JEFF


Je fis semblant de dormir, en écoutant ce que Gabriel répondrait à Alex. Je sentais qu'il mentait, alors j'attendais qu'elle s'endorme pour avoir une discussion avec mon ami.

- Gabriel, où étais-tu ? lui demandai-je.

Il était exaspéré, mais honnêtement, son caractère de cochon me passait au-dessus. Il faisait sûrement peur à pas mal de monde sur cette terre, mais pas à moi.

- Mais enfin, vous êtes mes parents ou quoi ?!

- Non, mais je ne sais pas si tu as remarqué, elle ne t'a pas cru. Elle a juste laissé couler, alors j'espère pour toi que tu n'as pas fait une connerie.

- Je suis désolé, Jeff, mais ça ne te regarde pas.

- Il fut un temps où tu me racontais tout ! lui hurlai-je exaspéré par son comportement. 

- Fais-moi confiance.

- Je te fais confiance, Gab ! Ce n'est pas ça le souci, c'est juste que tu ne nous dis pas tout et ça me tape sur les nerfs.

Il ne répondit rien, il savait qu'il ne pouvait pas me mentir, mais il ne voulait pas non plus me dire ce qu'il avait fait. Je soufflai et me couchai en lui disant ;

- Bien, comme tu voudras, que tu ne sois pas honnête avec moi, c'est une chose, mais Alex ne mérite pas tes cachotteries. Ne deviens pas un imbécile, Gabriel.

22 heures

Une alarme retentit dans toute la prison, Alex se réveilla en sursaut. Il lui fallut quelques minutes pour que son esprit reprenne une certaine contenance. Les autres détenus étaient paniqués, tapant sur les grilles comme des animaux en criant aux gardiens de les laisser sortir. Soudain, la voix du directeur retentit dans les haut-parleurs :

Je vous en prie messieurs, restez calmes. Les gardiens vont vous faire évacuer dans la cour. Suivez les instructions qu'ils vous donneront et tout se passera bien.


Ce qui aurait dû rassurer les détenus n’a fait qu’envenimer la situation. Les détenus étaient incontrôlables. Un gardien prit la parole pour tenter de calmer les hommes coincés dans les cellules :

Nous allons ouvrir les grilles. Vous allez vous mettre en rang comme d’habitude, pas de chahutage ou quelconque incident, et comme l'a si bien dit le directeur, 'tout se passera bien.'


Les grilles s'ouvrent. Alex, Jeff, et moi sortîmes de nos cellules. Nous attendions le départ. Julien arriva avec un énorme sourire sur le visage (sourire qu’il n'avait pas un peu plus tôt lorsque je l'avais menacé avec mon arme, cependant, il fit comme si de rien n’était, c’est sa spécialité).

Très beau mouvement de panique les mecs, bien joué. dit Julien en tapant dans ses mains.

Parle encore plus fort, crétin, comme ça tout le monde t'entendra. 


Julien leva les yeux au ciel et se mit derrière moi. Maintenant, la partie la plus compliquée allait débuter. Tout devait être millimétré afin qu'aucun gardien ne remarque notre disparition. Nous marchions le long du couloir vers les douches quand soudain, la lumière disjoncta. Nous nous retrouvions dans le noir total. Je fis signe rapidement à mes camarades d'en profiter pour nous écarter du groupe. Nous nous dirigeons alors vers les douches, où nous nous cachâmes en attendant que les autres continuent leur chemin. Le seul bruit que nous pouvions entendre était celui de nos respirations. Une respiration attire mon attention en particulier. Je présume que c’était celle d’Alex. Elle était rapide et légèrement saccadée, signe d’un début de crise de panique. Je m'approchai à pas de loup vers elle. La seule lumière était celle de la lune qui filtrait d’une étroite fenêtre. Une fois arrivé à ses côtés, je lui pris la main et la serrai dans la mienne, lui chuchotant :

SANTOS. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant