Chapitre 9

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Salut les filles !

Je suis navrée pour le retard de publication. J'ai malheureusement eu un empêchement. Mais, tout va bien à présent. J'espère que vous allez bien aussi.

Je vous souhaite une bonne lecture !




Elle s'assit à une table isolée, sentant les regards perçants des autres employés pesés sur elle.

Le parfum alléchant des plats servis au buffet chatouillait ses narines, mais elle n'avait pas faim. Son estomac était noué par l'angoisse.

Furieuse contre elle-même d'accorder tant d'importance aux regards des autres sur son apparence, Fléa s'en alla, n'ayant pas le courage de déjeuner sous ses regards importuns. Elle quitta la pièce discrètement, espérant échapper à la surveillance oppressante qui pesait sur elle.

Elle trouva refuge dans un coin tranquille à l'extérieur du bâtiment, s'asseyant sur un banc et laissant enfin ses larmes couler librement. Le vent soufflait doucement, caressant les feuilles des arbres tout en fredonnant une mélodie à l'oreille de Fléa. Ses longs cheveux d'un blanc pur flottaient dans la brise, encadrant son visage pâle et anguleux, accentuant sa beauté singulière.

Elle était habituée à être scrutée, à être dévisagée comme une anomalie, en raison de sa peau si pâle et de ses cheveux d'un blanc pur. Pourtant, chaque regard, chaque chuchotement faisait naître en elle une douleur lancinante, une blessure sourde qui saignait sans répit.

Alors qu'elle essuyait ses larmes d'un geste las, une voix familière résonna à ses côtés.

C'était celle de Martin. Ses yeux brillaient d'une étincelle de curiosité et de compassion, comme s'il comprenait sans mots la détresse qui habitait l'âme de la jeune albinos.

— Puis-je m'installer auprès de vous ?

Fléa leva les yeux vers lui, son visage pâle et marqué par la tristesse. Ses yeux rouges et gonflés trahissaient sa peine, contrastant avec la blancheur de sa peau. La présence apaisante de Martin la réconforta un instant, mais elle ne put s'empêcher de ressentir une certaine forme de méfiance. Trop souvent, les gens s'approchaient d'elle par curiosité ou par pitié, et non par réelle compassion.

Pourtant, quelque chose dans le regard sincère de Martin lui fit baisser sa garde. Elle hocha la tête, autorisant involontairement l'homme à s'asseoir à ses côtés.

— Vous avez déjà pu déjeuner ? demanda-t-il d'une voix avenante.

—  Je me suis rendu à la cafétéria, mais je n'eus guère le courage de demeurer ne serait-ce que pour boire un verre d'eau. Visiblement, je ne suis pas la bienvenue ici.

Martin posa une main réconfortante sur l'épaule de la jeune femme, lui offrant un sourire chaleureux teinté d'une profonde compassion.

— Alors, j'ai bien fait de venir, dit-il en sortant un panier en osier d'un sac, qu'il tendit à la jeune femme.

Elle secoua la tête en signe de refus, mais Martin insista doucement, lui tendant le panier rempli de mets savoureux.

— Prenez au moins un sandwich, insista-t-il en dévoilant le contenu du panier.

Malgré la tristesse qui l'habitait, un faible sourire se dessina sur ses lèvres pâles. Elle accepta le sandwich avec reconnaissance, sentant l'émotion lui serrer la gorge , alors que la chaleur réconfortante de nourriture rencontrait sa main glacée par l'angoisse.

— Ne laissez pas les regards des autres vous briser , murmura-t-il calmement. Vous êtes bien plus qu'une simple apparence.

— Merci beaucoup Martin, murmura-t-elle, sa voix aussi douce que le souffle du vent. Vos mots me touchent profondément, répondit-elle avec émotion.

Martin esquissa un faible sourire, respectant son silence et sa peine sans poser de questions indiscrètes.

Ils restèrent là, tous les deux, dans un silence réconfortant, se laissant bercer par le murmure du vent dans les arbres et le chant lointain des oiseaux.

Autour d'eux, le tumulte de la vie citadine semblait s'effacer, laissant place à un instant de paix et de répit. Le ciel au-dessus d'eux était d'un bleu profond, parsemé de nuages cotonneux.

— Il est temps que je retourne travailler, déclara-t-elle en se levant du banc. Je vous remercie de m'avoir tenu compagnie Martin, vous avez été le baume de ma journée, ajouta-t-elle en souriant, ce qui illumina son visage d'une beauté saisissante. Je risque de finir probablement très tard aujourd'hui, je rentrerai seule, enchérit-elle.

Cet homme paraissait comprendre ses tourments sans jamais poser de questions qui la mettrait mal à l'aise.

Martin regarda la jeune femme se lever avec une grâce naturelle, et lui offrit un simple signe de tête en retour à son sourire. Il se sentait honoré d'avoir pu apporter un peu de réconfort à cette jeune femme qui semblait porter un poids invisible sur ses épaules.

Alors qu'elle s'éloignait, Martin regarda sa silhouette s'effacer dans la lumière du soleil déclinant, se demandant quels tourments pouvaient bien la hanter. Il se leva à son tour, un éclair de tristesse passant dans ses yeux ridés.

Fléa se rendit à son bureau sans prêter attention aux agitations autour d'elle. À l'intérieur du bâtiment, l'agitation habituelle régnait. Les employés se pressaient d'un bureau à l'autre, des dossiers sous le bras et des téléphones qui sonnaient sans répit.

Elle se plongea à nouveau dans le travail, qui était devenu son refuge. Le claquement des touches du clavier résonnait dans la pièce, jonglant habilement entre les innombrables emails à traiter, les rendez-vous à planifier, les dossiers à constituer et l'organisation de l'emploi du temps de M. Firth avec précision. Son esprit était entièrement absorbé par son travail, mettant de côté pour un court instant les tourments qui l'avaient accompagnée tout au long de la journée.

Les heures s'écoulèrent lentement, le clavier résonnant dans le silence du bureau désert. Fléa était perdue dans ses pensées, donnant toute son énergie à ses tâches, comme si le travail pouvait apaiser les tempêtes qui faisaient rage en elle.

Alors que le crépuscule enveloppait progressivement la ville de ses ombres apaisantes, Fléa resta tard au bureau, terminant les dernières tâches de la journée. Tandis qu'elle achevait enfin sa journée de travail, Fléa se leva, étira ses muscles endoloris par de longues heures passées assise devant son ordinateur, et prit son sac. Avant de quitter les lieux, elle jeta un dernier regard autour d'elle, la plupart des employés avaient déserté les bureaux.

Lorsqu'elle quitta son bureau, la nuit était déjà tombée sur Nashville. Les rues de la ville étaient illuminées par les lumières scintillantes des enseignes et des lampadaires, créant une atmosphère chaleureuse et accueillante. Fléa marchait d'un pas décidé vers son arrêt de bus habituel, les pensées tourbillonnant dans sa tête, quand une voiture s'arrêta beaucoup trop près d'elle. Son cœur se mit à battre la chamade et une bouffée d'adrénaline la parcourut. Qui pouvait bien la suivre de si près à cette heure tardive ? Fléa accéléra le pas, sa respiration devenant saccadée.

La voiture qui s'était arrêtée précédemment se remit en marche lentement, suivant le rythme de Fléa.

— Mademoiselle Sloan, veuillez monter dans la voiture, entendit-elle alors qu'elle s'apprêtait à faire un sprint.


𝗬𝗢𝗨𝗥  𝗕𝗘𝗟𝗢𝗩𝗘𝗗Où les histoires vivent. Découvrez maintenant