The Rising moon

9. Lana ☆

La capuche de mon sweat gris est rabattue sur ma tête, je n'ai pas fermé l'œil de toute la nuit. Je peine à garder les yeux ouverts. Ce n'est que maintenant que la fatigue se manifeste, au moment où je dois partir pour aller au lycée.

Le stresse m'a tenu réveiller, il s'accrochait à moi comme un parasite. Il creusait au creux de mon ventre un énorme trou pour pouvoir s'y installer. Et j'ai beau me retourner encore et encore dans mon lit, je ne m'étais pas débarrassée de lui.

La guerre la plus dure et dangereuse c'est celle mener contre nous même.

Je ne déploie pas mon épée vers quelqu'un, je me bats chaque heure, chaque minute et chaque seconde dans un combat orageux contre moi-même. J'abrite certes énormément de démons qui me tourmentent mais, moi même, j'en suis un.

J'enfile mes converses noires à mes pieds puis j'attrape ma paire d'écouteurs que je glisse à mes oreilles. Je ne fais jamais rien sans la musique. Elle m'aide à taire mon esprit trop bavard et trop pessimiste à mon plus grand bonheur.

Dès que j'ouvre la porte de ma chambre, des éclats de voix me parviennent au delà de la musique dans mes oreilles. Interloquée de ce qu'il se passe, je fronce automatiquement les sourcils.

Il est presque huit heures du matin, tout le monde vient à peine de se lever et mes parents se disputent déjà. Encore.

Je retire mes écouteurs et prends un grand souffle avant de descendre dans cette mauvaise humeur. Cela dure depuis quelques temps, les disputes entre mes parents, et ça n'a jamais cessé depuis. Je ne comprends pas trop la raison de comment leur relation s'est dégringolée s'empirant un peu plus chaque jour.

A cause de toi.

Je fais taire immédiatement cette petite voix avant que je ne culpabilise encore plus. Je pose un pied sur la première marche de l'escalier la faisant grincer au passage.

- Le problème c'est Lana, s'exclame ma mère sur un ton qui je crois à entendre, énervé.

Je me stoppe dans ma lancée et reste en suspens sur la marche.

- Par pitié, Jane..., entendis-je mon père souffler. Arrête de vouloir accuser Lana pour chaque foutu problème qui se passe en dessous de ce toit !

- Tout a dérapé à cause d'elle. Depuis qu'elle agit comme une victime juste pour attirer l'attention de je ne sais qui ! Ta fille gâche tout.

Mon cœur se brise et personne peut l'entendre.

Je me laisse glisser contre la rampe de l'escalier m'asseyant sur la marche.

- C'est ta fille aussi, notre fille !, réplique mon père. Et si c'était nous le problème ? As-tu pensé à cette possibilité là ? Peut-être qu'on devrait être plus présent pour elle...Je ne sais pas...Elle a peut-être besoin de nous.

Un rire amer sort de la bouche de ma mère.

- Si tu veux aider une petite menteuse, vas-y je t'en prie. Moi, je n'en ferai rien. Et même si c'est moi qui a été enceinte d'elle, rien de moi se reflète en elle.

Je ne suis pas une menteuse.

Quelque chose ne va pas avec moi, je le sais, je le sens.

Mon cœur a été tellement piétiné par les paroles de ma mère que je me demande comment il fait pour battre encore.

Une rivière déborde de mes yeux dont un écoulement d'eau salée longe du coin de mon œil à ma mâchoire. Quelques gouttes s'écrasent sur la manche de mon sweat, je laisse faire parce que j'en ai besoin.