Chapitre 7

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Bonjour les filles !

 Comment allez-vous ?

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Bonne lecture et bonne semaine !

Les lumières de la ville dansaient avec grâce devant ses yeux fatigués, telles des lucioles égarées cherchant leur chemin dans l'obscurité, lorsque Fléa sortit en direction de la maison de William et Miranda pour leur dire adieu, les cheveux enveloppés dans une écharpe rouge bordeaux, ses yeux parés de ses lunettes de vue.

Elle marchait d'un pas léger, laissant ses pensées vagabonder au rythme des éclats de lumière qui dansaient autour d'elle. Le parfum sucré des fleurs sur le bord des trottoirs emplissait l'air et caressait doucement ses narines. Elle savourait chaque instant de cette soirée, consciente que c'était la dernière fois qu'elle foulait ces rues. Les étoiles scintillaient dans le ciel nocturne au-dessus de Nashville, semblables à des promesses de lendemains meilleurs.

Les souvenirs douloureux de son passé qui l'assaillaient, contrastaient avec la beauté des lumières de la ville qui dansaient autour d'elle. Les rues pavées semblaient lui susurrer des mots de réconfort tandis qu'elle avançait vers la maison, la peur au ventre. Ces lumières vacillantes lui rappelaient les ombres de son passé, les paroles blessantes et toutes les fois qu'elles devaient rester à l'écart à cause de sa différence.

Oh combien de fois, elle avait voulu croire que ces gens qui l'avaient adopté dans l'illégalité allaient l'aimer !

Ils lui avaient offert un toit, mais jamais leur chaleur. Ils lui avaient donné des vêtements, mais jamais leur amour. Fléa avait grandi dans l'ombre de leur rejet, et c'était avec une pesanteur insoutenable dans la poitrine qu'elle se dirigeait vers leur demeure pour couper définitivement les liens qui les unissaient.

Le vent caressait tendrement son visage livide, mélangeant les mèches de ses cheveux blonds comme des fils d'or sous l'écharpe rouge bordeaux qui les protégeait. Ses pas résonnaient sur le trottoir désert, créant une mélodie biscornue. Elle imaginait déjà la colère qui s'abattrait sur elle.

Ses pas la menaient infailliblement vers un foyer qui n'avait jamais été le sien, un foyer dans lequel elle avait espéré trouver l'amour et la chaleur d'une famille, mais où elle n'avait rencontré que le rejet et l'abandon. Arrivée devant la porte familière, Fléa prit une profonde inspiration pour se donner du courage. Elle savait qu'il était temps de tourner la page, de laisser derrière elle les blessures du passé pour s'ouvrir à de nouveaux horizons. Poussant la porte, elle pénétra dans la maison imprégnée de souvenirs mêlés de tristesses et de furie.

Elle franchit le seuil de la demeure en tremblant de frayeur tout en s'efforçant de garder la tête droite.

— Où étais-tu ? S'éleva la voix désagréable de Miranda, visiblement très en colère, suivi de près par son mari, qui, lui, était curieusement silencieux.

— J'aimerais vous parler, répliqua la jeune femme en les regardant dans les yeux.

— Que peux-tu avoir de si important à dire pour que tu te comportes de manière si étrange ? Tu vas mourir ? S'enquit-elle en grimaçant.

— Je dois être sur le point de mourir pour avoir besoin de vous parler ? Demanda-t-elle en se tortillant les doigts.

— Que se passe-t-il ? Demanda William en s'approchant de la jeune fille.

Il n'était pas aussi déplaisant que sa femme, mais il ne s'était jamais comporté comme un père. Au contraire. . .

— J'ai pu trouver un CDI. J'ai donc décidé de déménager afin d'être le plus proche possible de mon travail. Mais avant de partir, je tenais à vous remercier de m'avoir hébergé durant toutes ces années, je vous suis reconnaissante pour cela.

Miranda éclata d'un rire froid et cruel qui fit frissonner Fléa jusque dans ses entrailles.

— Tu oses nous parler ainsi, à nous qui t'avons élevée, nourrie et logée ? Tu crois que ton maigre salaire pourra te sauver de ta misère ? Tu n'es qu'une ingrate, une moins que rien.

— Votre haine ne fera que renforcer ma détermination à me reconstruire ailleurs, répliqua Fléa en soutenant le regard glacial que Miranda posait sur elle.

William baissa la tête, semblant éprouver une once de culpabilité.

— Bonne chance pour ton nouveau travail, se contenta-t-il de marmonner avant de se détourner, désintéressé.

Fléa se sentit brisée par ces paroles qui paraissaient avoir été moulées dans le virus de l'amertume.

— Bon vent, déclara Miranda en toisant Fléa et suivi son mari sans se retourner.

Elle regarda le couple s'éloigner, ceux qui auraient dû l'aimer et la soutenir, mais qui n'avaient fait que l'utiliser et la mépriser. Elle sentit le poids de la solitude s'abattre sur ses épaules, plus écrasant que jamais. Sa haine envers eux était si grande qu'elle ne pouvait la stérer.

Elle fit volte-face, les yeux humides de larmes retenues. La colère et la tristesse se mêlaient en elle, créant un tourbillon d'émotions qui menaçait de l'emporter. Elle voulait pleurer de rage ou de tristesses, mais ses larmes refusaient de se libérer. Son cœur se comprimait comme si elle avait un poids lourd qui exerçait une pression sur lui. Elle aurait aimé pouvoir hurler, mais aucun son ne voulait sortir.

Fléa franchit le seuil de la demeure une dernière fois, en espérant avoir pu abandonner derrière elle les démons dans le passé afin d'embrasser cet avenir qui tendait les bras timidement vers elle.

Le ciel s'était soudain assombri, il sembla pleurer à sa place les larmes qui ne voulaient pas couler de ses propres yeux. Tandis qu'elle approchait d'un pas déterminé vers sa maison, les gouttes de pluie s'abattirent sur elle, mêlant les larmes invisibles de son cœur broyé. Sa nouvelle demeure lui apparaissait comme un refuge, une oasis dans le désert de sa douleur.

Elle courut et s'enfonça sans tarder à l'intérieur de la maison pour ne pas être trop trempée.

La douleur qui lui tordait le cœur se confondait avec la mélodie mélancolique de la pluie sur le toit, créant une symphonie de tristesse et d'amertume. Son cœur était lourd, mais elle refusait de se laisser ensevelir par le poids de la méchanceté de ceux qui l'avaient rejetée.

Ses jambes menaçant de vaciller, elle se laissa tomber sur le lit dont elle avait couvert du seul drap qu'elle possédait.

Le vent griffait les volets de sa nouvelle demeure, faisant danser la poussière dans la faible lumière qui filtrait à travers les interstices. Elle était terrifiée par la pluie qui martelait ses fenêtres avec une violence déchirante, semblable aux mots cruellement assenés par Miranda.

Les larmes dévalèrent enfin ses joues alors qu'elle s'engouffrait dans un sommeil agité d'épouvantes.

𝗬𝗢𝗨𝗥  𝗕𝗘𝗟𝗢𝗩𝗘𝗗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant