Retour au présent

Notre punition collective était enfin terminée, nous retournions dans nos cellules habituelles. J'étais rassuré car Julien avait été transféré dans une autre cellule, donc Alex était seule dans sa cellule pour le moment. Elle était sereine à l'idée de pouvoir dormir sans avoir peur de se faire trancher la gorge durant la nuit.

Cette nuit fut paisible jusqu'à ce que les gardiens nous réveillent en tapant sur nos barreaux. Alex avait eu du mal à se lever, elle n'avait pas bonne mine. Je m'approchai d'elle lorsque nous attendions pour nous rendre au chantier.

- T'as une tête qui ne me plaît pas du tout.

- Merci, dis que je suis moche aussi. dit-elle en riant. 

- Je ne rigole pas Alex. T'as l'air malade, approche.

Je mis ma main sur son petit front constellé de perles de sueur. Je ne m'étais pas trompé, elle avait de la fièvre et pas qu'un peu.

- Je sais, j'ai de la fièvre, pas besoin de faire cette tête-là, Gabriel, mais ça va passer, ne t'en fais pas.

- J'espère que tu as raison.

- De toute manière, je dois continuer à travailler et faire comme si de rien n'était, sinon tu sais ce qu'il se passera s'ils découvrent que je suis malade. me dit Alex. 

- Je sais... essaie de ne pas trop en faire non plus. lui confiai-je peu rassuré par la situation. 






ALEX


Les gardiens nous emmenèrent au travail. Aujourd'hui, nous étions dans une salle et nous devions cirer les chaussures des gardiens. Nous devions rester debout durant cinq heures d'affilée sans aucune pause. La fièvre ne m'avait pas quitté depuis cette nuit, mais mes mains commençaient à guérir grâce à la sorte de pommade que Gabriel s'était procurée. Je me demandais d'ailleurs comment il s'était débrouillé. Il y avait tellement de choses que j'aimerais savoir sur lui, mais ça impliquait le fait de lui dire des choses sur moi, or ça, je ne pouvais pas me le permettre. Le nombre de bottes à cirer était ingérable. Je me concentrais pour ne pas m'écrouler au sol. Je devais faire comme si de rien n'était devant les gardiens. Je sentais également le regard de Gabriel sur moi. Les gardiens sortent de la salle, nous laissant sans surveillance. Ils avaient pris l'habitude de le faire car au moindre faux pas d'un détenu, nous savions qu'ils nous punirait comme la dernière fois, ou même pire. Gabriel contourna la table et s'approcha de moi.

- Ça va ? lui demandai-je inquiet. 

- Oui, tout va bien.

Je sentis Gabriel assez tendu.

- Arrête de me mentir, je vois bien que tu te bats avec toi-même pour tenir debout.

- Et même si c'était le cas, qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu ne peux rien y faire, Gabriel. répondis-je d’un ton acerbe. 

J'étais en colère, mais pas contre Gabriel, mais contre moi-même. Il se donnait du mal à me maintenir en vie, et je ne trouvais rien de mieux que de tomber malade. Il allait riposter lorsqu'un gardien entra dans la pièce.

- Détenu, retourne à ton poste immédiatement, beugla le gardien. 

Gabriel s'exécuta sans discuter. Du coin de l'œil, je vis Julien qui ne nous avait pas quitté des yeux. Il avait un sourire mauvais sur son visage. Malgré le fait qu'il n'était plus dans ma cellule, je savais très bien qu'il continuerait à me faire vivre l'enfer. Les deux gardiens quittèrent une fois de plus la salle. Julien s'approcha de ma table, Gabriel ne bougea pas, mais je vis ses poings se serrer.

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