(NDA 1 : Ce chapitre peut réellement choquer des personnes sensibles. Ne vous forcez pas à le lire.)
(NDA 2 : Étant donné que la musique désignée pour ce chapitre convenait plus à la deuxième partie de celui-ci qu'à la première, le "média musical" apparaîtra plus bas dans la lecture)
!!!CONTENU POUR LECTEURS AVERTIS!!!
C'était il y a de cinq ans mais les souvenirs datant de ce jour, ou plutôt de cette soirée, étaient clairs et plus ou moins nets, malgré le temps passé depuis.
Il y a cinq ans, donc, la troupe qu'avait tout fraichement intégré Fyodor venait, après presque deux mois de répétitions, de se produire devant deux milliers de personnes qui les avaient accueillis avec un torrent d'applaudissements. L'étoile montante de l'époque était un jeune japonais énergique et indéniablement talentueux, bien qu'un tantinet présomptueux qui avait ensuite fait la une des journaux aux côtés de son ami russe, élus tous deux « danseurs les plus prometteurs » par les médias.
Le soir du spectacle, vers 21 heure, un des membres de la troupe avait décidé d'inviter tous ses collègues à une soirée bien arrosée pour fêter leur succès.Fyodor avait adoré cette soirée, enfin le début de cette soirée. Il trouvait ça agréable de se bourrer la gueule et de sentir la musique remplir sa tête et le rythme pulser dans ses veines et artères. Il flottait et dansait un peu n'importe comment au milieu de tout un tas d'autres personnes qui n'en avaient rien à faire de son ridicule.
Puis quelqu'un le tira par le bras et se rapprocha de son oreille pour lui demander s'il voulait tester la « poudre du bonheur ». Bien conscient de quoi il s'agissait en réalité, Fyodor hésita à accepter. Mais, se disant qu'il ne serait jeune qu'une fois, il finit par céder et suivit son collègue et alla se pencher sur une table basse, introduire le bout d'une petit paille métallique froide dans sa narine droite, boucher la gauche, et inhaler au maximum la poudre blanche.
Et pendant une dizaine de secondes, il vécu l'expérience la plus déroutante et agréable de sa vie.Dans un grand champ. Les yeux fermés. Si calme.
Immobile, silencieux, apaisé.
Les oiseaux chantent, mais il ne les voie pas.
Il a les pieds dans la neige. Elle n'est pas froide, plutôt tiède, même. Étrange.
Pas de vent, pas de bruit, pas de gens.
Un arbre ou deux, par-ci par-là.
Pas désagréable. Tiède. Calme. Étrange.On le secoua en lui demandant si tout allait bien. Il avait acquiescé et était retourné danser. Apparemment, il avait passé une longue minute en transe, sans bouger ni cligner des yeux. Plus tard, il mit cela sur le compte du fait que c'était sa toute première prise de drogues.
Ses pieds semblaient flotter, détachés du reste de son corps. Le plus perturbant était qu'il s'entendait respirer. Chaque inspiration, chaque souffle résonnait dans toute sa boite crânienne et ses poumons avaient comme décuplé de volume.
Cela faisait d'ailleurs quelques longues minutes qu'un inconnu restait près de lui, probablement un ami de l'organisateur de la fête. Il était grand, un peu plus haut que Fyodor, les épaules larges, les cheveux clairs avec une barbe de trois jours en chemise grise et il l'observait. Plutôt mignon.
Au bout d'un moment, il avait tapoté l'épaule de Fyodor pour lui demander son nom, puis ensuite lui révéler le sien ; inhabituel, un peu exotique et à la fois très banal. Impossible de s'en rappeler - Jean ou Adrian, quelque chose comme ça -. C'était en effet un ami de l'hôte de la soirée.
Dès qu'il eut pris conscience de l'identité de l'homme, le russe sentit comme une brume les envoler tous les deux. Juste eux, et rien d'autre. Ils étaient si proche qu'il pouvait percevoir son souffle chaud contre son visage.
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L'Ange de Fer [Fyolai]
FanfictionJamais spectacle n'aura été autant attendu que le célèbre ballet flamand de l'Ange de Fer, composé de main de maître par Johannes Achtenberg. Jamais les salles ne seront plus remplis, jamais les prestations ne seront plus grandioses. Et pour les deu...