11. Prouesses nocturnes (écriture)

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Foky se plaignait de sa nuit écourtée pour « de vulgaires exercices nocturnes ». Il tenait à peine debout, grâce à quelques baies de kiokor que Pipo lui avait lancé, et Hélio et Slipper ne semblaient aucunement se soucier du fait qu'ils avaient lancé une fiole de je ne sais quoi dans leur chambre.

-Amet', pourrais-tu nous indiquer quel est ce gaz ? interrogea Pipo.

-Biiip... D'après ma vision nocturne, qui je l'espère n'est pas défaillante, c'est un gaz hallucinogène.
     
Pendant ce laps de temps, ses amis s'étaient crée une sortie rapide dans le mur de bois grâce au marteau d'obsidienne invoqué par Foky. Pas fait pour le bricolage. Pipo dissipa dans la seconde  le dangereux gaz avec une bourrasque de vent, puis s'élança vers la brèche fraichement créée par Bobby. Dans la clairière, le Fokéen érigea un mur de pierre, qui fut démoli par un météore du jugement. Ça devait être Mioufus. Une deuxième offensive vint droit sur eux, ou trois fiole au contenu douteux.

Bobby les incendia en plein vol avec des boules de feu tout juste sorties de sa patte. Il couvrait Pipo qui restait calme, en réfléchissant.

-Ça y'est, j'ai trouvé la solution... Comme à l'ancienne, Bobby, on va frapper bien fort !

Bobby s'empara d'une branche qu'il chargea de rhem, ce qui avait pour but de décupler sa force de frappe.

-Biiip...Voilà un combat de mage irréfléchi.

Hélio et Slipper avaient sauté dans la clairière fleurie. Foky matérialisa un nouveau mur, en diamant cette fois-ci. Il tenait bon, mais il ne lui restait plus que la moitié de ses réserves de rhem.

-Voyons voir ce que ces petits peuvent faire à l'instinct... murmura Mioufus.

Pipo se concentra. Il avait besoin de concentrer l'humidité de l'air pour former un nuage d'orage, grâce à de l'air chaud et froid. Le petit ours s'en servirait pour aveugler Hélio et Slipper, car Mioufus sembalit avoir pris le rôle de spectateur. Un torrent d'humidité s'accumulait autour des jumeaux Fokéens, qui comprirent vite le stratagème.

-Tes éclairs ne nous ferons rien, héritier !

De son côté, Pipo demanda à son ami matérialiste de projeter Bobby dans les airs en matérialisant à une vitesse folle un pilier rocheux sous les pattes de ce dernier. Le plan se déroula en un éclair, c'est le cas de le dire. Les jumeaux Fokéens avaient sous-estimé la bande. Bobby arriva en piqué sur Hélio et Slipper, branche à la patte.

-Attention la caboche ! cria Bobby aux deux phoques, pris au dépourvu.

Sa branche, chargée de sa magie, percuta le duo alchimiste.

-Je retire ce que je viens de dire. Biip.

Les jumeaux se relevaient à grand peine.

-Bien joué, dit Hélio. Tu sais quoi, Foky ? Je te donne mes lunettes. Elles te seront utiles pendant les tempêtes de sable.

Foky les aida à se relever. Gelda venait avec des potions anti-étourdissement, qui les requinquèrent sur le champ.

-Merci, Gelda, dirent-ils d'une même voix.

-Je vois





























-Je crois, dit Pipo, qu'il y'a des manuels de sortilèges Ametis dans les ruines de l'Andorr. On pourrait les chercher. Je sais qu'on peut avoir un très bon apprentissage à la confrérie Barkos, mais, nous avions commencé notre quête seuls, et, non pas que de l'aide nous serait inutile, ce serait même pratique, mais si nous essayions de devenir de puissants mages par nous-mêmes, je suis certain que le fruit d'un travail acharné dans ces conditions serait redoutable pour Degraath et ses sbires.

