Chapitre 14

300 12 36
                                    

Je roulais à travers les rues désertes, le bruit régulier du moteur de ma moto étouffant mes pensées tumultueuses. Chaque tour de roue m'éloignait un peu plus de l'usine sinistre où j'avais laissé derrière moi le cadavre de Victor. La nuit s'effaçait lentement devant les premières lueurs de l'aube naissante, mais la noirceur qui habitait mon âme était plus profonde que jamais.

Les images tournaient dans ma tête, un mélange de souvenirs et de rage refoulée. Le visage de Maria, souriant dans mes rêves mais figé dans la mort. Le poids de mes actions pesait lourdement sur mes épaules, chaque vie prise me rapprochant inexorablement du précipice de l'inhumanité.

Sa mort avait été un choc brutal, un rappel brutal de la cruauté du monde dans lequel nous vivions. Et maintenant, chaque coup de feu que je tirais, chaque vie que je prenais, semblait la venger un peu plus. Mais à quel prix ?

Les rues se défilaient sous mes roues, les premiers rayons du soleil caressant doucement les façades des bâtiments endormis. Je cherchais dans les recoins sombres de ma mémoire, essayant de trouver une lueur d'humanité dans ce chaos de vengeance. Mais chaque pensée était noyée par la colère, l'amertume et le désir de justice à tout prix.

Je garai ma moto et montai les escaliers jusqu'à ma porte. L'intérieur était sombre et silencieux, un sanctuaire solitaire où je pouvais enfin baisser ma garde. Je retirai mon manteau, laissant tomber le poids de mes armes sur le lit. Le silence était assourdissant, seulement interrompu par le tic-tac régulier de l'horloge murale.

Je me dirigeai vers la fenêtre, regardant la ville s'éveiller sous les premiers rayons du jour naissant. Les gens vaquaient à leurs occupations quotidiennes, ignorant les ombres qui se cachaient dans les coins sombres de leur monde. Mais pour moi, chaque ombre cachait une vérité à découvrir, un coupable à punir.

Le téléphone sur la table sonna brusquement, me tirant de mes pensées. Je décrochai, l'oreille tendue vers l'interlocuteur invisible.

-Jay. J'ai du nouveau pour toi.

mon contact dans les bas-fonds de la ville, était un allié précieux dans ma quête de vérité et de vengeance. Ses informations étaient souvent la clé pour déverrouiller les mystères qui entouraient les événements tragiques de ma vie.

-Qu'as-tu trouvé ? demandai-je d'une voix calme, mais l'anticipation grondait en moi comme un volcan sur le point d'entrer en éruption.

-J'ai tracé la piste d'un homme qui pourrait avoir des liens avec ceux que tu cherches à traquer, répondit Jack d'un ton conspirateur. Il s'appelle Marcus Kane, un nom qui circule dans les cercles les plus sombres de la ville. Il pourrait être l'un des cerveaux derrière tout ça.

Marcus Kane. Le nom résonnait dans ma tête, déclenchant des échos de méfiance et de désir de vengeance. Il était temps de suivre cette piste, de découvrir jusqu'où s'étendaient les racines du mal qui avait détruit ma vie.

-Où puis-je le trouver ? demandai-je, déjà en train de planifier ma prochaine démarche.

Jack m'indiqua un lieu, une vieille boîte de nuit abandonnée à la périphérie de la ville. C'était là que Kane aimait se terrer, dans l'ombre des néons clignotants et des souvenirs oubliés.

-Je t'envoie les détails par message. Sois prudent, Jay. Ce type est dangereux.

Je raccrochai sans un mot, absorbé par les pensées qui tourbillonnaient dans ma tête. Marcus Kane était ma prochaine cible, une autre âme à ajouter à la liste des coupables. Mais cette fois, je devais être prêt à affronter les démons qui m'attendaient dans l'obscurité.

Je pris une profonde inspiration, mes mains serrées en poings. La nuit n'était pas encore finie pour moi.

Alors que le soleil montait lentement dans le ciel, je me préparais à plonger une fois de plus dans les ténèbres, là où les réponses attendaient et où la vérité pouvait enfin émerger de l'ombre.

PALOMINOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant