La journée de Nikolai avait bien commencé.
En bon lève-tôt, il se réveilla vers 6h30 du matin tandis que le soleil était presque à son zénith.
Il tourna sa tête sur le côté et se retrouva face à un dos pâle surmonté d'une masse de cheveux noirs emmêlés.
Il se rapprocha, se mouvant sous l'épaisseur couverture mauve foncé et colla son torse à la peau offerte.
C'était une chose chez Fyodor que Nikolai n'avait jamais trouvé chez ses anciens amants et amantes ; la douceur de sa peau. On aurait dit une pièce d'un tissu d'une délicatesse divine, d'une blancheur de neige et au toucher aussi froid que cette dernière.
Cet épiderme était un véritable plaisir à caresser et à embrasser. Aussi, le jeune Ukrainien trouvait cela fort dommage que les lèvre de son employeur lui restent inaccessibles, elles qui avaient l'air si fragiles, si fraîches.
Il avait remarqué, durant les nuits qu'ils avaient partagé ensemble depuis leur première séance de coïte, que Fyodor semblait cauchemarder assez régulièrement. Dans ces moments-là, ses mains se crispaient sur son ventre et il respirait de façon erratique, comme une mini crise de panique.
Cela durait quelques minutes, puis il se calmait tout seul.Donc, ce matin-là, Nikolai sortit du lit après avoir déposé un baiser sur la nuque de son partenaire. Comme à chaque fois, il récupéra son paiement sur le commode en chêne noir contre le mur. Il revêtit sa chemise, noua sa cravate et enfila son costume noir avant de s'affairer consciencieusement à nouer ses longs cheveux blancs en une tresse qui se finissait en pompon. Et ainsi commença sa journée.
Il avait ainsi noté que Fyodor se levait habituellement aux environs de 8h20, ce qui lui laissait amplement le temps d'aller se chercher de quoi petit-déjeuner à la boulangerie du coin, qui faisait aussi office de café.
Ce matin-là, disais-je donc, il s'y rendit, le sourire au lèvre. Certes, ils ne vendaient pas de pâtisseries d'Europe de l'est mais ils compensaient ce manque de bonne nourriture - de l'avis de Nikolai - par une large gamme de pâtisseries françaises dont les sublimes croissants.
(NDA : Les croissants sont viennois, à la base)
En voulant pousser la porte du café, il failli percuter une grande femme aux cheveux noirs qui rattrapa son sa boisson de justesse.
- Oh ! Je vous prie de m'excuser, je ne sais pas où j'avais la tête ! dit-il avant de reconnaître la gente dame. Eh, mais vous êtes la boniche !
- L'intendante.
- Oui, pardon, l'intendante. Ça vous dirait qu'on prenne le café ensemble ? Y a un joli parc pas loin.
Iva le toisa, inspira un peu bruyamment, roula des yeux et expira.
- Pourquoi pas, je n'ai rien de mieux à faire.
- Super ! Fantastique ! Attendez-moi ici, j'arrive dans une minute !
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Un pigeon vint se pose à quelques pas d'eux, bientôt suivit par une nuée d'autres volatiles. Tous s'agglutinaient autour d'Iva, qui leur lançait des miettes de pain sec avec un regard indifférent.
- C'est marrant, tu fais comme les petits vieux ! fit remarquer Nikolai en pointant les oiseaux qui se bousculaient pour avoir à manger.
Il essuya un regard noir de la part de la jeune femme.
- Je ramène toujours du pain de chez moi, du pain sec. Personne ne fait attention à eux, personne les nourris. Donc ils se débrouillent, et après on s'étonne qu'ils soient crasseux.
- Je les envie parfois. Les oiseaux. Ils sont librent d'aller où ils veulent, quand ils veulent.
Iva hocha la tête, puis se laissa tomber contre le dossier du banc en bois, à l'ombre d'un chêne. Elle but une gorgée de son macchiato au caramel et croqua dans son chausson au pomme.
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L'Ange de Fer [Fyolai]
FanfictionJamais spectacle n'aura été autant attendu que le célèbre ballet flamand de l'Ange de Fer, composé de main de maître par Johannes Achtenberg. Jamais les salles ne seront plus remplis, jamais les prestations ne seront plus grandioses. Et pour les deu...