-Il faudrait tout de même commencer une initiation quelques temps à la confrérie. Après, on peut partir là où ça nous chante. Des villages, des cités, des plaines et des montagnes n'attendent que notre visite, acquiesça Foky.

    Bobby resta muet quelques secondes, le temps qu'un hibou finisse d'hululer :

-J'en suis ! leur répondit-il enfin.

-Moi de même. Je possède une carte et des infinités d'informations sur le royaume de Stiwadell. Pour exemple, je sais que Stiwadell est un dit « royaume », même si il n'est pas gouverné par un roi. Il se trouve qu'à sa création, les plus puissants individus de chaque espèce considérait que la paix était roi en ces terres.
Simplement, mes connaissances sont limitées jusqu'à la mort de Barkos des Ametis.

     Amet' ne savait pas quand a avait lieu la disparition du peuple qui l'avait conçu. Il voyait là un point intéressant à éclaircir pour plus tard.

-Comment

-Sage décision ! confirma Mioufus, assis derrière eux, depuis peut-être le début de leur conversation. C'est en parcourant le royaume qu'on accumule connaissances, rencontres et du rhem. Surtout du rhem. Il suffit de vouloir être bon pour l'être, en magie. Je souhaite pour vous que votre volonté de fer ne se verra pas fondre à la moindre difficulté, rajouta-t-il.

-Pourquoi ne pas nous avoir conseillé d'entreprendre ceci plus tôt ?

Il est agile, pensa-t-il.

-Parce que je ne voulais aucunement influencer votre libre arbitre, car, quoi qu'on en dise, une simple parole peut changer tout un tas de choses.

     Mioufus leur assura que le sommeil pouvait attendre, si il s'agissait d'initiation à la magie : ils passèrent donc de nombreuses heures à comprendre comment canaliser son rhem en une partie précise de son corps, se protéger de sorts, quelques attaques et sorts de base, sans oublier de reprogrammer le robot pour des situations de combat, à l'aide des jumeaux Fokéens.

     La nuit disparaissait derrière l'épaisse forêt des feuillus qui les entouraient pour laisser place à la lumière écarlate de l'aube.
Le reste de la confrérie s'était levé pour dire au revoir à nos compagnons, en leur indiquant de revenir dans trois mois. Ainsi, ils pourraient apprendre de nouvelles choses et se perfectionner, si ils s'acharnaient durant ces trois mois d'apprentissage.

    Personne ne fut triste de se quitter, c'était au contraire une bonne nouvelle, car chacun avait à se préparer pour leur prochaine rencontre. Et pas de grande raison de s'inquiéter, car Bobby et Pipo étaient Oitmoriens et possédaient des techniques de guérison, qui pourraient s'accroître avec la magie.

...

La petite troupe sentait à nouveau le soleil brûlant du désert de Scasand leur brûler la fourrure. Rien que des dunes et des buttes de grès à l'horizon. Bobby but une goutte d'eau, qu'il puisa dans ses réserves de rhem. Il y avait du progrès à faire, mais ce n'était pas si problématique puisque Amet' leur indiqua qu'il restait, à l'allure où ils allaient, une demi-heure avant d'arriver à Fok Valley.

-Tu m'as l'air moins ronchon qu'à l'aller, Pipo ! le taquina Foky.

- Merci pour le compliment !

-Tu partageras tes secrets à l'avenir, par ce que ce n'est pas avec ma goûte d'eau que je vais trouver un soupçon de fraîcheur ! se plaignit Bobby.

-N'y pense pas. Moi, je me suis mis en tête qu'on irait manger plein de viande et des baies de Kiokor dans une taverne à Fok Valley, et qu'on boirait toute l'eau qu'on veut.

-Bonne idée, ça ! lança Foky, en tête de la marche. Ensuite, on ira dormir chez moi !

Tous approuvèrent, et finirent par arriver à Fok Valley. L'atmosphère chaleureuse et l'accueil qu'ils avaient reçus il y a six jours était le même.

La Quête de Pipo 1 : L'Héritier [RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant