Le monde est vaste et mes émotions coulent en torrent
J'avais l'habitude de tout jeter et partir en courant
Cacher les squelettes dans les placards
Sans penser qu'ils ressortiraient plus tard
.
La colère brûle à l'intérieur
Mais cache la tristesse que je ne peux accepter
Mes cris de colère ne sont que les pleurs
Que j'ai voulu stopper
.
Tout contenant en pression finit par exploser
Aujourd'hui, tout ce que je n'ai pas osé
Affronter, apparaît comme un tsunami
Et je dois l'affronter le soir, sans ami
.
Emporté par les flots, je tremble de peur
Et de douleur
Je revis ces souvenirs enfouis en moi
Qui voulaient sortir, tant de fois
.
Désormais, le courant a brisé toutes les portes
L'eau m'empêche d'utiliser les ailes
Qui d'habitude me portent
Ce désespoir est bien réel
.
Mon monde s'effrite, comme à l'époque
Je te revois abandonner mon coeur
J'entends encore ces inconnus qui se moquent
Alors que je tremble et que j'en meurs
.
Mes yeux laissent couler des larmes
Pour la première fois depuis des années
Face à ce monstre, je n'ai pas d'armes
Et il est dur de ne pas se sentir damné
.
Je me sens seul et abandonné
Jamais assez
Moqué, rejeté et trahi
Résurgence de ce que j'ai haïs
.
Les larmes qui coulent s'échappent de mon coeur
Mon coeur qui se noyait depuis des années maintenant
Je fais face à toutes mes cicatrices, toutes mes peurs
Je crois faire face au néant
.
Si l'enfer existe, c'est à ça qu'il ressemble
Je me noies mais ses flammes brûlent
Sans même un son, j'ouvres la bouche et hurles
Sans même un espoir, je tremble
.
Je sais que l'enfer est le chemin vers le paradis
Je sais que toute émotion est temporaire
Alors j'attends que le temps la fasse taire
Pendant que mon poing se raidit
.
Le courant m'entraîne vers les profondeurs
Les fonds marins sont sombres, comme mon humeur
Le désespoir et la mort on la même odeur
Je reste en vie mais je crois sentir que mon coeur se meurt
.
Quand les émotions sortant de mes anciennes plaies
Ont fini d'évacuer douloureusement mon corps
La mer me rejette enfin le long du port
Je traîne au sol comme une poussière que l'on balaie
.
Ce qui semblait être mon arrivée au plus bas
Est en fait une libération
Car je suis en admiration
Devant le ciel qui m'ouvre les bras
.
Je n'ai pas la force de me relever
Mais je respire et me repose calmement
Quand, enfin, mon bras s'est levé
C'est pour remercier le ciel tendrement
.
Le naufrage d'un navire maudit depuis longtemps
Ramène le marin vers une côte de sureté
La vraie leçon derrière cette souffrance et cette dureté
Est d'exprimer ses sentiments, de laisser le temps au temps