Chapitre 14 - Austin

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Je m'écrase contre sa porte. Mes poings fracassent le bois et Lenny m'ouvre les yeux ronds.

— Qu'est ce que tu fais là, mec? Oh...

Je le pousse pour rejoindre la cuisine qui est là plus proche et vide le contenu de mon estomac dans sa poubelle. Lenny geint dégoûté dans mon dos. Je me rince la bouche dans son évier quand il me repose sa question. Ma réponse est confirmée quand je me retourne, le corps tremblant et crispé. Je lui jette le flacon que j'ai retrouvé plus tôt.

— Il faut que tu le fasses disparaître sinon je vais en reprendre.

Il disparaît une minute, tire la chasse d'eau et revient. Son regard de pitié m'énerve me je sais à quoi je ressemble. Je n'ai pas pu resté plus longtemps chez elle. 

— Tu me racontes?

On s'installe sur le canapé et je lui explique la nuit que je viens de passer. 

— Attends, tu l'as vu? Alors?

— Alors tu l'as vu aussi, j'ai pas besoin de te faire un dessin, je grogne.

— Elle te plaît, pouffe t il en me tapant l'épaule. J'en étais sûr! Pourquoi tu n'appelles pas ton médecin? Il pourrait te donner un substitue et ...

— Remplacer une drogue par une autre, je ne vois pas l'intérêt, je le coupe dans un soupire. 

— Tu es borné, c'est dingue! Et ta jambe, ça va mieux?

— Pour l'instant.. Mais les douleurs de sevrage ne me laissent pas de répit. Putain, je rage, j'étais à deux doigts d'avaler ce flacon devant elle. Je me suis sauvé comme un abruti sans explication.

— C'est bon, tu t'expliqueras plus tard. Il faut que tu dormes, tu as vu ta tête?

Lenny était là la première fois, il sait comment m'aider et surtout je sais que je peux compter sur lui. Je déplie son canapé alors qu'il verrouille sa porte d'entrée. Ca me fait sourire, parce que si je voulais sortir ce n'est pas sa porte qui m'en empêcherait mais il prend son rôle à cœur et je me sens plus en sécurité pour moi même avec lui à mes côtés. 

Quand je me réveille, Lenny est assis sur la table basse en train de me fixer.

— Putain, tu fais flipper, je râle en me frottant le visage.

— Y en a une autre qui a flippé, rétorque t il en secouant mon téléphone.

Je fronce les sourcils et me redresse. J'ai dû mal à émerger, ma bouche est pâteuse comme si j'avais bu toute la nuit et mes muscles si tendues que j'ai la sensation d'avoir fait un triple marathon.

— 18 appels manqués... tu n'auras pas besoin de lui expliquer pourquoi tu t'es sauvé hier soir... je crois qu'elle a compris.

— Quoi?! 

Je lui arrache mon téléphone des mains et découvre effectivement ses nombreux appels. Je jure jusqu'à découvrir le dernier appel qui a duré 1 minute 24 secondes, je regarde Lenny qui me sourit comme un imbécile.

— Je pouvais pas la laisser s'inquiéter toute la nuit et tu dormais comme un bébé..

— Qu'est ce que tu lui as dit?

— Que tu allais bien, c'est tout ce qu'elle voulait savoir. 

Je me relève brusquement et regroupe mes affaires quand Lenny m'arrête.

— Détends toi, elle ne va pas s'envoler. Je te ramène de toute façon, je veux voir les bébés.

On fait la route ne silence. Je regarde le paysage défilé, réfléchissant à ce que je vais bien pourvoir lui dire. C'était vraiment la première rencontre la plus étrange de tout les temps. Je prends le temps d'aller me doucher et me changer avant d'aller la voir. Mon reflet dans le miroir est moins catastrophique qu'hier, c'est déjà ça.. Devant sa porte, je me dandine mal à l'aise et c'est Lenny qui me pousse pour aller sonner. Je le fusille du regard ce qui déclenche son hilarité. 

Quand la porte s'ouvre, on la découvre en short en flanelle bien trop court pour me laisser indifférent et ses cheveux sont si emmêlés que j'ai dû mal à ne pas rire. Ses yeux chocolats s'arrondissent en m'apercevant. Un sourire timide étire ses lèvres et elle se jette à mon cou. Surpris, je trébuche et Lenny me stabilise en me rattrapant pas le coude. Billie ne semble pas se rendre compte de ce qui s'est passé, son nez niché contre ma peau. 

— J'ai eu peur, souffle t elle.

Lenny décide d'entrer pour nous laisser un peu d'intimité. Billie ne semble pas vouloir me lâcher. Ma main sous son débardeur en dentelle, je caresse son dos. La sensation de sa peau contre la mienne risque de déclencher une crise de manque d'un autre ordre.. Elle finit par s'écarter de moi et tente de remettre de l'ordre dans ses cheveux. 

— Désolée, grimace t elle. Je me suis endormie tard.

Je souris sans commenter. 

— Je sais ce que tu penses, râle t elle avant de me tourner le dos pour rejoindre Lenny.

— Ah oui? Dis m'en plus?

— Mes cheveux sont aussi en bordel que ma maison, marmonne t elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Sa réflexion me peine. Bon, elle n'a pas tord mais je ne me permettrais pas de lui faire ce genre de réflexion. Je passe un bras sur son épaule et la rapproche de moi. Mes lèvres sur son front, je lui murmure :

— Je ne suis pas ta mère. Tu es très jolie comme ça aussi et ta maison est parfaite comme elle est. 

Ses yeux brillants m'observent avec intensité quand je m'éloigne. Elle file dans sa salle de bain et je rejoints les chiens près du canapé. J'ai oublié mon chien hier soir, j'ai honte de moi. Comment on peut en arriver à des extrêmes pareil?

— Eh, tout va bien, mec. Tu t'en sors comme un chef. Ca va aller, me rassure Lenny en voyant mon trouble.

Pour réponse je lui offre un sourire triste avant de caresser les 6 petits monstres déjà beaucoup trop mignons. 

A TRAVERS LE MUROù les histoires vivent. Découvrez maintenant