-Chapitre 4.2 : Six, pieds sous terre-

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- Nous sommes arrivés à la salle 1, qui est le centre de déplacement de KAE. Ici, vous devrez laisser vos appareils électroniques qui seront gardés précieusement pendant tout votre séjour, et déposer vos bagages qui seront envoyés dans vos dortoirs. Veuillez vous dépêcher, la présentation va bientôt commencer, exposa l'homme à la casquette d'un ton toujours autoritaire.

Le premier à avancer fut celui à la capuche, qui ne portait avec lui qu'un petit sac noir pouvant contenir au maximum deux pantalons et trois ou quatre t-shirts ou pulls. Nelia, qui se trouvait à l'arrière avec Cécilia et Nevio, regarda son téléphone avec inquiétude, constatant que le réseau n'était toujours pas rétabli.

- Vous ne pensez pas qu'il y a moyen de garder nos téléphones ? murmura-t-elle.

- Ouais, je me posais aussi la question, compléta Cécilia en regardant désespérément son portable.

- Peut-être que si on les cache bien dans nos poches ou quelque chose du genre, ça passera ? proposa Nevio, peu convaincu par sa propre suggestion.

Nelia eut à peine le temps de faire son geste que le déclenchement d'une forte alarme la prit par surprise. Devant elle, le garçon aux regards perçants venait de passer par le portique, déclenchant ainsi une petite lumière rouge clignotante et une sonnerie stridente.

- Je me répète, comme vous le voyez, il ne sert strictement à rien de cacher vos portables sur vous ! Aucun appareil ne rentrera et il n'y aura aucune exception. Arrêtez de nous faire perdre notre temps et dépêchez-vous ! informa-t-il d'un ton sévère.

Pendant que le reste du groupe franchissait la douane, Nelia en profita discrètement pour taper un message à sa mère sur son écran, l'informant qu'elle était bien arrivée à destination et qu'elle serait injoignable. Elle espérait que le message s'enverrait automatiquement une fois le réseau rétabli. Puis, elle retira son sac de son dos et le tendit à l'un des organisateurs. S'avançant avec son téléphone toujours en main, elle fut interpellée par une femme :

- Tu peux déposer tes appareils dans ce bac. Quel est ton nom ? demanda-t-elle gentiment.

Elle déposa son téléphone dans le récipient et lui demanda d'épeler son prénom et son nom afin de pouvoir les inscrire sur le bac.

- Merci, tu peux passer le portique et rejoindre tes camarades.

Nelia, anxieuse, traversa rapidement le passage, craignant que le port-a-cath* placé dans son cou ne déclenche l'alarme. Cependant, le portique, dont la lumière était restée verte, ne produisit aucun son. Elle rejoignit les autres qui s'étaient déjà engagés dans un long et étroit couloir, suivi de près par une dizaine d'autres groupes. Nelia, étant en retard, fit de son mieux pour les rattraper, accélérant le pas et essayant d'éviter les personnes qui se trouvaient devant elle. Un bref instant, elle perdit de vue le groupe et se retrouva seule dans cette foule, où certains portaient le même uniforme qu'Omega. Elle essaya de regarder au loin, mais sa vue était obstruée par des silhouettes bien plus grandes qu'elle, mesurant facilement 10 cm de plus. Il était difficile pour elle, qui mesurait seulement 1m55, de voir au-delà de ces murs mouvants. Comme dans un labyrinthe, Nelia tenta de se faufiler, en vain. Le bruit ambiant était assourdissant et les gens ne prêtaient pas attention à ses tentatives infructueuses pour avancer. N'ayant pas d'autre choix, elle se résigna à suivre le mouvement, sachant qu'elle finirait par retrouver son groupe tôt ou tard.

* Le port-a-cath est un dispositif médical implanté sous la peau pour faciliter l'administration de médicaments ou de prélèvements sanguins.

Cinq cents mètres plus loin, la foule se dispersa dans une immense pièce qui faisait suite au long couloir où elle avait perdu ses compagnons. Des plantes grimpantes, similaires à du lierre, recouvraient les murs de couleur blanc cassé, créant une ambiance verdoyante dans la salle spacieuse. Elles s'étendaient partout, à l'exception du centre où un petit saule pleureur poussait. Autour de ce dernier, une cinquantaine de tables identiques à celles des cantines étaient disposées. Alors qu'elle contemplait cet espace sans plafond qui offrait une vue sur le ciel ensoleillé, Nelia plissa les yeux pour repérer, à une cinquantaine de mètres, une table où tout le petit groupe s'était rassemblé et était assis, avec tous les éléments nécessaires pour le déjeuner. Cécilia lui fit de grands gestes pour attirer son attention et l'inviter à les rejoindre. Nelia se fraya un chemin entre les bancs et les tables où différents groupes étaient installés, parvint sans trop de difficulté jusqu'aux autres jeunes et prit place à la dernière chaise libre, à côté de la fille à la peau ébène.

DÉSINVOLTE : KAE, le début du changement  - Tome 1 変え ( EN COURS )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant