The Rising moon

16. Lana ☆

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22h36, à la sortie du Joey's Bar.

Cela se sent qu'on est en octobre. Le temps s'est complétement rafraichi. Le vent souffle et fait tournoyer quelques mèches de mes cheveux dans l'air. Mes poils s'hérissent dans mon cou à cause du froid qui s'infiltre en dessous de mes vêtements.

Croisant les bras contre ma poitrine, j'essaie désespérément de garder ma chaleur. En sortant du bar, l'esprit embrouillé par une certaine personne, j'ai complétement oublié de prendre ma veste avec moi. C'est ma faute si je tremble de froid maintenant.

Les rues sont désertes, je n'entends que le vent effleurer les feuilles d'arbres. Il n'y a que moi et mes bruits de pas dans ce silence. Me sentant pas en sécurité, j'accélère la cadence pour arriver au plus vite chez moi.

Peut-être que j'aurais dû accepter que Grey me ramène chez moi.

En étant une femme de nos jours, on ne peut même plus marcher dans les rues la nuit par peur de se faire suivre par des saletés d'hommes. C'est ça d'être une femme, avoir peur pour notre vie.

Je marche de plus en plus vite quand un sentiment de peur tord de plus en plus mes entrailles. Je jette un coup d'œil derrière moi, puis un autre, pour m'assurer que personne ne me suit. Quelques lampadaires illuminent un peu la route sinon seulement le noir complet m'engloutit.

J'ai l'impression d'être aspirer dans les ténèbres.

Des gouttes de sueur longent mon front avant que je ne les essuis d'un revers de la main. J'ai cette alarme dans ma tête qui n'arrête pas de sonner comme si mon subconscient voulait me prévenir de quelque chose.

Je commence à presque courir dans la rue, le souffle coupé par l'anxiété. Si quelqu'un me voyait, il pourrait croire que je sors d'un asile de fou.

Je ne m'arrête pas, je continue ma route tout en regardant rapidement derrière moi. Mais il n'y a toujours personne.

Alors pourquoi j'ai cette impression que quelqu'un me suit et épie mes moindres faits et gestes ?

Je peux sentir mes mains trembler, la peur continue de monter en moi comme un parasite. Je deviens folle, la fatigue me joue sûrement un tour.

Pourquoi la route pour rentrer chez moi me parait aussi longue tout à coup ?

Le bar n'est qu'à seulement deux ou trois rues de ma maison pourtant dans ma tête, je marche depuis au moins cinq minutes. J'ai de plus en plus de mal à respirer, l'air devient rare dans mes voies respiratoires.

Ce n'est rien.

S'il vous plait, que tout soit dans ma tête. Que mon imagination me joue des tours.

Mon cœur bat si fort dans ma poitrine que chaque battement qu'il fait, je le sens raisonner dans tout mon corps. Comme un écho. Je ne fais plus semblant, je cours malgré le peu de force qui me reste dans mes jambes.

J'observe les alentours, toujours personne. Quand j'entends un bruit provenir de derrière moi, je fais un bond et scrute l'endroit d'un regard apeuré. Mes yeux sont embrumés par l'angoisse et la peur. J'inspecte de fond en comble ce qui m'entoure mais rien, absolument rien.

- Ok tout va bien, je chuchote à moi-même pour empêcher que je ne tombe dans les pommes.

Je souffle longuement et ferme les yeux quelques secondes pour retrouver mes esprits. Comme je reconnais la rue, je ne suis plus très loin de chez moi. Quand je commence à reprendre mon calme, je me retourne pour continuer mon chemin mais je bute contre quelque chose.