Chapitre 19

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ALIX

La cuisine est occupée depuis ce matin ,entre ma grand-mère aux fourneaux, ma mère qui nettoie absolument chaque recoin de la maison et mon père, fidèle à lui même, est assis sur un des fauteuils du salon. La maison de mes parents possède un look rustique qui convient parfaitement à l'ambiance de noël, je peux sentir l'odeur des cailles et les fagots de haricots verts depuis ma chambre. Nos invités devraient arriver d'une seconde à l'autre, c'est pourquoi je finis de me préparer. Je ne les ai pas vu depuis deux ans, ma tante Sylvie va surêment me dire que j'ai grandis, alors que je n'ai pas dépassé les un mètre-soixante cinq depuis mes quinze ans. Son mari lui, va discuter voitures, ça ne me dérange pas, c'est ma passion. Et enfin, Arthur, lui va me raconter tous les potins de la famille depuis que je suis partie et tentera de me convaincre de revenir en France, ou que je l'embarque avec moi, la deuxième option est plus probable, étant donné l'échantillon de merde qui m'est déjà arrivé ici.

Quand j'entend la porte s'ouvrir et les exclamations de ma mère, je descends, vêtu de la robe que nous avons achetée ensemble et des escarpins Gucci bordeaux, je les adore, mais entre nous, ils vont être rapidement remplacés par mes chaussons... J'embrasse ma tata ainsi que mon oncle, et remarque mon cousin, vaguement en retrait, mais quand nos regards se croisent, nous sourions comme deux gamins.

- Tu as mis une chemise où je rêve ? On se tape dans la main comme quand on avait douze ans.

- Et toi tu as toujours pas grandi ? Un mètre douze les bras levés ça devient handicapant non ?

On se sert dans les bras, je ferme les yeux le temps d'un instant, ça fait du bien de le voir.

Le repas se déroule comme à son habitude, mamie est pratiquement toujours fourrée en cuisine et ne souhaite pas d'aide, ma mère discute avec ma tante des changements climatiques et du travail, mon oncle et mon père parle informatique et mon cousin et moi on essaie de rattraper le temps perdu. Nous prenons une photo devant le miroir de l'entrée, son bras autour de mon cou et nous sourions comme si rien de cette vie ne pouvait changer le moment présent. Je décide de la mettre dans ma story, on est trop beaux dans cette famille. Nous avons à peine fini le repas que mon ventre souhaite déjà se faire la malle, j'ai besoin de prendre l'air, j'enfile un gilet que j'ai discrètement volé à ma mère et sors dans le jardin un instant.

- Mamie Rose cuisine toujours aussi bien mais trop, j'en peux plus... Me dit Arthur qui m'a rejoint.

- C'est clair, imagine comment elle me gave depuis que je suis revenue de L.A ! Il pouffe de rire et regarde son téléphone.

- Je dois passer un appel, on se rejoint à l'intérieur ? J'acquiesce et le regarde s'éloigner.

J'en aurais presque oublié mon téléphone, mais la story que nous avons mis sur les réseaux suscite quelques réactions, Ana kiff toujours autant mon cousin et m'envoie des vocaux de plusieurs minutes m'expliquant à quel point elle s'ennuie toute seule chez nous, elle n'est pas rentré en France cette année à cause des examens... Sa famille est très importante pour elle, surtout son petit frère, mais elle savait que reprendre des études à des milliers de kilomètres engendreraient ce genre de problématiques. Je lui envoie un peu de soutien et regarde les mentions j'aimes de ma story. Je slide, espérant y trouver le cœur de Burton, mais cet enflure a vu et n'a pas aimé, il a intérêt à avoir une bonne excuse quand il m'appellera ce soir. Je m'attarde pas plus dehors, il doit y avoir des températures négatives car l'herbe est recouverte de gel et craque sous les pieds. La chaleur de la maison me brûle le bout du nez, la cheminée est allumée alors je me poste devant, c'est un reflex, même quand elle est éteinte je croise mes bras dans le dos et attend de me réchauffer. J'écoute les conversations et y participe parfois mais rien n'est tout à fait pareil depuis que mon grand père n'est plus assis sur sa chaise... C'était mon plus gros soutien, c'est lui qui me remontait le moral et qui savait ce que j'aimais, j'ai beau aimé toute ma famille, mon grand père restera à jamais ma personne préférée.

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