Chapitre 16

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Mira
Samedi 13 décembre 2015

Parfois je me demande, et si...

Et si ma mère n'était pas morte en accouchant, est-ce que ça aurait été différent ?

Est-ce que ça aurait été pire ?

Non, je ne pense pas que ça aurait pu être pire.

Aujourd'hui, j'ai 12 ans..

Et jamais en ces douze années je n'ai quitté cette cage.

Je n'ai jamais vu le soleil.

Je n'ai jamais senti la pluie tomber sur ma peau.

Je n'ai jamais connu personne à part mon père.

Mon tortionnaire...

Un bruit à l'extérieur de la cave me fait lever la tête vers la porte.

Je sais déjà ce qui m'attend...

Et c'est pour ça que je hais mon anniversaire.

Car même si je déteste tous les jours que je passe enfermée entre ces quatre murs.

Le 13 décembre reste le pire.

Car ce jour-là, il me viole...

Enfin, il me viole dès que l'envie lui passe, mais le jour de mon anniversaire, il me viole...

Différemment...

Mais aujourd'hui, je ne le laisserai pas faire.

Aujourd'hui, ça sera soit lui...

soit moi.

Et j'ai décidé que ça sera lui, car j'en ai marre de survivre.

Je veux vivre.

J'entends le verrou de la porte se déverrouiller et celle-ci s'ouvre sur mon père, une bouteille à la main.

Il me facilite le boulot.

Il me détaille quelques minutes et un sourire méchant lui vient quand il voit mes mains trembler.

Je ne sais même pas si j'arriverai à mettre mon plan à exécution.

Je n'ai plus aucune force.

Ce bâtard ne me nourrit que quand il pense que c'est nécessaire.

c'est-à-dire quand je suis au bord de l'évanouissement.

Aujourd'hui, ça fait 2 jours que je n'ai rien avalé.

J'ai la peau sur les os.

Et je me promets que si un jour je sors d'ici, je mangerai à chaque fois que je le pourrai.

Il s'approche de moi en faisant passer son regard vitreux sur tout mon corps.

Rien que la vision de son visage me donne envie de rejeter ce que j'ai dans l'estomac.

c'est-à-dire pas grand-chose.

Entre ses yeux qui me regardent comme si j'étais un bout de viande, ses fines lèvres charnues qui me sourient méchamment et cet horrible tatouage qu'il a sous l'œil...

Je frissonne de peur quand il fait un pas de plus dans ma direction.

Quand il arrive juste en face de moi, il me caresse les cheveux avant de les empoigner et de me relever pour que je sois à sa hauteur.

Mon visage n'est plus qu'à quelques centimètres du sien et je peux sentir son haleine alcoolisée.

Il ferme les yeux et inspire une grande bouffée d'air, puis les rouvre lentement en plantant son regard dans le mien.

StalkerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant