Chapitre 15

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Un origami, plié avec une précision méticuleuse, représentait un aigle majestueux, cette fois-ci avec ses deux ailes déployées. Il semblait presque prêt à s'envoler de la table, comme s'il défiait les limites de son état de papier. L'objet était délicat et minutieusement travaillé, chaque pli marquant l'ombre d'une plume, chaque courbe reflétant la majesté de l'oiseau.

Je restai figée, admirant la beauté simple mais poignante de cet origami. Pourquoi Zayn gardait-il cette version achevée ici, cachée dans sa chambre, alors que l'aigle incomplet trônait dans le salon ? Cette pensée éveilla une nouvelle vague de questions dans mon esprit. 

Soudain, la porte s'ouvrit légèrement plus, et je sursautai en voyant Zayn apparaître dans l'embrasure, un sourire énigmatique sur le visage. 

-Je vois que tu as trouvé l'un de mes secrets, dit-il doucement, en s'approchant de moi.

Je me sentis prise sur le fait, un peu embarrassée d'avoir fouillé dans ses affaires, mais Zayn ne semblait pas fâché, au contraire. Il s'approcha de l'origami et le prit délicatement dans ses mains.

-Cet origami est aussi l'œuvre de Jay, expliqua-t-il, le regard perdu dans les détails du papier plié. Il l'a fait peu de temps après le tag dans le salon. Il m'a dit de le garder et de le jeter le jours où il aura fini l'aigle.

le jours il aura guérit...Je hochai la tête, comprenant que cet origami était plus qu'un simple objet décoratif. C'était un symbole d'espoir, de réconciliation avec un passé douloureux et d'un futur où les blessures pourraient enfin guérir.

Zayn déposa l'origami sur le bureau avec un soin particulier, puis se tourna vers moi, une lueur de détermination dans les yeux.

-Jay a toujours trouvé un moyen de s'exprimer à travers son art, que ce soit par les graffitis ou les origamis. Il a cette capacité incroyable de transformer sa douleur en quelque chose de beau et de significatif, continua-t-il, une note de fierté dans la voix. C'est une qualité que j'admire énormément chez lui.

Je souris, touchée par la sincérité et l'admiration de Zayn pour son ami. Cet appartement, avec ses murs colorés et ses objets insolites, était le reflet de leur histoire, de leur amitié indéfectible et de leur capacité à trouver de la lumière même dans les moments les plus sombres.

-Allez, revenons au salon. Je crois que les girafes n'ont pas encore fini leur combat, dit-il avec un sourire espiègle, essayant de ramener un peu de légèreté à la soirée.

Je quittai l'appartement de Zayn avec un mélange de gratitude et de réflexion. La soirée avait été pleine de révélations et de moments touchants, mais maintenant, il était temps de rentrer chez moi. Alors que je marchais dans les rues de la ville, mon téléphone vibra dans ma poche. Je sortis l'appareil et vis que c'était un appel de ma mère.

-Salut, Maman, répondis-je en décrochant.

-Sun, j'ai besoin que tu viennes au siège immédiatement, dit-elle sans préambule, sa voix grave et autoritaire.

Je sentis une tension dans sa voix qui n'était pas habituelle. Maman, la chef de notre organisation, ne me contactait que rarement pour des affaires urgentes, préférant que je gère mes missions de manière autonome.

-Qu'est-ce qui se passe ? demandai-je, essayant de sonder son humeur.

-C'est très important, répliqua-t-elle sans donner plus de détails. Rejoins-moi dès que possible.

Je savais que la situation devait être sérieuse pour qu'elle insiste ainsi. Je me dirigeai vers l'endroit où j'avais garé ma moto, changeant de direction pour me rendre au siège de notre organisation, situé à la périphérie de la ville.

PALOMINOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant