PALOMINO

chapitre 1

États-Unis, Atlanta, mercredi 1er décembre : 19h10

-Comment on s'habille pour aller à un entretien d'embauche pour devenir mercenaire ? s'exclama Zayn.

-Je ne vais pas changer ma façon de m'habiller, ce serait être un faux-cul et je ne m'appelle pas Zayn, dis-je un rictus aux lèvres.

-J'accepte pas et mon cœur reste fermé à double tour.

Voilà maintenant dix-sept ans que je connais Zayn, il va sûrement vous sembler con, mais ne vous inquiétez pas parce que votre intuition est bonne, mais vous pourrez le constater par vous-même. Il n'est pas si différent de moi, disons qu'on a juste des problèmes différents. Il aime les boîtes de nuit, les filles et les bécanes, rien d'étonnant me direz-vous. Mais contrairement à moi, il est tatoueur à ses heures perdues.

-Tu devrais peut-être cacher ton tatouage non ? lança-t-il avec un air assez inquiet.

-Tu as des pansements ? le questionnai-je sans pour autant lever les yeux vers lui.

-Dans la salle de bain.

Je me dirige vers la salle de bain, ouvre quelques tiroirs avant de trouver un pansement et le colle alors sur mon poignet. Je vérifie alors que je n'ai pas oublié mon paquet de clopes, mes clés de voiture, et prends enfin la route vers l'adresse communiquée dans le mail reçu il y a quelques heures. Ce n'est que 45 minutes plus tard que j'arrive enfin à destination, il est 20h17 et j'ai rendez-vous à 20h20. Parfait, j'ai le temps de brûler une cigarette.

20h25

-Jay Moretti, italien et péruvien, 22 ans, 1m91 et tu vis seul... récita Mme Lucchese.

-C'est bien ça.

-Où sont tes parents Jay ? me questionna-t-elle sans m'adresser une œillade.

-Pas ici.

Elle ne répondit pas et continua à lire mon dossier.

-Tu sais dans quoi tu t'engages Moretti ?

-Sinon je ne serais pas là, répondis-je sans la moindre hésitation.

-Tu as l'air très détendu pour quelqu'un qui va ôter la vie à plusieurs personnes, me lança-t-elle d'un air interrogatif.

-J'ai fumé avant de venir.

-Ceci explique cela. Tu es uniquement là pour l'argent si j'ai bien compris.

-Pourquoi d'autre ferais-je quelque chose d'aussi horrible ?

-Pour le plaisir ?

-Ça se tient.

Elle marqua une pause, se repositionna correctement en face de moi, les bras croisés, sur son fauteuil en cuir noir. Je n'avais pas vraiment inspecté les lieux avant de venir, le bureau n'était éclairé uniquement par une fausse cheminée en verre. Le bureau est assez classe, sombre, une grande vitre occupe le mur derrière celle qui semble être ma nouvelle patronne.

-Pourquoi tu continues les cours Jay ? Tu as l'air assez sûr de toi pourtant, tu as l'air fait pour ce milieu.

-Avez-vous des enfants madame Lucchese ?

-J'ai une fille en effet.

-Aimeriez-vous qu'elle soit à ma place ?

Ma question semble la laisser perplexe, voire en colère.

-Je lui ai laissé le choix, de rester ou de s'en aller, s'exclama-t-elle fermement.

-Certaines personnes n'ont pas le choix, répondis-je sans la moindre émotion.