𝟓.

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Carmen Làñez
Barcelone, Espagne.

Lamine finit de mettre sa veste, et me fait un signe de tête de le suivre. Je fais une accolade à Rose, après lui avoir dit au revoir.

Lamine lui adresse un bref signe de main, qu'elle répond par un léger sourire.

– Tu n'étais pas obligée de m'accompagner, hein ?

– Tu n'apprécie pas ma présence ? Merci Carmen...

– Exactement. Je lui souris, et il rigole.

– T'inquiète pas tu vas apprendre à vite m'aimer !

Je lève les yeux au ciel.

– Tu es si confiant que ça me fait de la peine de te contredire...

– Je le suis, car je sais que j'ai raison.

– Ça veut dire que tu fais ça souvent ? Il hausse un sourcil. Raccompagner des filles ?

Ses joues prennent une légère teinte rose, est-ce la chaleur du salon dans lequel on vient de pénétré, ou ma question ?

– Pas spécialement. Mais c'est important que celle-ci ne soit pas seule, surtout la nuit.

– Donc j'ai en face de moi un gentleman ?

– Si tu veux appeler ça comme ça.

Il hausse les épaules, continuant la route dans le silence.

Le bruit de nos pas brisent le silence constant, mais confortable entre nous. Je suis légèrement devant, le guidant jusque chez moi.

Quelques minutes plus tard on arrive devant mon immense maison, fruit du travail acharné de mon père.

– Elle est immense ta maison ! S'exclame Lamine dans mon dos.

– Ouais. Juste un peu. Je rigole jaune fasse à la grandeur absurde de cette maison, pour seulement trois personnes, désormais.

Je me tourne vers lui, il m'observe déjà. Attendant les mains dans les poches de son jeans noir.

– Merci de m'avoir raccompagner.

– C'est normal. Il me sourit tout d'un coup timidement.

Si à l'aise entouré de personnes, il devient timide, seul face à face.

– Carmen. La voix grave de mon père résonne derrière nous.

Je tire une grimace, juste à entendre l'intonation de sa voix.

– Je vais te laisser, je crois. Lamine sourit mal à l'aise. Je le remercie une dernière fois, il me tourne le dos. M'offrant un dernier signe de main.

Je me retourne vers mon père, il m'attend sur le perron. Les bras croisé sur sa poitrine, son visage fermé pour me montrer à quel point je l'ai déçu. Encore une fois.

Je monte les marches en silence. Baissant la tête vers mes pieds, faisant mine de regarder où je marche. Je passe devant lui sans bruit, entrant dans notre salon. Où je me déchausse.

– C'était qui ?

La première question sortant de la bouche de mon paternel résonne dans la pièce dénué de chaleur.

– Un ami.

Je m'appuie sur le rebord du canapé. Mon père s'installant en face de moi, me regardant de toute sa hauteur.

– Un ami, hein ? C'est ça. Tu penses faire gober ça à qui ?

Un silence s'ensuit, je ne décroche pas mon regard de celui de mon interlocuteur.

𝐏𝐄𝐑𝐅𝐄𝐂𝐓 | 𝓵𝓪𝓶𝓲𝓷𝓮 𝔂𝓪𝓶𝓪𝓵Où les histoires vivent. Découvrez maintenant