𝗬𝗢𝗨𝗥 𝗕𝗘𝗟𝗢𝗩𝗘𝗗

Chapitre 11

Les jours qui suivirent furent empreints d'une tension palpable entre eux, chacun mesurant ses paroles et ses actions. Fléa savait qu'elle devait rester sur ses gardes, car Théry Firth représentait à la fois un mystère et une menace pour elle.

Fléa sentit la pression monter en elle alors qu'elle se demandait ce que cet homme pouvait bien lui vouloir. Elle passa toute la semaine à esquiver ses regards insistants.

Lorsque enfin le vendredi soir arriva, Fléa sentit un mélange de soulagement et d'appréhension. Elle rangea ses affaires dans son sac avec hâte, prête à quitter le bureau pour rentrer chez elle, mais elle fut stoppée net par la voix grave de Théry Firth derrière elle :

Fléa se retourna pour lui faire face, sentant à nouveau cette peur la saisir.

— Vous êtes plutôt silencieuse depuis notre dernier échange, lui fit remarquer Théry Firth, pendant qu'ils se retrouvaient seuls dans le bureau. J'espère que ma proposition de dîner ne vous a pas rendue mal à l'aise, ajouta-t-il avec un sourire énigmatique.

— Votre insistance est déconcertante, Monsieur Firth, répliqua Fléa d'une voix ferme. Je ne suis pas intéressée par ce genre de distractions.

Théry Firth fixa intensément Fléa, son regard bleu acier semblant la palper telles des mains d'aveugles.

— Vous jouez un jeu dangereux, mademoiselle Sloan, l'avertit-il d'une voix calme, mais glaciale. Ne sous-estimez pas mes intentions.

Fléa sentit son sang se glacer, mais elle tint bon, refusant de céder à la pression qu'il exerçait sur elle.

— Si vous avez des interrogations sur mon travail, Monsieur Firth, je vous invite à les exprimer clairement, déclara-t-elle d'un ton déterminé. Il se fait déjà très tard, je suis plus qu'épuisée.

— Vous paraissez bien sûre de vous, mademoiselle Sloan.

Fléa se raidit, sentant une tension palpable dans l'air.

— Je ne doute pas de vous, monsieur Firth, mais je tiens à garder une distance professionnelle entre nous. Peut-être devrions-nous en rester là. Je crois qu'il est préférable pour nous deux de maintenir une relation strictement professionnelle, déclara Fléa d'une voix calme. Je ne tiens pas à tisser d'autres liens avec vous ainsi qu'avec les autres personnes de cette entreprise après l'accueil que j'ai reçu.

Théry Firth acquiesça, mais son regard restait intense, scrutant chaque mouvement de Fléa avec une précision déconcertante tout en la regardant longuement, ses yeux acérés voulant percer l'armure de sérénité qu'elle essayait de maintenir.

— Je respecte votre choix, mademoiselle Sloan. Vous finirez par comprendre que nous sommes destinés à nous entendre, affirma-t-il avant de quitter la pièce, laissant Fléa seule avec ses pensées tourmentées.

Elle ne comprit pas ces dernières paroles, mais décida de ne pas y octroyer de l'importance. Elle était attendue par son amie qu'elle n'avait pas vue depuis fort longtemps. Cette fin de semaine ne pouvait pas se conclure sur une telle note.

D'un pas assuré, Fléa entra dans le petit café où l'attendait Maï-Li, prête à déverser son lot de commérages sur cette semaine mouvementée. Installées à une table discrète, Fléa se laissa enfin aller, déversant son lot de frustrations et de querelles qui avaient animé ses journées au bureau.

— Tu as encore refusé une invitation de Théry Firth, j'imagine ? Demanda Maï-Li, un sourcil levé d'étonnement.

Fléa laissa échapper un soupir pesant, laissant ses émotions prendre le dessus.