Malgré les années, je revois encore vos visages
J'ai encore en tête ces images
Ces joies partagées avec vous
Désormais il y a une larme sur ma joue
.
D'une étrangère à la femme de ma vie, la vraie
Puis de retour à une étrangère
D'un ami, tu étais devenu un frère
Puis tu m'as effacé, comme un trait à la craie
.
Et moi, je vous ai couru après, tant de fois
Sans jamais pouvoir vous rattraper
Il en était définitivement fini de mes joies
Vous les avez toutes happé
.
Je ne pouvais que regarder, impuissant
Comme un marin, bloqué sur le rivage
Pendant que le bateau s'évade sur les flots ruisselants
C'est sans vous que je prendrai de l'âge
.
Vous m'avez fait goûter au désespoir
Vous passiez dans mes rêves, le soir
Sommeil doux, réveil amer
Aurait-il été mieux de mourir en mer ?
.
Qu'est-ce qu'une vie sans ceux qu'on aime ?
J'ai essayé de changer de vie, de changer de thème
J'ai essayé d'avancer, mais sans franc succès
Car je me sentais infiniment seul, je le sais
.
Qu'est-ce qu'un bonheur sans destination
Si ce n'est une distraction temporaire
Que gagne-t-on à l'obstination
Quand l'histoire a déjà décidé qui perd
.
Difficile d'aimer pour un coeur brisé
Difficile de se diriger sans voir devant
Quand tout est grisé
Et que s'est tu le vent
.
Je déteste ce que je dis
Je déteste ce que je vis
Mais telle est la vie qu'on m'a donné
Après que le désespoir ait résonné
.
J'avais beau vous pleurer
Cela ne vous a pas fait revenir
J'avais beau vous haïr
Je ne faisais que me leurrer
.
J'ai toujours utilisé la colère
Pour cacher ma peine
Mais à force de manquer d'air
La coupe est pleine
.
Je vous délaisse
Je vous déteste
Je ne suis pas un chien en laisse
Mais de ceux qu'on déleste
.
J'ai versé tant de larmes pour vous, à l'intérieur
Et j'en ai encore à évacuer aujourd'hui
Quand je souffres trop, je fuis
Mais ce n'est pas bon pour mon coeur
.
Alors, désormais, j'accepte ce désespoir
Qui m'a accompagné jusque tard le soir
Même jusque dans mes joies, entachées
Je révèle au jour toutes mes plaies cachées
.
Je me sens comme un enfant en pleurs
Un enfant qu'on aurait abandonné
Je n'aurai jamais dû ignorer ma valeur
Mais, au malheur, j'étais abonné
.
Dur de casser les chaînes
Qui me liaient encore à vous, pour dire vrai
Dur de laisser tomber, de tirer un trait
J'aime à mourir, j'en ai pour preuve ma haine
.
Pour vous délaisser
Je me dois d'accepter que je meurs à l'idée de le faire
Mais je me dois de laisser
Les cendres de nous retourner à la terre
.
Car cela fait des années que je suis tout seul
Loin de votre présence, de votre attention
J'ai grandi en votre absence, en évitant le linceul
Pour pouvoir nouer de nouvelles relations
.
J'ai fini par trouver des amis qui m'aiment
Contrairement à vous
Je croyais être fou
J'ai appris que la solitude rend blême
.
Solitude, désespoir, trahison, abandon
Tous ces mots que j'avais enfoui au fond de mon coeur
Tout cela parce que j'avais peur
Que la peine finisse par me terrasser pour de bon