Chapitre 5

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Au fil des jours qui suivirent, Fléa se surprit à constamment vérifier sa boîte mail, guettant fébrilement une réponse de l'entreprise. Chaque sonnerie de téléphone la faisait sursauter, chaque pas dans le couloir de la maison la faisait frissonner. Elle se sentait comme suspendue dans le vide, entre espoir et crainte.

Se retrouvant seule après le départ de Miranda et William, elle décida de se plonger dans la lecture d'un roman. Elle devait toujours s'assurer d'être seule afin de pouvoir lire. Miranda trouvait toujours l'occasion de faire entendre sa voix acariâtre en l'humiliant.

Alors qu'elle était plongée dans la lecture d'un roman, son téléphone vibra. Une nouvelle notification de mail. Le cœur battant la chamade, Fléa saisit son téléphone, et ouvrit le message. Ses yeux parcouraient rapidement les premières lignes, sa respiration se faisant de plus en plus rapide. Et puis, une phrase sauta à ses yeux, la laissant sans voix : « Nous sommes heureux de vous informer que vous avez été sélectionnée pour le poste de secrétaire du PDG. »

Fléa sentit une vague d'émotions contradictoires l'envahir à la lecture de ces mots tant attendus. La joie soudaine la fit presque chanceler, alors qu'une larme lui échappa, suivie d'un soupir de soulagement. Enfin, après tant d'attente et d'incertitude, une porte semblait s'ouvrir. Elle resta immobile, les yeux fixés sur l'écran de son téléphone, ne réalisant pas tout de suite ce qui venait de se passer. Puis, une déferlante d'émotions la submergea : joie, soulagement, gratitude. Elle lut le message encore une fois, comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas.

Les mots dans le mail paraissaient briller comme des étoiles dans la nuit sombre de son existence, éclairant enfin un chemin vers la liberté tant espérée. Les mots dansaient devant ses yeux, et elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Une chaleur intense envahit son être, dissipant peu à peu les nuages de doute qui l'avaient envahie ces derniers jours. C'était bien réel, elle avait décroché le poste tant désiré. Un sourire radieux se dessina sur son visage, illuminant ses traits fatigués par l'anxiété des derniers jours.

Elle se leva d'un bond, laissant tomber le téléphone sur le lit, et se mit à tourner en rond dans sa chambre, comme si elle ne pouvait contenir toute la joie qui l'emplissait.

Était-ce le début de la vie à laquelle elle avait songé tant de fois ?

Elle hurla de bonheur, comme libérant toute la tension qui l'avait habitée. Les murs de la maison semblaient résonner de sa voix, et elle avait l'impression que le monde entier devait être témoin de ce moment de pure félicité.

Tandis qu'elle était encore sur un petit nuage, la sonnerie de son téléphone retentit pour la ramener à la réalité. Elle ne reconnut pas le numéro, mais osa tout de même de décrocher.

— Êtes-vous mademoiselle Sloan? Tintas, une voix sombre qu'elle ne connaissait point.

— C'est bien moi, à qui ai-je l'honneur ?

— Thery Firth. Pouvez-vous venir à mon bureau dans une heure ?

— Je dois vous avouer que je suis surprise par cet appel inattendu. M'auriez-vous fait hurler de joie pour finalement me licencier avant même que je ne commence à travailler à vos côtés ?

— Venez me voir dans une heure, mademoiselle Sloan au lieu de porter des conclusions hâtives, dit-il avant de mettre fin à l'appel.

Elle resta figée, interdite, le téléphone toujours collé à son oreille. Thery Firth, le PDG lui-même, l'avait appelée directement ? Quel jeu étrange était-il en train de jouer ? Son cœur, qui avait naguère bondi de joie, se serra soudainement d'anxiété.

𝗬𝗢𝗨𝗥  𝗕𝗘𝗟𝗢𝗩𝗘𝗗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant