13. Fin De Soirée Catastrophique

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AARON


— On t'a volé ?

Je ne prends même pas la peine de répondre à la question que je suis déjà prêt à quitter la soirée. Les membres de ma famille me suivent au pas, suivi de Nate et Brooke qui restent en retrait. Chaque année j'appréhende le déroulement de ce gala et chaque année quelque chose fait que cette soirée est un désastre.

La soirée s'était pourtant bien déroulée jusqu'à présent. Nous avons réussi à convaincre les gens qu'entre Brooke et moi tout se passait à merveille. Les petites chamailleries de couple ont aidé. Je ne pourrai dire le contraire, mais savoir que cette femme a une emprise sur moi, peu importe soit elle me rend dingue. Déjà qu'elle a la langue bien pendue et un tempérament de feu, je n'imagine même pas ce que ça va donner sur le long terme. J'en ai déjà eu un aperçu.

Quand Nate est venu me trouver je ne m'attendais pas à ce qu'il m'annonce une aussi mauvaise nouvelle. Moi qui ne quitte pas mon bureau tous les jours de l'année, il a fallu que quelqu'un passe à l'attaque le seul jour où je n'y suis pas.

Fais chier.

Je marche en direction de la sortie avec un but précis, me rendre à mon bureau avant tout. Mais la raison me revient et je me souviens que j'ai un devoir à accomplir, il m'est impossible d'agir en connard égoïste encore une fois.

— Brooke, je te ramène.

Je me suis arrêté en plein milieu de ma fuite. Elle me rentre dedans et me heurte violemment le dos. Kay la stabilise tandis qu'elle reprend équilibre sur ses jambes.

Je ne sais pas à quel moment nous avons décidé de nous tutoyer mais il est important de préciser que ce n'est qu'une question de temps. Le temps de déguerpir d'ici et quitter tout ce monde.

Mon ton est neutre, presque froid. Je remarque à son expression qu'elle bat en retraite et que ce n'est pas le moment pour elle de jouer à la plus têtue des deux.

— Et la vente aux enchères ? demande Kay, elle aussi sous pression face à la situation. On ne peut pas laisser tous ces gens qui attendent dans la pièce à côté.

— Je m'en charge, se dévoue mon petit frère, va régler la situation, ne t'en fais pas pour nous.

J'approuve son dévouement d'un hochement de tête et recentre mon attention sur Brooke. Si elle est affectée par la situation, elle le cache extrêmement bien. Après tout, pourquoi devrait-elle s'inquiéter de quoi que ce soit, elle continuera de recevoir son virement à chaque fin du mois.

— On y va.

À bord de ma voiture, la tension est palpable. L'air me manque, alors je décide d'ouvrir la fenêtre de mon côté. L'air frais se répand partout dans l'habitacle, mes cheveux désormais décoiffés par le vent, me procure une sensation de liberté. Mais les remords et l'angoisse ne se font pas prier et reviennent à la charge.

C'est dans ces moments-là qu'une bouteille de whisky ne me ferait pas de mal. Peut-être même un peu d'herbes ou de cocaïne pour faire relâcher la pression. Être plus zen. Mais au lieu de ça, je joue la carte de l'ironie en tentant de briser la glace avec ma passagère plus que silencieuse.

— Fin de soirée catastrophique, n'est-ce pas ?

Aucune réponse. Je décide de tourner le regard dans sa direction. Son visage est tourné en direction de l'extérieur, le regard rivé sur la fenêtre à sa droite.

— Vous n'avez pas dit un mot depuis que nous sommes partis ?

Rien, encore.

— Mlle. Davis ?

THE CONTRACTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant