"On ne se rend pas forcément compte de la blessure que nos mots peuvent causer dans le cœur des autres. On se permet de dire des propos qu'on n'aurait jamais osé dire, sous l'emprise de la colère ou encore de la haine. Parfois, la tristesse nous ronge jusqu'à posséder chaque partie de notre corps. Certains diront que la dépression n'est qu'une manière de justifier le fait qu'on ne veuille plus rien faire de nos vies, de nos journées. Les minutes défilent, les secondes, du lever du soleil jusqu'au coucher.
Je regarde la pluie à travers la fenêtre, me demandant ce que serait ma vie si j'étais le genre d'enfant à sortir sauter dans les flaques d'eau, avant de boire un bon verre de lait accompagné de cookies que ma mère m'aurait préparés. Qu'est-ce que ça fait d'avoir une mère à ses côtés?"
État-Unis , Texas , 2h32
"Il est actuellement 2h32 et je ne trouve pas le sommeil. Si Jay disait bien vrai, qui était Justin? Et que me voulait-il? J'ai beau retourner la situation sous tous les angles, aucune explication plausible ne me vient à l'esprit. On ne s'était échangé aucun mot depuis son aveu. J'ai gardé la lumière de ma chambre allumée, je regardais le plafond. La chambre est fade et ne rejette aucune personnalité.
Je descends les escaliers à toute vitesse, récupère un gilet et me faufile sur la pointe des pieds jusqu'à atteindre le jardin. Je m'allonge sur l'un des transats et regarde le ciel. Le côté positif de cette maison, c'est qu'elle est assez éloignée du centre-ville, ce qui fait que l'on voit mieux les étoiles vu l'obscurité qui règne. Il faisait quand même assez froid vu qu'on est en hiver. Je ferme les yeux et profite du vent frais. J'observe les étoiles, un sourire étirant mes lèvres en regardant la plus grande d'entre elles, elle brille de mille feux, une petite voix en moi me dit que c'est mon père qui veille sur moi.
Je continue à fixer celle-ci lorsque j'aperçois Jay sur son balcon, une cigarette à la main. Il ne porte qu'un jogging, torse nu sous 5 degrés ? Il n'a pas froid aux yeux celui-là. Je regarde la fumée sortir de ses lèvres, il était dos à moi, il n'a pas l'air de m'avoir vu. Son dos était parsemé d'encre noire mais difficile de détailler les dessins gravés sur sa peau. Il en était à sa troisième cigarette, fume-t-il toujours autant ? Depuis quand ? Pourquoi ? Est-ce par effet de mode ? Par stress ? Il n'avait pas l'air anxieux lorsqu'il a tiré une balle sur le beau-père de Ruben.
Je reste encore quelques minutes à le contempler avant qu'il ne se retourne et croise mon regard. Il s'arrête net en me voyant, sa cigarette toujours coincée entre les lèvres, il plonge son regard dans le mien. Pourquoi est-ce qu'il ne dort pas d'ailleurs ?
"Tu ne dors pas?" le questionnais-je, prenant le risque de ne pas recevoir de réponse.
Il expire toute la fumée de la bouche avant de rire ironiquement.
Il me regarde quelques secondes avant de prendre la parole.
"Je dormais, mais une certaine personne a décidé d'allumer toutes les lampes du jardin."
C'est ma faute, la lumière a dû traverser son mur de verre.
"Je ne serai pas là demain matin, j'ai quelques trucs à régler pas loin", dit-il en écrasant son mégot de cigarette.
Il passe la main dans ses cheveux avant de s'enfoncer dans sa chambre en prenant soin de bien refermer la vitre derrière lui.
Enfin, j'arrive devant la porte de ma chambre. Je l'ouvre doucement, laissant échapper un léger grincement qui résonne dans le couloir désert. La pièce est plongée dans l'obscurité, seule la faible lueur de la lune filtrant à travers les rideaux fermés éclaire faiblement la pièce.
Je me glisse sous les draps, m'enveloppant dans leur chaleur réconfortante. Mais même leur douceur ne parviennent pas à apaiser le tumulte qui agite mon esprit. Les souvenirs de la journée écoulée dansent devant mes yeux clos.

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PALOMINO
RandomEt si vos proches ne sont pas ce qu'il prétendait être ? Et si vous partagez plus de secret que ce que vous pensez ? Et si vous devenez mercenaire ?