11. Une Petite Amie

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AARON


— J'accepte.

    — Vous acceptez ? je redemande, étonné.

    — Vous avez très bien entendu, je ne me répéterai pas, elle soupire et lève les yeux au ciel.

    Si j'avais su qu'en me levant ce matin, Brooke Davis m'attendrait à la porte de mon bureau pour accepter ma proposition, je croirais rêver.

    — Vous êtes consciente que le gala a lieu ce soir ?

    — En effet, elle rétorque, stoïque.

    Elle saisit le contrat avec appréhension.

    — Il est plus que nécessaire que nous échangions nos numéros de téléphone étant donné que nous sommes... un couple, je bafouille.

    — Un faux couple, elle rebondit sur l'adjectif et saisit le morceau de papier d'une main ferme, me l'arrachant presque de la main et me tend par la même occasion le contrat signé.

    Serait-elle agacée d'avoir pris part à cette mascarade ? Peut-être se sent-elle contrainte de se plier à ce contrat ? Pourtant, elle a le choix, elle peut encore reculer, à tout moment. Je suis moi-même mal à l'aise et en très mauvaise posture. En être arrivé jusque-là, proposer à l'une de mes employées de jouer les fausses petites amies. Putain Aaron, dans quoi tu t'es embarqué ?

    Si seulement je n'étais pas obsédé par le fait que ma mère soit fier de moi, si seulement je n'en n'avais rien à foutre peut-être que je nous aurais évité ce malaise.

    — Ça va de soi, je fais un pas en arrière, afin de lui laisser l'espace nécessaire.

    Je ne souhaite pas la brusquer et bizarrement, je me dis qu'elle est la candidate parfaite pour jouer ce rôle. Je sais d'avance qu'à aucun moment l'ennuie sera de la partie avec une femme comme elle, pas après ces fois où nous nous sommes trouvés en présence de l'autre.

    — Bien, je... Je dois y aller, j'ai du travail qui m'attend, elle annonce en se dirigeant vers la porte à reculons. Sans détacher ses yeux bleus perçants des miens.

    Pourquoi, à cet instant, sa présence dans mon bureau me satisfait en quelque sorte ? Moi qui habituellement ne laisse pas autrui s'attarder davantage dans mon espace.

    — Les étudiants, je lance.

    Elle fronce légèrement des sourcils, ne sachant pertinemment pas où je veux en venir.

    — Eh bien quoi les étudiants ?

    — Je n'ai pas eu le temps d'aller leur rendre visite. Sont-ils bien installés ? Se plaisent-ils ?

    Son visage s'adoucit une fraction de seconde avant qu'elle ne reprenne complètement son sérieux. Le dos droit, les épaules relevées, elle continue son ascension jusqu'à la sortie sans un regard pour moi cette fois.

    — Vous aurez tout le temps de leur poser les questions que vous voudrez ce soir, la main sur la poignée, elle se tourne dans ma direction et me décoche un faible sourire. À ce soir, Monsieur Lance.

    Et elle s'en est allée.

...

   — AAAAHH ! hurle Kay à peine a-t-elle franchi la porte de mon bureau.

   — Tu veux bien la mettre en veilleuse, c'est qu'un rôle, rien de plus, j'essaye de le lui rappeler.

    — Un rôle qui ne tardera pas à devenir plus que ça, elle, amusée.

THE CONTRACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant