Chapitre 13

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Diana
J'essaye de suivre ce qui se dit à table tandis que nous prenons le petit déjeuner, mais mes sorties nocturnes avec Nash me font piquer du nez.
- Diana, Preston, vous irez chercher un bouquet pour Eleanor, je tiens à lui exprimer notre sollicitude suite à la mort de son mari. exige mon père d'une voix ferme.
Je file me préparer et rejoins Preston dans sa voiture. On roule sans un mot jusqu'à la boutique de fleurs. Lorsque je claque ma portière, mon frère vient vers moi.
- Je voulais te demander un truc, Di...Tu sais si Nash est préoccupé par quelque chose ?
Je tressaille.
- Non, tu sais on ne parle pas tant que ça, tout les deux...je mens.
Cacher la vérité à mon frère est difficile, et je m'empresse de changer de sujet. Je choisis un assortiment de tulipes, mes fleurs préférées, et nous payons rapidement.
***
- Entrez, entrez, bienvenue chez nous, s'exclame Eleanor, la mère de Nash.
Je remarque que de nouvelles rides ont creusé leurs sillons sur son visage, symbole des épreuves endurantes qu'elle a subi il n'y a pas si longtemps. Elle appelle Nash qui descend quelques secondes après les escaliers en bois menant à l'étage. Il nous salue chaleureusement, ne s'attardant pas sur moi, si bien que l'on pourrait croire qu'il ne se passe rien entre nous. Nous passons à table.
Personne ne fait allusion au décès de Joseph, le père de Nash, mais son absence se ressent. C'était toujours lui qui mettait tout le monde à l'aise, ajoutant de l'humour aux situations les plus graves, les rendant ainsi plus légères.
- Maman, on sort, prévient Nash alors que la soirée est déjà bien avancée.
- Nash, nous avons des invités ! protesta Eleanor.
- Laisse les partir, Eleanor, ils doivent profiter tant qu'il sont jeunes, tranche ma mère avec amusement.
- Tu viens, Diana ?
Nash m'appelle toujours par mon nom complet en présence des autres. Cela me fait sourire.
- Avec plaisir.
Et nous voilà parti, traînant dans le quartier jusqu'à arriver au stade. Nash salue de nombreuses personnes, que nous connaissons depuis toujours. On dispute un match de basket, je réussi même à mettre quelques paniers. Évidemment, Nash et Preston gagnent la partie.
- Pause clope, s'écrie Paul en quittant le terrain. Les fumeurs le suivent, et je me rends compte avec étonnement que je n'ai pas vu Nash fumer depuis longtemps. Il a commencé vers 14 ans, l'été où il est parti. Lui et Preston fumaient en cachette quelques cigarettes, mais Preston n'a pas continué.
- Tu as arrêté ? Je le questionne.
- Oui. Quand on a su pour...
Il ne finit pas, mais j'ai deviné. Le cancer de son père. Joseph fumait beaucoup, ce qui a incité Nash à commencer, puis à sa mort, à arrêter. Je pose ma main sur son bras. Il la retire doucement.
- Preston, souffle-t-il.
Je soupire. Pourquoi est-ce si compliqué ?
Preston devrait comprendre. Je suis sûre qu'il comprendra. Enfin je l'espère. Je suis résignée à lui avouer. Je m'approche de mon frère, qui discute avec des amis à lui.
- Hé, ça va ? lance-t-il en me voyant
- Oui, super. Écoute, je...
Je n'ai pas le temps de finir car quelqu'un hèle mon frère, qui s'excuse et me dit de venir avec lui. Un match a commencé et ils ont besoin d'un remplaçant parce qu'il y a un blessé.
Quand je découvre que c'est Nash que je viens de quitter il y a à peine cinq minutes, je me précipite à ses côtés.
- Ça va ? je m'exclame.
- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé, mec ? l'interroge mon frère avec sollicitude.
Nash est assis au sol, il se tient le poignet en grimaçant.
- Je me suis fait mal au poignet, répond-il.
Un garçon que je connais mais dont j'ai oublié le nom intervient :
- Désolé Nash, c'est de ma faute j'ai envoyé le ballon en dehors du terrain.
Nash lui dit que ce n'est pas grave, mais je n'en suis pas si sûre, il minimise tout le temps sa douleur.
- Bon Preston, tu le remplaces ou quoi? Il va pas mourir hein ! plaisante un imbécile.
- Vas-y, ça va je te dis, assure Nash.
À regret, mon frère rejoint les autres sur le terrain pour un match endiablé. Nash et moi nous retrouvons tout les deux.
- Tu veux qu'on aille aux urgences ? je le questionne en l'aidant à se relever.
- Dia, je vais bien, ok ? C'est sûrement juste une foulure. Rentrons, que j'aille mettre de la glace.
Comme il ne peut pas conduire, nous prenons le bus jusqu'à chez moi. Je me dirige vers le congélateur et j'en sort une poche de glace que je pose délicatement sur son poignet.
Il tressaille sous la douleur.
- Nash.
- C'est rien, c'est juste un peu douloureux. Ça va passer.
Je tente de cacher mon inquiétude, ses blessures aux poignets lui ont parfois empêché de jouer pendant plusieurs mois.
- Ça irait peut-être mieux si tu posais tes lèvres sur les miennes, me taquine-t-il.
Je m'approche de lui et m'apprête à l'embrasser quand je me rappelle :
- Nash, j'ai failli parler de toi et moi à Preston tout a l'heure.
Il redevient sérieux.
- Je t'ai dit que je m'en chargerai pourtant.
- Je sais, je sais, mais sur le moment, je sais pas, j'ai cru que c'était une occasion. Un peu précipitée, sans doute.
- Puisque tu tiens tant à ce qu'on lui en parle, on le fera le plus rapidement possible.
Je le remercie.
- Maintenant, viens, reprit-il.
Une fois dans ma chambre, nous nous allongeons et restons enlacés longuement.
Je ferme les yeux et me laisse bercer par les battements de son cœur. Je n'aurais jamais cru pouvoir éprouver autant d'amour pour une seule personne.

***

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