8. Maman ?

463 20 2
                                    

BROOKE


— Danielle Angela Davis !

Quatre jours que ma tante a posé bagage chez moi, quatre jours qu'elle ne cesse de remettre sur le tapis l'incident du restaurant dès qu'elle en a l'occasion.

Souvent, je me demande comment cette femme peut partager un quelconque lien avec mon père. Elle est sa sœur aînée et a été davantage un parent que lui. Au point où s'intéresser à mes amourettes est devenu une obsession.

— Regarde-le, elle affiche un cliché de l'intéressé à moitié nu sous mon nez. Et ces tatouages, mon Dieu.

— Quand tu auras fini de t'extasier sur mon patron et repris un semblant d'esprit, fait moi signe, je déclare en quittant l'appartement pour me rendre au bureau.

Je ne dirais pas que ma relation avec M. Lance s'est apaisée et que nous nous entendons bien, mais depuis qu'il est venu me présenter ses excuses, mon envie de l'étouffer avec sa cravate est moins présente.

Néanmoins, je continue de crouler sous le travail. Après m'avoir aidé à m'alléger, j'ai reçu un nombre incalculable de pièces jointes de sa part.

Entre l'attente des résultats finaux du concours et la pression du gala qui arrive à grand pas, l'équipe est sous une tension monstre. Je savais que travailler pour une multinationale ne serait pas de tout repos, mais à ce point ? J'ai sous-estimé la charge de travail.

En traversant le jardin public, je suis accueillie par la richesse colorée de l'automne. Les feuilles, varient du jaune vif à l'orange éclatant en passant par le rouge et le brun, se laissent porter par le vent avant de tomber avec douceur. Et la douce odeur de boissons chaude flotte dans ce même vent.

Le gala a lieu peu avant la fin du mois, ce qui nous épargne des folles envies de Newt d'imposer le thème d'Halloween.

D'ailleurs, il ne m'en veut plus concernant le restaurant. Je lui ai promis qu'après le gala, j'organiserai la fameuse sortie de rencontre. J'espère vraiment qu'entre Chris et lui, ça fonctionne.

Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent sur mon étage, Judith se trouve sur la pointe des pieds, son visage à seulement quelques centimètres de celui de notre patron. Elle réajuste le col de sa chemise.

Ce n'est pas la première fois que ces deux-là ont l'air proche, — physiquement parlant je veux dire —, ils se connaissent depuis un moment maintenant et ils ont l'air de bien s'entendre. Après tout, ils travaillent souvent ensemble.

— Brooke ! elle s'exclame en se détachant de lui et vient m'enlacer. L'équipe t'attend en salle de conférences.

— Merci Judith, je la gratifie d'un sourire et mon regard se porte sur Aaron. M. Lance.

Son regard me trouve et sans savoir pourquoi, je me mets à le sonder entièrement, à la recherche d'une quelconque trace du fameux rouge à lèvres rouge que porte habituellement Judith. Rien.

De plus, celui-ci n'a pas l'air d'avoir bougé de ses lèvres ou de s'être estompé. Et d'abord, pourquoi est-ce que ça m'intéresserait ? Il peut faire ce qu'il veut, avec qui il veut après tout et Judith est une belle femme, que demander de plus.

— Mlle. Davis.

Je poursuis mon chemin jusqu'à mon bureau, les laissant tout les deux dans l'entrée. Je dépose mes affaires : manteau, sac et parapluie. Et rejoins le reste de mon équipe.

— Bonjour Brooke, me salue Marc.

— Salut, je m'installe entre Newt et lui. Qu'est-ce qui se passe ?

THE CONTRACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant