TW : harcèlement, grossophobie, dysmorphie.
Diana
J'éteins mon réveil d'un geste rageur. Je n'ai jamais été du matin. Je mets quelques minutes à m'habituer à la luminosité, le jour est déjà bien avancé. Je profite de ce moment calme, bercée par le chant des oiseaux. Si je me concentre bien, je peux même entendre le bruit des vagues au loin. Mais cela ne dure pas. Les souvenirs d'hier me reviennent en pleine face. Nash est revenu. Une fois dans ma salle de bain, je me passe le visage à l'eau froide pour me réveiller. Mon reflet me renvoie une fille à la peau bronzée et à la peau parsemée de tâches de rousseur. Je brosse mes longs cheveux blonds et applique de l'huile pour définir les boucles. Prendre soin de moi est mon passe temps favori. Je pourrai passer des heures à chouchouter mon corps mais aussi mon esprit. Mais le retour de Nash me rend la tâche difficile.Il a disparu l'été de mes douze ans. D'accord, pas vraiment ''disparu'', mais le fait qu'il déménage l'a fait disparaître de nos vies. Ça ne m'a pas empêché de rester amoureuse de lui. Depuis toujours je ressens un amour inconditionnel pour lui, mais quand il a déménagé, j'ai tenté de me changer les idées et de tourner la page. Les petits copains que j'ai eu ne m'on jamais fait ressentir ce que j'éprouvais pour Nash. Tout était fade, sans saveur. Des souvenirs que j'en garde, il n'a jamais vu en moi que la sœur de son meilleur ami. Cela m'a blessé, et je regrettais de ne pas être plus jolie, plus âgée, plus tout. J'ai beaucoup douté de moi. Mais Nash était pour moi ce que je n'ai jamais eu de la part d'un.e ami.e.
Il me consolait quand je rentrais en pleurs du collège, après m'être fait insulter, frapper toute la journée. Je me faisais harceler, je ne correspondais pas aux normes, j'étais trop ronde, grosse, bref, parce que j'étais moi même, on m'a condamnée. Alice, la fille à l'origine de tout cela, me détestait, bien que j'ai essayé de lui plaire. Je souhaitais si fort être son amie...J'ai fini par ne plus être l'ombre de moi-même. Pendant cette période de noirceur qui a duré quatre ans, quatre ans durant lesquels personne n'a su ce qui se passait à part Nash. Je ne sais pas vraiment pourquoi lui, peut être que je lui ai toujours fait confiance, parce qu'il a tendance à rassurer les gens. En particulier la petite fille que j'étais.
Je l'admirais. Il était beau, tout le monde semblait l'apprécier, et même si il avait l'air sûr de lui il savait être sensible et calme. Il m'a écoutée et consolée, il a même fini par en parler à Preston, ce qui a permis de me sortir de là, même si ça à été très long. J'ai encore du mal à me voir telle que je suis réellement, il paraît que je fais de la dysmorphophobie, d'après ma psy. Et bien que j'ai un corps en parfaite santé, je continue de le voir comme imparfait. Mais j'essaye de guérir un peu plus tous les jours, de m'aimer telle que je suis. D'aider la petite Diana que j'étais à guérir de son traumatisme.
Le problème, avec les blessures du passé, c'est que même si avec le temps elles semblent disparaître, il suffit d'un petit changement qui nous affecte pour qu'elle refassent surface, et là, les émotions sont si fortes que le cerveau ne gère plus rien. Lorsque Nash est apparu dans l'entrée, ce n'est pas seulement lui que j'ai vu, c'est toutes ces années à me confier à lui, à souffrir, qui sont réapparues. C'était comme un choc. Un retour en arrière. J'étais à nouveau la Diana de treize ans, faible et détestée. Bien sûr, j'ai appris à ne pas laisser transparaître mes émotions, de l'extérieur personne n'aurait pu deviner le combat intérieur que je menais. Je ne me souviens pas de la vie avant Nash. Ça a toujours été comme ça, point. Je me souviens cependant de la vie sans lui, après son départ.
Ça a été dur de ne plus avoir personne à qui se confier. J'ai perdu de nombreux repères, j'étais totalement larguée. Mais le temps a fait son travail, et tout est peu a peu rentré dans l'ordre. Jusqu'à aujourd'hui. Ainsi, apprendre à maîtriser ses émotions n'est pas quelque chose de simple, au contraire. Dès notre plus tendre enfance, nous sommes conditionnés à ne pas pleurer, à cacher nos émotions qui sont considérées comme une faiblesse, alors que c'est ce qui fait de nous des humains. Des êtres qui ressentent de la joie, de l'amour, de la tristesse, de l'empathie et parfois de la colère. Mais c'est dangereux de garder ces émotions au fond de soi, car le corps finit toujours par les fautes ressortir. Et c'est là que c'est pire. C'est là que se trouve la vraie faiblesse. Non, la vie ne s'est pas arrêtée quand Nash Brown est parti. Même si ça en donnait sûrement l'impression. Certes Preston sortait beaucoup moins, la maison est redevenue calme, et j'étais à nouveau seule. Mais le temps a fait son travail, et tout est peu a peu rentré dans l'ordre. Jusqu'à aujourd'hui.
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Hey ! Qu'en pensez-vous ? Hâte de découvrir le point de vue de Nash Brown ?
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Sun is Shining ☀️
Romansa🐬🪬🧿 Diana passe un été calme avec son frère, jusqu'à ce qu'un personnage du passé refasse surface. Parviendra-t-elle à continuer à continuer comme si de rien n'était ? Entre feux de camp et baignades au lac, une histoire...