༶ Chapitre 11 ༶

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Lies upon lies.

( Mensonges sur mensonges. )


Jenha

– Mettez-vous par groupe de six, vous me rendrez le travail en fin d'heure, déclare le professeur d'histoire.

J'abaisse la tête, m'attendant à ce que personne ne me choisisse, et je finirais comme d'habitude par rejoindre un groupe qui manque d'effectif.

Le regard d'Alex me transperce. Depuis la soirée du château, je ne peux m'empêcher de penser qu'ils sont tous reliés.

Après tout, personne n'est aussi gentil avec moi sans intérêt. Pourtant je ne sais pas ce que je peux leur apporter, ce qu'il cherche à avoir. Je n'ai rien, littéralement rien.

Quand Hailey rentre dans la salle, s'excusant pour son retard, je comprends qu'ils sont déjà six, et donc au complet.

Je me rappelle aussi de la première fois que je l'ai rencontrée, le jour de mon déménagement. C'est elle qui est apparue à la seconde suivant l'accident et le monsieur en sang. Est-ce qu'elle était là pour me distraire ? A-t-elle vu la scène aussi ?

Et la façon dont Cale a toujours été avenant, toujours là peu importe l'endroit. Comme le jour de la sortie, et que c'est le seul qui aurait pu voler la clé qui servait à sécuriser mon vélo.

Il a toujours été là, me suivant comme ma propre ombre, il savait où j'étais, à quel moment. Il allait jusqu'à me déposer et me ramener chez moi.

Si ce que je dis est vrai, et que je ne perds pas la tête, alors j'ai vraiment été la plus inconsciente. Comment je n'ai pas pu m'en rendre compte ?

J'étais tellement absorbée par mon rêve d'avoir un groupe d'amis, d'être accepté, que je n'ai pas vu l'ombre sous leur masque.

J'ai été la plus stupide, leur marionnette, ils se jouaient de moi depuis mes premiers pas dans cette ville.

– Mademoiselle Barnes, vous n'avez pas de groupe ? interroge le professeur.

Le temps que je prends pour répondre, Ameera me devance.

– Monsieur ! Je ne me sens vraiment pas bien, je peux aller à l'infirmerie ? C'est une urgence, dit-elle en se tordant de douleur.

– Et bien il semblerait que ce soit sérieux, Jenha vous allez l'accompagner, décide le professeur.

Je me lève et nous quittons la salle ensemble. A la minute où nous avons rejoint le couloir, Ameera se redresse si vivement qu'elle n'a plus l'air d'avoir mal, comme si ce n'était qu'une comédie.

– Bon, je ne m'attendais pas à ce que tu viennes, mais autant te le dire maintenant, je ne me rends pas à l'infirmerie mais aux archives. A toi de voir si tu m'accompagnes ou si tu préfères repartir en classe.

Elle dit ça avec tant d'aisance qu'elle donne l'impression de négliger son fait : elle compte entrer par effraction et ne doute pas une seconde sur l'efficacité de son plan.

– OK, dis-je.

Je remarque aussitôt son étonnement qu'elle remplace en un rien de temps par une expression neutre.

– Il va me falloir plus de mots, dit-elle.

– Je suis d'accord pour t'accompagner aux archives, ça te vas ?

Elle sourit, et on s'avance dans le sens opposé à l'infirmerie, direction les archives.

Ça ne me ressemble pas du tout, pourtant je n'ai rien à perdre, ni à gagner. Et je n'en aurais pas la chance par deux fois. Je n'aurais pas dix-sept ans deux fois non plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 21, 2024 ⏰

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