Vue de Giyu
Je me suis réveillé pour la simple raison que cet enfoiré de Sabito, au lieu de laisser mon réveil faire son travail (c'est-à-dire, me réveiller avec "Dance The Night" de Dua Lipa) m'a balancé un oreiller dans la tronche avant d'éclater de rire devant ma tête de mec mal réveillé. Je me suis frotté les yeux en poussant un long soupir puis je l'ai regardé, des envies meurtrières naissantes dans mon petit cerveau, et il a alors filé sous la douche. J'entendais déjà Makomo qui chantait en sortant de la salle de bain en peignoir, se servant de son tube de dentifrice comme micro. La seule chose qu'elle a oublié, c'était de refermer le fameux tube, donc le dentifrice lui a explosé à la gueule, la menthe s'infiltrant dans ses beaux yeux bleus.
Elle s'est effondrée sur son lit telle une drama queen et a commencé à pleurer à cause du dentifrice, et je me suis senti obliger d'aller consoler mon amie dès le matin en lui caressant l'épaule pour la soutenir dans cette épreuve difficile. Quand elle s'est enfin remise de ses émotions, j'ai regardé mon téléphone, il était déjà 7h et les cours commençaient à 8h. Sachant que nous habitions à environ un quart d'heure de l'académie, je me suis levé en poussant un énième soupir afin d'aller prendre mon petit-déjeuner pendant que Makomo s'habillait dans la chambre et que Sabito prenait sa douche en braillant, prenant son temps à croire que c'était lui qui payait l'eau chaude. Il devait toujours s'expliquer avec mes parents lors des factures à la fin du mois, et il m'accusait toujours, et bien sûr mes parents le croyaient.
Mes deux meilleurs amis habitaient chez moi car, pour Makomo, ses parents étaient devenus des fous mentaux à cause de l'alcool et qu'ils étaient actuellement dans un hôpital psychiatrique et qu'elle n'avait pas quoi de se payer un appartement pour ses études, même avec une bourse, et pour Sabito, leurs parents étaient partis travailler dans un pays étranger pour lancer leur boîte de jus d'oranges en pensant que ça allait percer, et aussi pour échapper au malheur de ce pays. On n'avait plus de nouvelles d'eux, et je me demandais toujours s'ils avaient vraiment réussi à passer la frontière, ce qui était très difficile pour tout japonais voulant aller à l'étranger, même pour les vacances, à moins d'avoir un motif vraiment très important aux yeux de la justice.
Perdu dans mes pensées tout en mangeant avec beaucoup d'animation mon bol de céréales Trésors de Kellogg's avec du lait d'amande, trois coups secs ont retenti à la porte, si forts que j'ai cru que notre pauvre petite porte d'entrée en bois allait s'envoler vers d'autres cieux rejoindre la Team Rocket pour toujours.
-CONTRÔLE QUOTIDIEN, OUVREZ LA PORTE IMMEDIATEMENT ! a tonné la voix puissante du piqueur.
C'est ainsi qu'on les appelait, les piqueurs. Chaque matin, ils venaient déranger notre petite vie pourtant si tranquille à la maison pour prendre quelques gouttes de notre sang et de le rapporter à leur laboratoire où personne ne mettait les pieds pour vérifier si nous ne devenions pas un démon, car seul Muzan avait le droit d'en être un, ainsi que ses plus proches disciples, nommés les lunes supérieures. Je ne me souvenais pas vraiment de leurs noms, mais je me souviens des images terrifiantes de leurs visages qui passaient parfois à la télé à une certaine époque, quand j'étais encore petit et que je devais me serrer contre ma sœur tellement la peur me retournait le ventre.
Je me suis levé avec un énième soupir las pendant que Makomo dévalait les escaliers quatre à quatre en essayant de ne pas se casser la gueule en enfilant son éternel pull rouge, et j'avais entendu Sabito couper la douche et je l'imaginais donc débarquer en serviette, ce qui fut le cas quelques secondes plus tard, et j'aurais bien exploser de rire si le fichu piqueur ne serait pas là avec sa mine dure et ses traits tirés par la vieillesse et la fatigue.
Comme d'habitude, nos parents sont passés en premier, puis ma grande soeur Tsukato, moi, Makomo et enfin Sabito. On nous piquait toujours au même endroit, et tous dans le pays avions cette petite cicatrice qui se rouvrait chaque jour sur notre empreinte digitale de l'index de la main droite depuis notre premier jour sur Terre, car ils imposaient ça aux bébés dès la naissance, ce qui était encore plus cruel. Je ne sentais honnêtement plus la douleur de la piqûre, c'en était presque familier, même si je n'avais jamais été ami avec les aiguilles. Et puis, le matin, je prenais un peu de temps à me réveiller, alors je me sentais un peu comme anesthésié.
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Notre dernière chance
FanficMuzan a survécu, et les Piliers sont morts il y a déjà bien longtemps, mais cette histoire ne se conte plus, si on entend parler d'eux, on est exécutés sur place avant même d'avoir dit bonjour. Il étaient neuf, et pourtant même les plus forts ont su...