Stalker

Chapitre 15

Keyron
Samedi 13 décembre 2015

Encore une fois, mon père m'envoie faire son sale boulot.

D'après ce que j'ai compris, ce mec et lui avaient fait un pari que mon père a perdu.

Mais c'est un très mauvais perdant, alors il m'a dit d'aller récupérer son fric.

Et comme mon paternel n'a pas de couilles, il envoie son gamin de 16 ans régler ses problèmes.

Il ne faut pas que je tarde, je n'aime pas laisser Kai seul avec lui.

Je ne lui fais pas confiance.

Quand j'arrive devant la maison du type, je m'arrête et observe ce qui se passe.

Il est en train de jouer dans son jardin.

Avec son fils et sa femme...

Peut-être que si je lui demande juste, il me donnera l'argent.

Je n'y compte pas, mais je peux toujours essayer.

Il a dû sentir que quelqu'un les observer car il tourne la tête dans ma direction.

Au vue de la vitesse que son visage à pâlit, il a compris qui j'étais.

En même temps, je suis la copie conforme de mon père.

Et je déteste ça.

Car à chaque fois que je me regarde dans un miroir, je le vois lui et ça me dégoûte.

Il dit quelque chose à sa femme puis s'avance vers moi.

-Qui êtes-vous ?!

-Je suis le fils de l'homme que vous avez volé hier soir.

Ma voix était froide.

On aurait pu avoir l'impression que je ne ressentais rien.

Je crois que j'aurais préféré ça.

Ne rien ressentir.

Ça aurait été beaucoup plus facile car là tout de suite à l'intérieur de moi il y a trop d'émotions qui se mélangent.

Et je sais déjà que quand je serais seul, elles prendront le dessus.

-Écoutez gamin, je ne sais pas ce qu'il t'a raconté mais je n'ai pas volé ton père, il a perdu et j'ai gagné l'argent, c'est tout.

Je sais.

Je sais, mais je ne peux pas lui désobéir, c'est soit lui soit mon frère.

Et je choisirai toujours mon frère.

Toujours.

Je sors l'arme qui était cachée dans ma poche et la pointe sur son front.

Ses yeux s'écarquillent.

-Soit tu me donnes ce putain de fric, soit je vous bute tous.

Je suis tellement désolé...

-D'accord mon pote, je vais aller te chercher l'argent... mais je t'en supplie, ne leurs fais pas de mal...

Je hoche la tête et le regarde courir jusqu'à sa famille pour les faire rentrer à l'intérieur.

J'aurais aimé que mon père soit comme ça.

Mais il n'aurait jamais fait ça.

Au contraire, il nous aurait tués de ses propres mains si ça pouvait le sauver.

Je vois l'homme marcher vers moi, une liasse de billets à la main.

Quand il me la tend, je m'en empare et la range dans la poche de mon sweat.