Déchéances T1

Chapitre 9 - Réunion de famille

– Mademoiselle Rosset, vous semblez ailleurs aujourd'hui. Un problème ?

– Une migraine insupportable depuis deux jours.

– Encore ? Pensez à prendre rendez-vous avec votre médecin pour qu'il vous prescrive un traitement. Pour l'heure, je vous conseille de rentrer chez vous.

Sans attendre, Malori rangea ses affaires, salua les personnes se trouvant dans la salle de classe et prit la direction de la maison. À son arrivée, deux silhouettes se faisaient face. L'une se tenait à l'intérieur alors que la seconde s'était arrêtée au perron.

– Tu n'as rien à faire ici !

– Je ne partage pas ton avis. Aux dernières nouvelles, nous sommes toujours mariés. Si tu veux pouvoir prononcer ces paroles sans être repris, donne-moi des papiers de divorce.

– Reviens demain et je les aurai.

– Parfait. Nous sommes d'accord pour régler cette affaire au plus vite, j'imagine.

– Bonsoir.

– Dépêche-toi de rentrer Malori.

– Je ne salue pas ton invitée ?

– Elle n'a rien d'une invitée. Obéis maintenant.

– Attends.

La jeune adulte se retourna vers la femme et lui déposa une bise sur la joue.

– Bonjour maman.

Basile écarquilla les yeux, surpris que sa fille connaisse le lien qui l'unissait à la femme. La mâchoire et les poings serrés, il se retint d'exploser de rage.

– J'ai tenté de t'appeler, mais tu n'as pas répondu alors je suis passée.

– Je n'ai pas regardé mon téléphone de la journée.

Julia venait d'apparaître. Désireuse de mettre son conjoint dans une position plus délicate que celle dans laquelle il se trouvait, elle le questionna quant à l'identité de la femme.

– Mon ex-épouse.

Loin de vouloir le rejoindre dans son jeu, Selena ajouta une précision.

– Épouse. La procédure de divorce n'a pas encore été entamée.

– Oh... Je ferais donc mieux de vous laisser.

Le trio familial se regardait. Basile fusillait Selena, qui contrairement à lui, affichait un sourire moqueur. Les yeux de Malo disputaient une partie de ping-pong, passant de son père à sa mère.

– Appelons un chat, un chat, mon chéri.

– Rentre chez toi. Je ne veux plus te voir.

– Je désire seulement parler à ma fille.

– Deux minutes, pas plus sinon, je viens la chercher.

– Trois. Je te fais des misères autrement pour le divorce.

– Entendu. Et pas une minute de plus.

– Tu es un amour.

La porte fermée, Selena regarda sa Malori.

– Tu vas bien ? Tu sembles à l'ouest.

– Je suis fatiguée. Depuis plusieurs jours déjà, j'ai énormément de mal à dormir correctement. Chacune de mes nuits est entrecoupée toutes les heures. Sinon, dis-moi. Tu es là pour une raison précise.

– En effet. Pars avec moi. Ne reste pas ici.

– Je ne peux pas. Je dois régler certaines affaires et je n'ai pas la possibilité de m'en aller comme ça.