①⑤

117 10 18
                                    

Je le fixe, les yeux envieux de savoir ce qu'il a à m'annoncer. Sa main se resserre dans la mienne et fais battre mon cœur un peu plus vite. 

- Je t'écoute, l'intimé-je de commencer. 

Il se racle longuement la gorge avant de plonger dans mon regard pendant les minutes qui suivent. 

- Tu sais hier, quand on avait rendez-vous, j'étais là avec juste quinze minutes de retard mais je t'ai vu avec Kageyama. Et sur le moment, j'ai voulu courir vers toi pour te prendre contre moi et ne pas le laisser monopoliser ton temps mais je me suis retenu parce que je sais très bien que c'est ton meilleur ami et que je n'avais aucune légitimité à m'imposer. 

Je le laisse déverser tout le flot de ses paroles, sans le couper. 

- Quand il est parti, je me suis dit que j'allais enfin pouvoir sortir de ma cachette mais à ce moment là, je me suis dit, égoïstement, que comme tu m'avais fait patienter, je pouvais aussi te faire patienter. Je sais que c'est vraiment puéril mais je n'avais pas envie d'arriver comme ça pile quand tu m'attendais, je voulais que tu poireautes un peu. Je suis allé jusque chez un fleuriste alors mais ça a duré plus longtemps que prévu et j'avoue que je n'avais pas imaginé qu'en revenant vers toi, tu aurais disparu. J'étais tellement déçu que j'ai été méchant dans mes messages en te reprochant de ne pas être venu. Après ça, quand tu m'as rejoint, je voulais juste que tu passes une bonne soirée mais j'ai été clairement instable en niant ce que je ressentais puis en te le balançant à la figure à plusieurs reprises. Sincèrement je suis désolé d'avoir été aussi nul. 

Sans m'en rendre compte, ma tête s'est déposée sur son épaule et ma main a grimpé le long de son bras. 

- Tu ne m'en veux pas d'avoir été con comme ça ? 

- Un peu, mais je suis content que tu me l'aies dit finalement. 

Je peux sentir un sourire illuminer son visage quand il passe l'un de ses mains dans mon dos, me rapprochant un peu plus de lui. 

- Je voulais te dire autre chose. 

Je me redresse un peu pour l'observer. 

- C'est peut-être trop tôt pour toi mais je tiens à te le dire maintenant parce que je sens que c'est un bon moment. 

J'incline la tête pour l'inciter à continuer. 

- J'aimerais qu'on sorte ensemble, toi et moi. 

Sur le coup, je ne sais pas quoi répondre. Je m'attendais à cette annonce mais je n'y avais pas longuement réfléchi comme j'aurais peut-être fait auparavant. 

- On est pas obligés si tu veux pas. C'était juste une proposition basique et tout hein, pas de quoi s'affoler. 

Je sens la panique dans sa voix. Lui qui est toujours si sûr de lui habituellement. Lui qui trouve toujours les mots pour rire ou se moquer. 

- Je n'ai pas envie que tu te sentes forcé parce qu'on est chez moi. 

Je le fixe. 

- Si je suis venu c'est bien pour une raison. 

Ses yeux descendent sur mes lèvres. 

- Fais le. 

- Vraiment ? 

Je ne le laisse pas tergiverser et tire son col à moi. Ses lèvres se posent instinctivement sur les miennes et ses mains viennent se caler sur mes hanches. Notre baiser est frêle, pas très assuré mais doux. Petit à petit, il devient plus passionné. Les dents d'Oikawa mordent mes lèvres avec ardeur, transmettant tous ses sentiments à travers ce simple mouvement. Il saisit ma taille plus fortement et m'installe sur ses genoux. J'en profite pour passer mes bras autour de son cou pendant qu'il trace des cercles sur ma peau du bout de ses pouces. 

À bout de souffle, nos bouches se décollent. Nos joues sont rouges et nos yeux remplis de feu. 

- On t'a déjà dit que tu embrassais super mal ? ricane Oikawa. 

Je lui donne une claque sur le sommet de son crâne. 

- Tu as le style pour gâcher l'ambiance toi. 

- Je rigole. Je te taquine Bab... 

Il se tait d'un seul coup et ses pommettes prennent une teinte écarlate. 

- T'es mignon quand tu rougis dis donc. 

J'embrasse doucement son nez et descends jusqu'à son menton en esquivant ses lèvres. 

- Je suis vraiment désolé, je ne voulais pas te... 

Je lui coupe la parole en appuyant mon doigt sur ses lèvres. Il est tellement surpris qu'il n'a pas le temps de réagir comme il aurait pu le faire habituellement. 

- Je suis content d'avoir un petit ami comme toi. 

La surprise laisse place à une émotion plus grande qui éclaire son visage d'une lumière exceptionnelle. 

- Moi aussi j'en suis ravi, acquiesce-t-il avec entrain. 

Nos lèvres se rejoignent d'elles-mêmes de nouveau et Tooru me soulève dans ses bras. J'accroche fortement mes jambes à l'arrière de son dos et le laisse m'entrainer jusqu'à sa chambre. Il m'allonge avec tendresse sur le matelas et se couche à côté de moi. 

Le silence s'installe entre nous mais c'est un silence doux. 

- Je... je nous ai amené ici mais tu peux prendre une douche avant de dormir si tu veux. Je te prêterai une serviette et des vêtements. 

- Tu veux déjà que je m'attribue tes vêtements alors que ça ne fait que quelques minutes que je suis officiellement tien ? 

- Oh oui, attribue toi mes vêtements. 

Il se rapproche de moi et glisse à mon oreille. 

- Tu es trop petit pour mes pantalons alors j'ai hâte de te voir flotter dans mes t-shirts. 

Sa bouche se colle à la mienne et nous nous levons en chœur du lit. Il me sort de quoi prendre une douche et me changer par la suite puis me guide jusqu'à la salle de bain. 

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, je suis de retour dans sa chambre. Il est allongé dans son lit, en short et t-shirt, ses lunettes sur le bout du nez, un livre dans les mains. Je m'approche doucement et grimpe sur ses genoux. Je ferme son livre et lui retire ses lunettes. Il me fait basculer sur le côté pour se retrouver au dessus de moi. Ses lèvres embrassent les miennes avec une tendresse inouïe et un sentiment qui se transmet parfaitement. Tooru se replace à côté de moi et m'attire dans ses bras où je m'endors rapidement, bercé par le mouvement de son torse. 

⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃⁃

Note de l'autrice  : 

Je dédis ce chapitre à (ou plutôt je remercie) mon grand frère qui a récupéré mon ordinateur aujourd'hui alors qu'il était en réparation. Grâce à lui j'ai pu écrire mon chapitre et vous pouvez le lire dans les temps, sans que je sois en retard dans mon rythme de publication. 

Comme on dit tous les héros ne portent pas de cape alors voilà ma petite dédicace. 

J'espère que ce chapitre vous aura plu ! N'hésitez pas à laisser un petit commentaire, ça me fait toujours plaisir de vous lire et de voir vos avis ! 

Prenez soin de vous et à samedi prochain. 

- Plume -

Royal RavenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant