Chapitre 20

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CHARLES

- Si tu veux arriver pour 14h chez tes parents il faut que tu bouges ton cul Loan.

- J'ai bientôt fini ! Cri-t-il à l'autre bout de l'appartement.

Je le dépose à Santa Monica pour qu'il passe le réveillon chez sa famille, il m'a proposé de me joindre à eux mais je ne fête plus Noël, j'ai refusé, je compte profiter du calme qui va régner dans cet immeuble. J'ai enfilé mes baskets, les clés de la voiture dans une main et mon téléphone dans l'autre. Je n'ai pas eu de nouvelles de mon père depuis l'incident de la dernière fois, il à peut être compris qu'il fallait envoyer ses gars à ma place... J'en doute, mais l'espoir fait vivre.

Je compose le code de mon téléphone et traîne sur les réseaux, tout le monde profite de leurs familles, et voit noël comme quelque chose de fantastique, bande de blaireaux. Tiens, Miller à posté une story, j'ouvre et regarde de plus près la photo. C'est qui lui ? Ils ont l'air très proches là. Je zoom mais on ne voit pas distinctement leurs visages, lui à son bras autour de son cou et la tête tournée vers elle, elle-même cachée par son téléphone. Elle est somptueuse... Un petit démon, magnifique, Perséphone finalement.

-  Ma sœur, arrive dans une heure chez mes darons, j'espère que j'aurais le temps de lui trouver un cadeau... Loan débarque un sac sur l'épaule, je verrouille mon tel.

- Tu lui passeras le bonjour de ma part, je lui fais un clin d'œil.

- Dans tes rêves Burton, tu ne t'approches plus de ma sœur.

Je lui tape dans l'épaule et me concentre sur la route, mon téléphone est relié au tableau de bord de la voiture, Loan choisit donc les musiques, nous passons de tout à rien, XXXTENTACION, Drake, Britney Spears... Je ne dit plus rien sur ses goûts musicaux, j'ai bien compris que ce mec n'était pas stable, dans aucun domaine.

- "Feel like the crowd is saying !" , "Gimme, gimme (more), gimme(more), gimme, gimme MORE".

Je me moque de lui, mais il continue de chanter comme si c'était lui la star.

- Sérieux cette femme est un génie ! Tu ne trouves pas Charles ?

- Oh, si, si... Si ça te fait plaisir.

La musique se coupe, je regarde l'écran, Alix tente de m'appeler, il est genre 21h en France, j'espère qu'elle va bien, le regard confus de Loan me scrute.

- Quoi ?

- Y a quelque chose dont je ne suis pas au courant ? Pourquoi "Miller" t'appelle ? Autant je discute avec sa meilleure amie mais t'es au courant alors pourquoi je ne sais rien moi ?

Je souffle et le regarde rapidement.

- Tout simplement parce qu'il ne se passe rien. On se rend service c'est tout, ne t'imagine rien.

- Des services ? Quel genre de service ? Il joue des sourcils avant de vouloir répondre à l'appel, je l'en empêche. Je la rappellerais à mon retour.

Le reste du trajet est plus calme, c'est seulement devant chez les parents de Loan, qu'on rouvre la bouche.

- Profite de ta famille, mon pote, on se salue poing contre poing.

- Je ne dirais pas pareil pour toi, mais profite de ta solitude. Son ton ironique me fait rire.

Je vois ses parents sur le devant de la porte alors je klaxonne et les salue. Ils m'ont beaucoup aidé entre la période où j'ai perdu ma mère et celle où je ne souhaitais plus voir mon père, je ne sais pas combien de nuit j'ai passé ici. Tout le quartier me rappelle mon adolescence et les moments difficiles que j'ai pu traverser. C'est ici que j'ai rencontré Loan, que j'ai vendu d' la drogue, c'est dans ce parc que j'ai emballé la sœur de Loan, que j'ai pris ma première cuite, c'est dans ces rues que j'ai fuis ma maison et que j'ai dit au revoir à ma mère.

Lonely LanesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant