→ 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑.𝟑

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Les jours passent trop vite. Eddie a passé tant de moments dans sa vie à souhaiter que le temps ralentisse, et maintenant, il voudrait qu'il s'arrête complètement. Il veut rester dans ce moment ici, avec Buck de l'autre côté du canapé et Chris blotti entre eux.


Le film est terminé depuis un moment, mais aucun d'eux n'a fait un geste pour envoyer Chris au lit. Il s'est accroché à Buck toute la semaine – pas assez vieux pour comprendre où Buck allait, mais assez vieux pour savoir qu'il lui manquerait. Malheureusement, Eddie avait une idée d'où Buck allait, et il n'y avait aucun réconfort dans cette connaissance.


La poitrine d'Eddie se remplit d'amour alors qu'il est assis là et regarde son fils se blottir contre le côté de Buck, qui le tient serré dans ses grands bras. Mais aussi chaleureux que soit ce sentiment, il fait tout autant mal de savoir que Buck sera parti à cette heure demain.


« On peut rester éveillés toute la nuit ? » demande Chris, même si ses yeux commencent à se fermer.


Buck rit doucement et le serre plus fort. « J'aimerais bien, mon pote. Mais tu es un garçon qui grandit et tu as besoin de dormir. »


Il est toujours étonné de voir quel bon père Buck est – cela ne le surprend pas, il sait depuis des années que Buck est bon avec Chris. Mais ces derniers mois, être ensemble de cette façon a juste prouvé à Eddie à quel point Buck est incroyable. Comme ils ont de la chance de l'avoir dans leur vie.


Il ne sait pas comment il va se débrouiller sans lui.


« Mais on doit se lever tôt pour te conduire à la base de toute façon », se plaint Chris.


« Buck a besoin de dormir, mon pote », intervient Eddie. « Il a une longue journée demain. »


Buck ouvre la bouche et Eddie lui lance un regard d'avertissement. En croisant son regard au-dessus de la tête de Christopher, Buck ferme la bouche, et Eddie sait qu'il allait dire qu'il pourrait juste dormir dans l'avion, ce qui n'aiderait pas à mettre Chris au lit. Et, autant qu'Eddie voulait rester dans ce moment avec ses garçons pour toujours, c'était un rêve impossible.


Car Buck partira demain, quoi qu'il arrive. Peu importe ce qu'Eddie dit ou fait ou souhaite, cela ne changera pas. Ils devront quand même se lever à l'aube et conduire Buck à la base et le regarder monter dans un avion, sans savoir quand il reviendra... S'il reviendra.


Chris grogne en se plaignant, se blottissant davantage contre le côté de Buck. Buck le tient près de lui et prend une profonde inspiration, et Eddie peut voir la tristesse sur son visage.


Ils restent ainsi jusqu'à ce que Chris s'endorme finalement.


« Je suppose que c'est tout », murmure Buck, regardant Chris avec tant d'amour dans les yeux. « Dieu, il va me manquer. »


Eddie ne peut pas expliquer comment son cœur se tord dans sa poitrine ni pourquoi son estomac semble se retourner chaque fois qu'il les regarde ensemble. En ce moment, ce sentiment est éclipsé par la douleur et la peur. La douleur pour lui-même, pleurant le fait que Buck sera absent. La peur pour Buck, pour la zone de guerre dans laquelle il sera jeté. Eddie n'a pas le privilège de vivre dans un monde fantastique où il peut se dire que Buck ira bien, qu'il ne verra même pas beaucoup d'action de toute façon. Parce qu'Eddie y a été, il a vu à quoi cela ressemble, ce qui peut arriver aux gens. Et il sait que parfois, même les meilleurs médecins ne peuvent pas vous sauver.

9-1-1 : Au-delà des Lignes du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant