24 heures auparavant:

Je demandai à un gardien s’il était possible de passer un coup de fil. Je lui dis que je voulais prendre des nouvelles de ma tante qui était malade (ce qui est un énorme mensonge puisque je n’ai pas de famille, enfin du moins, pas à ma connaissance, mais cela, il ne le sait pas). Il opina et m’accompagna à la cabine téléphonique. Il s’écarta de quelques pas pour me laisser un semblant d'intimité. Je compose le numéro d’un gars de confiance du gang, Antonio Delanov. Il décrocha directement.

- Oh mi amigo (mon ami), ça fait longtemps que tu ne m’as pas appelé ! Comment vas-tu ?

- Ça va, écoute attentivement Anto, j’ai une mission à te confier.

- Dis-moi, j’écoute, me dit mon homme de confiance.

- Demain à une heure du matin, il faut que tu trouves une voiture et que tu viennes devant la prison. Fais en sorte de trouver une voiture avec des vitres teintées.

- Mais non !? Me dis pas que tu vas t’évader, t'es complètement malade, dit-il affolé.

- Je suis très sérieux, je n’ai plus de temps, faut que je te laisse. Demain une heure, n’oublie pas.

- Euh… d’accord, compte sur moi mi amigo (mon ami), je serai là.

- Merci, à demain.

- Oui, fais attention, me dit Anto. 

- T’inquiète pas, je gère.

Le gardien me raccompagna à ma cellule, sans se douter de quoi que ce soit.

Retour au présent:

Nous nous engageons dans la rue, il faisait nuit noire dehors. Nous étions éclairés uniquement par la lumière des étoiles dans le ciel. Lors d’une nuit où Alex n’arrivait pas à dormir, elle m’avait fait part d’une chose : elle était persuadée que chacune des étoiles dans le ciel était une personne que nous aimions, qui malheureusement avait quitté le monde des vivants. Ainsi, lorsque le soleil se couchait pour laisser place à la nuit sombre, ces étoiles brillaient pour nous, pour veiller sur nous durant notre nuit et pour nous rappeler que ceux qu’on aime sont toujours là près de nous. Je lui avais répondu que je trouvais cette idée merveilleuse. Alors, en regardant le ciel, je demandai à mon étoile, Angelica, de nous donner de la force et de veiller sur Alex. Les rues étaient désertes, mais je vis une voiture aux vitres teintées. Pas de doute, c’était Antonio. Nous nous dirigeons en courant vers la voiture et entrâmes à l’intérieur. Jeff se met devant tandis que je m'installe à l’arrière avec Alex contre moi. Je ne prends pas la peine de m’attacher. Antonio était perturbé, il regarda Alex puis me regarda avec un air interrogateur.

- Je n’ai pas le temps de t’expliquer, elle est blessée, il lui faut vite un médecin.

- Je sais exactement où en trouver un, assura mon ami.

- Parfait, dépêche-toi.

Sur ces paroles, il démarra à toute allure, ne respectant qu’à moitié le code de la route. Personne ne parlait, le silence était pesant, comme si chacun de nous restait en apnée jusqu’à manquer d’air. Alex ouvrit les yeux quelques minutes et me regarda comme hypnotisée, je lui chuchotai doucement: 

Alex, il faut que je te dise quelque chose


 elle sourit et me répondit :

Je ne vais pas mourir, Gabriel. Ne fais pas cette tête-là. Tu me diras ce que tu as à me dire lorsque je serai plus en forme. m’assura-t-elle.

SANTOS. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant