Sun is Shining ☀️

Chapitre 14

Diana
J'ai toujours cru que j'adorerai le collège. Sans doute que les séries américaines que je voyais à la télé m'ont influencées, mais j'ai toujours attendu mon adolescence avec hâte. Bien sûr, je ne savais pas ce qui m'attendait. Je ne sais pas vraiment pourquoi les enfants sont si cruels entre eux, peut être est ce dû au fait qu'on ne cultive pas leur empathie, on ne les encourage pas à être soudés et présent pour leur voisins.
Ce que je sais en revanche, c'est que si j'étais une enfant assez douce et respectueuse, tous n'étaient pas comme moi. Certains étaient déjà abîmés par la vie, je me suis tellement imaginée à leur place ! Mais rien de ce que j'imaginais n'excuse ce qu'ils m'ont fait subir. Je ne suis pas en train d'essayer de me faire plaindre, loin de là. Je constate juste que si les enfants étaient mieux préparés aux émotions qu'ils s'apprêtent à ressentir, ils sauraient mieux les gérer et ne deverseraient pas leur haine sur les autres. Le monde s'en tirerait bien mieux avec des personnes dotées d'empathie et pas effrayées par le fait d'exprimer leur sensibilité. Je ne peux pas me contenter de refaire le monde en pensée, mais je ne sais pas par où commencer pour agir. Moi aussi, je ressens le besoin de contribuer à rendre ce monde meilleur.
Je prends mon courage à demain et clique sur envoyer. Le mail que j'ai adressé au collège mais aussi à l'école primaire de ma ville contient selon moi le moyen de changer un peu les choses. Un pas par un pas. J'ai contacté une association pour les victimes de harcèlement. Avec l'aide de ma psychologue, j'ai organisé un temps d'échange pour la prévention sur le harcèlement. Bien sûr, ce n'est pas ce qui stoppera le problème mais si ça peut y contribuer, je me dis que je n'ai rien à perdre.
- Encore en train de bosser sur ton projet ?
Lauren entre dans ma chambre, ses cheveux clairs coupés au carré se balançants en rythme.
- J'espère que je fait le bon choix. Mais est ce que je suis vraiment légitime de faire ça ?
Elle s'assoie sur mon lit en face de moi et fronce les sourcils.
- Arrête ça tout de suite.
Je ne comprends pas ce qu'elle veut dire mais elle continue.
- Ne commence pas à penser que tu n'est pas légitime. Ne te laisse pas avoir par le syndrome de l'imposteur.
Je soupire. Ce n'est pas facile. Comment pourrai-je réussir à me considérer comme légitime alors que toute mon adolescence on m'a fait croire que je ne méritais pas de vivre ?
- On est derrière toi, Diana. Tu vas y arriver, je te connais, tu es forte. Plus forte que ça.
Je la prends dans mes bras, émue. Lauren ne me connait que depuis le lycée mais nous avons parlé longuement de ce qui m'est arrivé.
Elle aussi s'est confiée à moi, lors d'une soirée où je dormais chez elle. Son passé n'est pas rose. Son père était violent et frappait sa mère. Toute son enfance, Lauren a vu sa mère en pleurs et couverte de bleus. Elle devait se taire devant la violence de son géniteur. Un jour, lorsqu'il a frappé trop fort et que sa mère a perdu connaissance, Lauren, malgré ses neuf ans, a appelé au secours alors que son père la menaçait. Mais grâce à elle, sa mère a pu être transportée aux urgences et une enquête a été ouverte. A présent, elle se remet tant bien que mal de son passé traumatique. Je la trouve tellement courageuse, bien plus que moi.
- À quoi tu penses ?
Je lève les yeux vers elle.
- Tu es vraiment une amie extraordinaire, Lauren. Comment une personne peut-elle être si douce et compréhensive ?
Elle éclate de rire, mais je suis sérieuse. Lauren est la première à qui je me confie lorsque ça ne va pas. Elle m'a vu au plus bas et au plus haut. Je me sens si proche d'elle, j'ai l'impression de l'avoir toujours connue.
- Et toi, comment fais tu pour toujours te relever après les épreuves ? Nous sommes humaines, notre cerveau est conditionné pour être résilient.
Je sais qu'elle sort cela de ses bouquins de développement personnel, elle y est accro. Quelque part, elle a su se reconstruire seule, pour cela je l'admire. Je ne suis pas sûre que j'aurai fait de même dans sa situation.

***

- C'est moi, je peux entrer ?
Je tresse mes cheveux dans la salle de bains quand j'entends Nash toquer. Je vais ouvrir et il m'embrasse aussitôt.
- T'es fou ! Et Preston ?
Je panique et jette un œil dans le couloir pour vérifier que mon frère n'a pas entendu.
- Respire, il est parti chez Maria.
Sur ce, il m'attrape par la taille et me serre contre lui. Il joue avec mes tresses, les faisant rouler dans ses doigts.
- J'adore quand tu nattes tes cheveux, me souffle-t-il, ce qui provoque un frisson le long de ma colonne vertébrale.
- Est ce que ça te dirait d'aller au feu de camp avec moi ce soir ?
Je me tourne vers lui et le questionne :
- Ce sera sur la plage ?
Il hoche la tête et je réponds que je suis partante. Il m'observe longuement tandis que j'applique mes soins pour la peau.
- Arrête de me fixer comme ça, je vais finir par croire que tu es amoureux de moi, je lui lance.
Il s'approche encore plus et je sens son souffle contre ma nuque.
- Tu sais combien j'adore l'odeur de cette crème, elle me rappelle tellement toi...
En effet, Nash adore quand je l'applique. Sa senteur fleur d'oranger lui fait penser à son enfance, sans qu'il m'ai expliqué pourquoi. Mais j'en ai racheté plusieurs pots, juste pour qu'il pense toujours à moi. Il m'embrasse longuement, notre baiser a un goût salé, le goût de l'été. Je soupire car je sais que tant que je serai avec Nash, je surmonterai chaque épreuve.

***

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