THE CONTRACT

9. Un Contrat

AARON

J'ai fini par prendre une décision à la hâte et me laisser tenter par l'idée de Kay en ce qui concerne le gala et la possible option d'inviter Brooke.

Après mûre et longue réflexion, l'idée m'est venue. Un contrat. Supposant qu'elle accepte les termes de ce dernier, elle sera évidemment récompensée, ça va de soi. De plus, je ne doute pas qu'il lui soit aussi favorable qu'à moi.

Hier, elle m'a reproché de souffler le chaud et le froid, de la dévisager ouvertement, sans une once de discrétion. Je n'ai ni nier, ni affirmer et contrairement à ce que je lui ai répondu, elle a raison. À chaque fois, cette possibilité me revenait en pleine figure, et toutes ces fois, elle se trouvait là.

J'aurai sûrement dû être plus discret.

Ces jours-ci, je n'ai cessé de me battre contre moi-même. J'ai mené une bataille sans pareil entre mon envie de surprendre ma mère et épargner à Brooke Davis un énorme malaise. Cependant, en l'attendant dans mon bureau ce matin, la bataille avait été remportée par mon envie de clouer ma mère sur place. Elle me laisserait enfin respirer.

Parce que oui, je compte bien demander à Mlle. Davis de jouer les fausses petites amies durant une durée indéterminée.

Elle est la candidate idéale: nouvelle, célibataire, sans cavalier et intelligente en plus d'avoir tout pour elle. Elle passerait pour la petite amie idéale aux yeux de ma mère. Aux yeux du monde. Parce que oui, l'avoir à mon bras lors du gala reviendrait à l'exposé à tous les convives, donc officialiser cette relation.

— Il était temps que tu m'écoutes et que tu prennes une bonne décision pour une fois ! s'exclame Kay à l'autre bout du fil.

— Je prends toujours de bonnes décisions, je me vexe.

L'un de premiers points abordé lors de la rédaction du contrat était de garder pour nous la supercherie de notre relation, en revanche, je me voyais mal annoncer à ma sœur sortir avec elle alors que tout ça, c'était son idée. Elle se douterait de notre jeu d'acteur à la seconde où j'aurais annoncé à ma mère avoir une petite amie.

Alors je l'en ai tenu informé.

— Quoi ?! Je crois avoir mal entendu, tu peux répéter ? elle demande surprise.

— Je vais lui demander d'être ma petite amie, en espérant que notre mère me laisse tranquille avec cette histoire. J'aurai sûrement un peu plus de répit et peut-être qu'elle m'accordera ses faveurs pour une fois.

Un « Mh » lui échappe dans un long soupir.

— Tu n'es pas obligé de t'infliger ça uniquement pour lui plaire, tu sais ? Si elle n'arrive pas à prendre conscience de l'homme que tu es, alors soit.

Elle marque un point. Mes intentions étaient-elles vraiment celle de quelqu'un qui espérait qu'on le laisse tranquille ? Que ma mère me laisse tranquille ? Où avais-je espoir qu'en lui offrant ce qu'elle désire, les choses s'arrangent entre nous.

Ayant le contrat sous les yeux, je le survole du regard encore une fois avant de le ranger dans le tiroir de mon bureau.

— Je ne le fais pas pour elle, je le fais pour moi, je mens.

Nous discutons encore un moment sur le sujet, puis sur le plan de sa journée. Aujourd'hui, elle affronte de nouveau Liam, avocat de la défense du côté adverse. Ces deux-là ne cessent de tirer sur la corde à chaque fois qu'ils se rencontrent. Elle le déteste et je suis persuadé que lui aussi.