9-1-1 : Au-delà des Lignes du Destin

→ 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓.𝟏

Les jours se confondent, chacun plus long que le précédent. Chris est son seul réconfort, son sourire est particulièrement éclatant chaque fois qu'il peut deviner qu'Eddie s'ennuie un peu plus de Buck que d'habitude, ses étreintes durent un peu plus longtemps. Il ignore ce qu'il a fait pour mériter un enfant comme Chris, tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne peut pas s'attribuer le mérite de la manière dont il a tourné. Tout cela est grâce à Shannon et à Buck.

Une douleur s'est installée profondément en lui depuis le départ de l'autre homme. La seule fois où quelqu'un lui a autant manqué, c'était lorsqu'il était éloigné de Chris pendant ses deux derniers déploiements. Elle exige d'être ressentie, refuse d'être ignorée. Presque aussi présente que la chaleur ardente pompée de son cœur à travers ses veines, circulant dans son corps dans un cycle sans fin. Il ne sait pas comment il a mis tant de temps à réaliser que ce sentiment était de l'amour... Il se demande si, peut-être, une partie de lui le savait depuis toujours, qu'il ne s'était simplement jamais autorisé à en ressentir la pleine mesure.

Mais aimer Buck est aussi naturel que respirer. Il n'avait jamais compris quand les gens disaient cela jusqu'à maintenant, et peut-être que c'est une autre raison pour laquelle il n'avait pas réalisé qu'il était amoureux de Buck. Peut-être qu'il est amoureux de Buck depuis si longtemps, que cela est devenu une partie de qui il est. La pierre angulaire sur laquelle le reste de lui est construit.

Il vaque à ses occupations chaque jour, essayant simplement de tenir jusqu'au soir, lorsqu'il est chez lui avec Chris et qu'ils attendent ensemble l'appel de Buck. Le plus difficile quand Buck est en mission, c'est qu'Eddie ne sait ni où il se trouve, ni ce qu'il fait. Depuis le départ de Buck, Eddie dort à peine, trouvant son lit trop froid sans lui. Il se considère chanceux s'il réussit à dormir un peu, mais il ne se sent pas chanceux lorsque ses rêves lui rappellent sans relâche Buck, blessé et saignant sous ses mains, à la place de Greggs. C'est presque préférable de se fier à un approvisionnement infini de café le lendemain, plutôt que de rester hanté par cette image brûlante.

Il avait reçu un e-mail de Buck, il y a quelques jours, lui disant qu'ils repartaient, et que cette mission pourrait être un peu plus longue. Son cœur avait coulé dans sa poitrine, sachant exactement ce que signifie probablement une mission plus longue. Les missions de reconnaissance et les patrouilles de sécurité sont loin derrière. C'était la vraie affaire, l'opération vers laquelle toutes les autres missions avaient mené.

L'anxiété a commencé à crépiter sous sa peau comme un fil électrique vivant depuis qu'il a reçu cet e-mail ; la fin de leur dernier appel n'a rien fait pour calmer ses nerfs. Buck ne disait pas la vérité, Eddie pouvait le voir dans ses yeux – lourds et creusés d'une manière qui indique plus que juste de la fatigue. Il luttait contre quelque chose, et Eddie aurait voulu pouvoir l'envelopper dans ses bras et le protéger de toute la douleur et la souffrance.

Non pas qu'il en avait le droit, pas après cette dernière nuit. Pour tout ce qu'il sait, Eddie est la raison pour laquelle quelque chose ne va pas, et cela n'a rien à voir avec le déploiement.

Eddie retombe sur le canapé et fixe le plafond, incertain de ce qu'il doit faire. Chris était à sa première soirée pyjama, ce qui ne le réconfortait en rien. Il était sûr d'avoir donné à la mère toutes les informations nécessaires, ayant envoyé plusieurs e-mails à ce stade, et lui et Buck la connaissaient des événements scolaires, donc vraiment, il n'avait rien à craindre. Cela n'aidait pas que la mère d'Eddie ait remis en question son jugement lorsqu'il lui avait parlé de la soirée pyjama, mais il se rappelle que Buck serait excité pour Chris, et que s'il était là, il serait assis sur ce canapé avec Eddie à se lamenter sur une soirée sans Chris, mais pleinement confiant qu'ils étaient de bons parents en lui donnant un peu plus d'indépendance.