Lonely Lanes

Chapitre 17 : The future was us

ALIX

      Depuis son arrivée dans mon appartement, j'ai ressenti mille sensations différentes: chaud, froid, peur, peine, colère, et de nouveau chaud. Je me suis réfugié dans ma chambre, le laissant seul avec ses pensées et avec les mots que je viens de lui balancer. Je tourne en rond, essayant de me calmer, mon cerveau me crie de le faire dégager, tandis que mon cœur me chuchote qu'il à besoin d'aide, bien plus que pour une voiture. Je n'ai pas ressenti une attirance comme ça pour un être masculin depuis des millénaires... Je m'inflige quelques petites claques sur le visage avant de retourner dans le séjour. Concentre toi sur ton objectif, mince à la fin ! Je le retrouve près de la cheminée, en train de regarder les photos qui y sont exposées, une en particulier, ma préférée...

- Fait comme chez toi surtout ! Dis-je ironique. Il pose rapidement la photo dans un sursaut.

- Oh... Je suis désolé, je ne vais pas tarder de toute façon, je repasserai demain, quand tu es disponible. Je ricane, surprise par son ton enfantin.

- Je rigolais, si elles sont là, à la vue de tous, c'est pour qu'elles soient regardées. Je désigne les photos du menton.

Je m'approche de lui et prend le cadre en bois dans ma main, caressant le verre tendrement. Je sens que Charles me scrute sans bruit.

- Tu avais quel âge ? Me demande-t-il timidement.

- J'avais dix ans, c'est une des premières fois que je conduisais une voiture, seule. Enfin, mon grand père était à côté comme tu as pu le voir mais, je touchais enfin les pédales alors c'était à mon tour de jouer. Il sourit en contemplant la photo, puis lance doucement:

- Tu étais déjà une pilote, tu étais faite pour ça. 

Ce sont les mots qu'utilisait papi Jean à mon égard... Je repose la photo où elle était et fait face à Burton.

- Oui, c'est ce qu'il me disait sans arrêt, c'est lui qui m'a donné cette passion.

- Il doit être fière de toi aujourd'hui. 

Je sent mes yeux se remplir d'eau salée, je détourne le regard, puis me dirige vers la cuisine. Aucun sentiment ne doit transparaître à ses côtés, il ne mérite pas de voir cette partie de mon âme. J'essuie rapidement mes yeux humides, et attend qu'il se rapproche.

- Aucun moyen de le savoir...

Son regard trouve le mien, mais il finit par baisser les yeux et prendre ses affaires.

- Je vais te laisser tranquille, merci encore Miller. Tu n'es peut-être pas une garce au final.

Je lui tape l'épaule avant de lui faire signe de déguerpir.

- Rentre chez toi avant que je décide de vendre ta voiture, je connais une super concession pour ça ! Il se moque une dernière fois de moi et finit par sortir.

L'air de la pièce redevient respirable, mais j'ai également le sentiment qu'il m'a volé quelque chose, qu'il à pris pendant le temps de sa venue, ma peine et la douleur qui me rongeait quand je me suis levé un peu plus tôt.

Quelques jours plus tard...

Je remercie le chauffeur de taxi, prends rapidement mes valises et me dépêche de rejoindre le quai d'enregistrement de l'aéroport. Je ne suis jamais en retard, mais j'ai dû beaucoup travailler afin que mes équipes gèrent la concession pendant mon absence. Je replace mon écharpe derrière mon épaule et envoie un message à ma mère:

Maman <3

                                                                                        5 h 20: Je décolle dans une heure, hâte de vous voir !