Pendant quelques minutes je reste paralysé par le touché d'Oikawa. Personne ne semble remarquer à quel point je me sens mal à l'aise. Et lui, il continue d'appuyer son bras autour de mes épaules. Je ne sais même pas ce que je ferais si j'étais en possession de tous mes moyens.
- Lâche le.
La voix d'Iwaizumi me sort de ma torpeur. Il a dû remarquer que je ne suivais plus la conversation.
- Mais pourquoi ? soupire Oikawa. Il est très bien mon bras là.
- Putain mais tu vois pas que tu le mets super mal à l'aise, grogne son meilleur ami.
Les yeux marron de l'ancien capitaine d'Aoba Josai me scrutent quelques instants. Je ne sais pas ce qui brille dans mon regard mais il retire aussitôt son bras. Il ne fait pas de remarque et ne sort rien de cinglant. Mon visage a dû le déstabiliser.
Iwaizumi lui assène un coup derrière la tête et ils s'éloignent un peu de moi. Kenma, les yeux jusque là rivés sur sa console, se place à côté de moi.
- Tout va bien Shoyo ?
Je hoche la tête. Je ne sais pas ce qu'il vient de m'arriver mais ça ne va pas vraiment. Pourtant, je ne veux pas inquiéter mon meilleur ami qui a tout de même bien compris que quelque chose clochait.
Je fais donc comme si de rien n'était et mes amis reprennent le chemin vers le restaurant qu'ils veulent me faire découvrir.
Nous marchons dans les rues de Tokyo, Kenma collé à moi. Je crois qu'il s'inquiète un peu trop pour moi. Même s'il est toujours en train de jouer, il ne me lâche pas.
- Je vais bien ne t'inquiète pas.
- On est jamais trop sûr, grommelle-t-il.
Il y a pas mal de monde dans les rues et l'espace d'une seconde nous perdons nos amis de vue. Ils étaient là il y a à peine quelques secondes.
- On les a perdu. soupire-je.
- Ils vont bien nous retrouver. Viens on va s'asseoir, j'ai mal aux jambes.
Je scrute les alentours et décèle un banc parmi la foule. J'amène mon meilleur ami jusque là et nous nous asseyons.
- Il t'a fait quoi pour que tu te mettes dans cet état ? m'interroge Kenma dès que j'ai touché l'assise du banc.
- Mais je vais bien.
- Tu n'as pas répondu à ma question.
- Mais rien, j'étais juste mal à l'aise.
- Et tu l'es toujours.
- Non.
Je regarde ses yeux se poser sur moi. Je sais pertinemment qu'il ne me crois pas et il a raison. Je suis toujours mal à l'aise mais je n'arrive même pas à savoir pourquoi.
- Il a dit quelque chose ?
- Non, il a juste passé son bras autour de mes épaules.
- Ça aurait valu un poing dans la figure.
- Oui bah je l'aurais bien fait si je n'avais pas été perturbé comme ça.
Kenma pose définitivement sa console et me fixe durement.
- Il ne s'est rien passé d'autre ?
- Je te promets non. Il a juste passé son bras autour de mes épaules et ça m'a mis mal à l'aise.
- Mais c'est bizarre que ça soit juste ça.
- Mmmh.
Nous basculons nos têtes en arrière au même instant.
- Tu penses qu'ils vont se rendre compte qu'on a disparu ?
- Toi ils vont s'en rendre compte, moi je sais pas.
- Bokuto va forcément s'inquiéter.
- C'est sûr que c'est pas Kuroo qui va retourner tout Tokyo.
- On pourrait leur faire croire qu'on est rentré parce qu'on voulait pas rester avec eux.
- J'envoie un message à Kuroo.
- Non mais je rigolais !
- Pas moi.
Kenma saisit son téléphone et commence à écrire un message quand une main saisit son téléphone.
- Rends moi ça sale chat, grogne-t-il à l'intention du brun qui est juste devant lui.
- Tu voulais t'échapper comme ça ?
- Donne le moi tout de suite Kuroo. J'ai pas accepté de venir pour que tu me voles mon téléphone ou que vous nous abandonniez dans la foule.
- On vous a juste perdu de vue.
- C'est vrai vous êtes tellement petits, intervient Oikawa.
Je ne retiens pas mes yeux qui se braquent sur lui et qui déchainent presque un orage.
- Ça va je blague, soupire le châtain.
- Sauf que t'es relou avec lui depuis hier, tu peux comprendre qu'il soit saoulé non ?
Je crois que je ne bénirai jamais assez Iwaizumi pour remettre en place son meilleur ami à chaque fois qu'il fait un pas de côté.
- Bon, Bokuto nous attend au restaurant, il a réservé les places pour nous.
- Allons y, dis-je en me levant, Kenma passant son bras sous le mien.
En quelques minutes, nous arrivons devant la bâtisse et le hibou nous fait signe depuis une table à l'intérieur du bâtiment. Tout le monde s'assoit et, Dieu merci, je ne suis pas à côté du grand roi.
Le repas n'est pas particulièrement animé, enfin pour un côté de la table. Assis entre Bokuto et Kenma qui est en bout de table, je fixe mon assiette sans rien dire. En face de moi, Iwaizumi fait de même laissant les trois anciens capitaines s'amuser ensemble.
On dirait vraiment qu'il y a une frontière entre nous et eux. Moi qui espérais passer du temps avec mes amis pendant une semaine, je suppose que c'est bien foutu en l'air. Je vais me coltiner le grand roi pendant tout le temps où je serai là. Moi qui pensais qu'il était clair que je ne pouvais pas le supporter, on dirait bien que Kuroo et Bokuto ne l'ont pas compris. Je ne leur en veux pas vraiment mais je suis déçu d'avance.
- Tu ne manges pas ? me questionne Iwaizumi dont les yeux se sont posés sur moi.
- Je n'ai pas très faim, j'ai pris un bon petit déjeuner.
- Je peux t'en piquer un peu ?
- Oui bien sûr, acquiesce-je en lui tendant mon assiette.
Je repose mon assiette légèrement moins remplie devant moi quand on m'interpelle.
- Et moi je peux en avoir aussi ? sourit Oikawa.
Je délaisse mon assiette en soupirant et prétexte une envie pressante pour m'enfermer dans les toilettes du restaurant.

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Royal Raven
FanfictionPendant les vacances d'été du début de sa deuxième année de lycée, Shoyo Hinata passe une semaine chez Kenma Kozume, son meilleur ami. Pendant ces quelques jours, Shoyo revoit Kotaro Bokuto et Tetsurou Kuroo qui décident de l'emmener à une fête che...