Nous & Eux

15. April.

Les ongles enfoncés dans mes paumes, je regarde avec nervosité le bâtiment qui se dresse devant moi.

Axel coupe le moteur et se tourne vers moi, sa main repoussant une mèche derrière mon oreille.

Je sais qu'il est aussi nerveux que moi mais qu’il ne me le montre pas pour ne pas me faire stresser davantage.

Il dépose un baiser sur ma tempe et m’attrape la main sans faire de commentaire sur les croissants de lunes qui ornent désormais mes paumes.

– On peut toujours faire demi-tour si tu n’es pas encore prête, me dit-il doucement.

J'entrouvre les lèvres, les yeux posés sur le bâtiment.

On est déjà en retard et je sais que la sage-femme doit patiemment nous attendre, mais la peur me dévore doucement les entrailles.

Je me tourne vers lui, le sourire aux lèvres.

– Ne me dis pas que tu as trop peur Axel ? Tu te dégonfles ?

Il éclate de rire, renversant légèrement sa tête en arrière et je souris devant le tableau qui se déroule sous mes yeux.

Sentant une once de courage me traverser, j’ouvre la portière avant de, moi, me dégonfler.

Je sais qu’Axel, peu importe le degré de sa peur, restera à mes côtés quoi qu’il arrive.

Il fait le tour de la voiture avant de me rejoindre.

C’est partit.

Il me prend la main et m’entraîne vers le bâtiment.

Je le laisse me guider et me montrer le chemin.

Il ouvre la porte qui émet un joli petit ding pour signaler notre présence.

La secrétaire lève la tête de son bureau et nous adresse un sourire aimable.

– La sage femme va venir vous chercher. Je vous laisse patienter quelques secondes dans la salle d’attente.

Je sens la main d’Axel se crisper dans la mienne.

Monsieur n’a pas l’habitude d'attendre.

– Merci, dis-je avant qu’Axel ne l’agresse pour qu’elle vienne nous chercher maintenant.

Il me fusille du regard et je l’imite avant de lâcher sa main et d’entrer dans la salle d’attente.

Je salue poliment les couples présents dans la salle et je m’installe sur une chaise, imité par Axel qui se laisse tomber sur celle à côté de moi, fusillant du regard quiconque oserait poser le regard sur lui.

Il se rapproche de moi et son souffle effleure la peau de mon cou avant qu’il me murmure dans le creux de l’oreille.

– Tu sais que je n’aime pas attendre. On aurait pu être avec la sage femme actuellement.

Je penche la tête vers lui, un sourire moqueur sur les lèvres.

Je me rapproche de lui pour lui répondre.

– Désolé, mais ce n’est décidément pas le moment de faire un caprice comme les petits garçons. Donc monsieur va sagement attendre que la madame vienne nous chercher sinon il restera ici le temps de la consultation.

Je recule le visage provocateur.

Il cherche à savoir si je mens ou non.

Mais mon sourire que je n'arrive pas bien à dissimuler me trahit et son visage s'éclaire de son sourire.