La nostalgie

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- Je déteste ce sentiment...

- Lequel ?

- La nostalgie.

- Pourquoi ?

- Parce que... C'est un sentiment qui nous fait sentir coupable...

- Coupable de quoi ?

- De ne pas avoir assez profité, de ne pas être assez resté, de ne pas avoir assez aimé.
La nostalgie est dangereuse.
La nostalgie te fait croire que quelqu'un te manque or que ce n'est rien d'autre que les souvenirs partagés qui te manque.
Tu crois aimer, mais tu aimes ce qu'il en est resté.
Tu crois vouloir revivre ces moments mais c'est les sentiments que ça t'a procuré que tu veux ressentir, ressentir à nouveau.
Ce sentiment est trompeur, il n'est bon qu'à dérouter l'esprit. Alors je fais en sorte de ne retenir que les mauvaises choses, les détails les plus douloureux, les regards les plus durs, je le fais pour me protéger de ce sentiment car je refuse de me voir, de me revoir devant mon miroir, à cette heure où tout le monde dort, les larmes chaudes sur mes joues, je refuse de ressasser, ressasser et ressasser. Regretter, me torturer l'esprit, passer du rire aux larmes ou même passer des larmes au rire, car oui, on ne sait pas quand elle vient, pourquoi et pour quoi elle vient, on ne sait pas comment on finira quand elle sera passé...

- Je pense que la nostalgie peut aussi nous rendre heureux.

- Fort heureusement ! Je déteste ce sentiment mais sans lui, je ne serais pas normal.
J'agirais sans crainte, sans cœur, sans sang-froid, sans pitié. Je n'aurais rien à perdre, rien à gagner. Parce qu'il y'a du bon dans le manque, le regret des évènements passés, on est heureux, pas quand on y pense non, quand on pense au fait de pouvoir y penser, que les souvenirs soient encore là, qu'ils ne partent pas, qu'ils ne nous abandonnent pas.
On se souvient qu'on peut être heureux, qu'on l'a été, au moins une fois, on se souvient qu'on ne peut pas se plaindre, qu'on doit être reconnaissant envers la vie, qu'une fois elle a pensé à nous, qu'une fois elle a pensé à notre bonheur avant le sien. On regrette oui mais on est heureux, heureux de pouvoir y penser. Mais comme toujours, il y'a un danger à cela, c'est de vivre seulement à travers nos souvenirs, c'est de vouloir les récupérer, qu'on ai plus à les penser mais à les vivre, on est prêt à tout, gravir des montagnes, sauter du haut d'une falaise, tout ce qui pourrait vous passer par l'esprit, seulement parce qu'on est plongé, plongé dans un bain de regret qui ne cherche qu'à nous engloutir, alors on cherche à sortir de là, prêt même à accepter, revenir en arrière, chercher des excuses, prêt à se perdre mais cela ne nous semble pas un problème, on finira bien par se retrouver, une fois qu'on aura tout retrouvé, une fois que nous n'aurions plus à penser mais à vivre, une fois que ces souvenirs ne seront plus au passé mais à nous, pas même au présent, à nous, une fois que nous les posséderons enfin.

- Mais nous ne posséderons jamais les bons souvenirs du passé.

- Mais les nostalgiques ne pensent pas comme toi, ce sont de grand rêveurs, de grand penseurs. Rempli d'audace, même la peur ne les effraie plus.
Ils sont rempli d'une tristesse énorme, tu ne peux imaginer. Ils ne sont que les victimes de leur sentiment. Ils chercheront à fuir ce sentiment, par tout les moyens, ils chercheront à se rapprocher de ce qui les rapproche un maximum de leur souvenirs nostalgiques.
Ils chercheront à soigner cette mélancolie qui leur fait mal, mal au point d'étouffer leurs cœurs qui se retrouvent aussi à désirer le passé, plus que tout.
Mais on dit que nos regards doivent être tournés vers l'avant, que c'est là qu'est l'avenir, le bonheur. Mais pour ces nostalgiques, qui voient leur avenir dans leur passé, qui croient qu'ils ne pourront plus vivre de moments heureux comme ceux qu'ils ont pu vivre, le bonheur n'est plus. Il a existé, mais il n'est plus.

- Mais s'ils regardaient un peu autour d'eux, la soleil est encore là, les gens rient encore, les fleurs poussent encore... Il n'y aucune raison de regretter le passé quand le présent vie encore, quand il existe encore la vie dehors.
Toi dis leur, dis leur qu'ils ont encore toute leur dents pour sourire, qu'il y'a encore des gens dehors à aimer, qui n'attendent qu'eux, que les souvenirs sont beaux mais qu'on peut les vivre pas en les ressassant, mais en s'en créant de nouveau, que tout se crée, qu'ils pourraient être tellement heureux que l'idée de penser leur vie au passé n'effleurerait même pas leur esprit, dis leur qu'être nostalgique ne leur apportera qu'un bonheur éphémère qui se transformera vite en une peine aigu. Alors à tout les grands nostalgiques qui lisent ceci, vivez, mais vivez l'instant présent, parce que je vous le promet, celui-ci vous ne le regretterais pas...

La nostalgie

À tout ces lecteurs...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant