BROOKE
Mes parents ont débarqué à mon appartement ce matin, à la première heure. Oui cette phrase est bien réelle, je viens de la dire à voix haute.
Je ne savais pas où mes parents se trouvaient sur le globe, mais quand j'ai appris qu'ils n'étaient qu'à Portland dans le Maine, soit à deux heures en voiture de Boston, j'ai vite compris pourquoi ils étaient là.
Non, ils ne sont pas venus voir leur fille chérie pour prendre de ses nouvelles ou passer du temps avec elle, loin de là.
Ils sont venus parce que comme tout le monde, ils ont été informés par les magazines qu'Aaron Lance et moi sortons ensemble.
À peine ai-je ouvert les yeux ce matin, que Chris et Newt ont été les premiers à m'envoyer absolument tous les articles parlants d'hier soir, disponible sur internet. Hier je n'étais que la chargée de communication dans la plus grande multinationale du pays, et aujourd'hui, je suis aussi célèbre que Bill Gates. Mais contrairement à lui, ce n'est pas mon intelligence qui est reconnue et j'en suis peu fière.
Quand j'ai ouvert ma porte d'entrée tôt ce matin dans le seul but de me rendre sur mon lieu de travail, — que j'aimerai éviter d'ailleurs —, je tombais sur mes parents, prêt à frapper à la porte, leurs énormes valises à la main.
En voyant la taille des bagages, j'ai tout de suite compris qu'ils n'étaient pas là pour une simple visite de courtoisie, non bien au contraire.
— Brooke chérie ! Comment va notre petite fille préférée, m'a-t-elle dit en entrant, suivi de mon père.
— Je reconnaîtrais entre mille le parfum de ma très chère sœur, il a remarqué. Danielle est ici ?
Ma mère fait abstraction de ce détail et recentre son attention sur moi.
— Et le travail ? Tout se passe bien ?
— Oui, tante Danielle est ici, et ça peut aller...
Ils se sont immiscés dans mon intimité sans y être invité. Comme si j'étais cette même petite fille qui n'avait pas son mot à dire et qui devait écouter, rien de plus.
Sachant qu'ils n'ont jamais été vraiment là, le peu de fois où on se voyait je préférais profiter d'eux que de me disputer et leur reprocher leur absence.
— Tu aurais dû nous dire que tu sortais avec Aaron Lance ! Cet homme est à tomber, il a tout ce qu'un homme devrait avoir en plus de l'argent.
Eh nous voilà. Je savais que leur retour imprévu dans ma vie n'était pas sans but précis.
Mes parents sont des gens qui fonctionnent par intérêt. Il faut que les gens leur apportent quelque chose, sinon ils n'y trouvent aucun intérêt.
Je n'ai même pas pris la peine de lui répondre que je quittais déjà l'appartement en direction du café le plus proche mais à la fois le plus éloigné de chez moi. Café ou je pensais trouver du réconfort, mais où au final je me suis retrouvée à batailler avec l'homme du jour pour un roulé à la cannelle.
J'ai prétexté un rhume à Judith quand mes parents ont débarqué pour éviter de le croiser, mais le destin en a décidé autrement. Je veux bien concevoir que les cinnamon rolls de cet endroit sont à tomber, mais que faisait-il si loin des bureaux ? Il aurait pu se faire livrer ce roulé.
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THE CONTRACT
Storie d'amoreBrooke Davis s'installe à Boston pour prendre un nouveau départ, et décroche un emploi à la Lance Company Inc. Son patron, Aaron Lance, un homme ambitieux et impassible, ne jure que par son travail à en oublier le relationnel. Après un mauvais dépa...