom, et sa pote aussi, j'espère qu'elle à fermer sa gueule sinon je suis dans une merde indescriptible. Mon corps est en manque de nicotine, je prends une cigarette et ouvre la baie vitrée qui donne sur le balcon et la ville, j'aime voir toutes les lumières le soir, je me dit que je ne suis pas le seul à être encore debout. Je repasse les événements de la soirée en boucle : course, ma mère, police, menace, douleur, panique, concession, dossier, peur. La peur... C'est la dernière chose que j'ai vu sur son visage, j'aurais pu ne rien dire, mais elle me fait faire des choses complètement insensé cette fille.
Rien de tout ça n'était prévu quand je suis arrivé au rassemblement mais quand j'ai vu le visage de ma mère... Mon souffle devient difficile à cette évocation, et la nicotine ne m'apaise pas, elle me brûle, m'irrite. Mais est-ce la nicotine ou la douleur qui rallume cette peine ?
J'ai vu sur le visage de ma mère, de la compassion et de la déception... comme toujours mais là, elle n'a pas eu besoin de prononcer ne serait ce qu'un mot pour que je comprenne, elle n'aime pas du tout ce que je deviens et ça m'a fait tellement mal que je suis parti sans m'arrêter, j'aurais pu tuer n'importe qui pour que son regard passe de la honte à la fierté. Puis, quand j'ai vu les flics débarquer je me suis mis à la recherche de Miller, juste pour vérifier que tout allait bien pour elle, et quand je l'ai vu avec son amie entrer dans une impasse je l'ai suivie juste pour la féliciter pour la course... et j'ai eu cette idée, lui voler sa voiture pour la revendre et reprendre ma vie en main pour de bon cette fois. Elle avait accepté de brûler mon dossier alors elle pensait pouvoir partir mais je ne pouvais pas lui faire confiance, on se connait à peine et elle y gagnerait plus à me balancer alors je l'ai prise pour la faire monter dans sa caisse et qu'elle m'y emmène pour être sur que se soit fait, sauf que je lui ai fait mal, j'ai serré trop fort c'est vrai mais pas au point qu'elle devienne livide, pas au point qu'elle tremble et que ses jambes deviennent du coton. Il fallait qu'on parte alors je lui ai dit qu'on devait y être avant 3h00, elle a repris ses esprits et nous sommes arrivés...sain et sauf. Je repense à sa façon de conduire pour aller jusqu'à son travail et je suis encore sur le cul, bordel elle à ça dans le sang, dès que le volant est sous ses petites mains toute l'angoisse à disparu de ses yeux pour laisser place à la concentration, et même la rage. Je l'ai regardé tout le long du trajet, elle était magnifique malgré ses yeux légèrement rougis par les pleurs et sa coiffure défaite. Ses boucles n'étaient plus aussi bien dessinées mais ses cheveux restaient brillants et ils sentaient bon... Son rouge à lèvre, lui, n'a pas bougé d'un millimètre, tout avait l'air si doux sur son visage et en me sentant si faible, mon cerveau m'a rappelé que ce n'était pas le moment alors j'ai posé mon arme sur sa cuisse juste histoire qu'elle ne tente rien, ou plutôt que je ne tente rien, il n'y avait pas de balles dans le chargeur...
Une fois entré à l'intérieur et pendant qu'elle fouillait dans les archives, j'ai supprimé le dossier qu'elle possédait sur son ordinateur. Elle m'a tendu mon dossier, tout y était y compris la marque que j'avais laissé sur son poignet. Tu n'es qu'un connard.
Des pas me sortent de ma rêverie, c'est Loan qui est contre la baie vitrée laissée ouverte.
- On est en novembre Charles, personne laisse les portes ouvertes punaise.
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Lonely Lanes
RomanceSon passé n'a jamais été un frein à sa réussite, elle possède tout. Alix est une femme indépendante qui vit son rêve: avoir sa propre concession automobile. Mais quand la lumière de la lune pointe le bout de son nez, c'est sur la ligne de départ qu'...