L'ère du Fléau : le début d'une nouvelle ère

Chapitre 33

- C-comment va-t-elle ? demanda Linkle, en rompant le lourd silence qui s'était immiscé entre Link, Zelda et elle. Son état s'est-il aggravé ?

Le regard sombre que baissa Zelda sur ses pieds confirma les pires craintes de la jeune fille alors que Pieffa pénétrait dans son établissement, essoufflé. Il les regarda un à un, leur air grave et leurs yeux baissés lui laissaient entendre que les mauvaises nouvelles étaient au rendez-vous. Discrètement, l'homme recula et se réfugia à l'extérieur. 

Linkle lui jeta un regard étrange, puis lui demanda d'empêcher quiconque entrer, avant qu'il de disparaisse derrière les soldats qui gardaient encore l'entrée.

- Avez-vous demandé de l'aide à un médecin ? bredouilla enfin la chevalière, des bouffés de chaleur commençant à lui monter à la tête. N'importe lequel ?

- Oui, Linkle. lui répondit la Princesse, les poings serrés. Quatre médecins sont venus la consulter, de la Citadelle, et ont tous affirmé la même chose : Impa ne survivra pas.

Zelda serra plus fort ses mains, en retenant les larmes de couler. Elle devait être forte.

- Tout est de ma faute... dit-elle, en grinçant des dents. Si je ne m'étais pas enfuie, Impa et Link n'auraient pas été forcés à combattre et Impa ne serait pas dans cet état... Tout, absolument tout, est de ma faute...

Elle pressa ses poings contre son visage, refoulant les larmes. La Princesse d'Hyrule renifla, avant de retirer ses mains de son beau visage, une expression déterminée sur le visage.

" Non. Je ne pleurerai pas ! " se sermonna-t-elle. " Tu ne fais que cela, ça suffit, Zelda ! "

Elle essuya une larme qui avait perlé au coin de son œil, avec un geste rageux. 

- Votre Altesse ! s'écria Linkle, en s'agenouillant. Vous n'avez rien fait de mal ! C'est ma faute. Je n'ai pas veillé à votre protection, comme me l'avait demandé Link, ajouta-t-elle, en lançant un regard dans la direction de son frère, qui fixait Zelda. Je suis la fautive !

Link les écoutait parler, en admirant secrètement la beauté sauvage de sa protégée. Il la trouvait si belle, avec ses longs cheveux d'or et sa rage de vaincre... Ses magnifiques yeux verts rencontrèrent les siens, lui lançant un regard plein de rage mêlée à de la curiosité et la stratégie, l'arrachant à sa contemplation.

" Link ! " hurlait la voix dans sa tête, furieuse. " Espèce d'abruti ! Oser regarder la Princesse d'Hyrule en face peut te coûter très cher ! "

Il se racla la gorge, puis se leva. Le chevalier fit un vague mouvement vers l'extérieur, avant de rentrer la tête dans ses épaules, recouvertes par son armure, et de sortir. Les gardes s'écartèrent et Link se retrouva face à une petite clientèle, qui le regardaient avec espoir.

- Chevalier, dîtes-nous ce qu'il se passe, je vous en prie, lui dit une petite femme grassouillette. Comment va Dame Impa ?

- Oui, dîtes-nous, grand chevalier ! renchérit un homme à moustache, en se levant du tabouret qu'il occupait.

Les hommes et femmes se rapprochaient d'un Link confus, en posant plusieurs questions à la suite.  " Attendez, mais oui ! Je vous reconnais ! ", "C'est le chevalier servant de la Princesse Zelda ! ", " Etes-vous le chevalier réputé pour être le protecteur de notre Princesse ? "

Les questions fusaient, Link ne savait plus quoi faire. Il leva ses mains devant sa poitrine, en un signe de dénégation. 

" Oh non... Oh non... "

Les paroles se firent plus vives, et certaines femmes l'attrapèrent par le bras ou l'épaule, en lui disant de venir s'installer pour en parler au calme.