Caleb et Daphnée

Chapitre 5

Avant de poser mon portable, je vais voir mes mails. Sans surprise, j'en ai un de mon patron. Il est tellement impatient de boucler cette affaire. Je me redresse dans mes oreiller et prend une grande inspiration. Il me faut bien ça pour affronter les piques de mon boss.

Mail de mon patron : Etes-vous parvenue à raisonner le frères récalcitrant ? Je ne vous paie pas pour prendre des vacances.

Toujours la même rengaine. Je décide de lui répondre tout de suite sinon, je suis assurée de ne pas fermer l'œil de la nuit.

Mon mail : Robert, je vous assure que je fais tout mon possible, mais la situation n'est pas évidente. J'ai besoin de plus de temps, mais j'y travaille, ne vous en faites pas. P.S : Oui, je sais pertinemment que ce ne sont pas des vacances !

Simple et efficace. Espérons qu'il me laisse tranquille, au moins jusqu'à demain... Maintenant, il faut que j'arrive à m'endormir ou la journée de demain risque d'être difficile. J'ai pas envie de ressemble à un zombie durant ma leçon d'équitation avec Caleb. Ce cours va être l'occasion parfaite de me rapprocher de lui et aussi concrètement de son corps de dieu vivant.

D'un seul coup, le fil de mes pensées se coupe net. Il y a une ombre derrière ma fenêtre. Je peux distinctement distinguer un silhouette à travers les rideaux. Je me frotte les yeux et me pince pour m'assurer que je ne rêve pas. La vois l'ombre qui se colle presque à la fenêtre comme pour voir si la chambre est habitée ou pas. A la carrure, je suis certaine que ce n'est pas Caleb ou Kadrick et encore moins Mila. Un frisson court le long de mon échine. Mon sang bat fort dans mes tempes. Je suis presque sûre d'avoir oublié de verrouiller la porte.

Je ne dois pas paniquer, ça ne m'aidera pas. Certes, je ne suis pas épaisse mais je sais me défendre. Après tout, je vis en ville... A pas de loup, je sors de mon lit. Puis le plus silencieusement possible je pousse la lourde commode contre la porte. J'essaie de me dire que c'est juste un client du ranch que je n'ai pas encore croisé. Quelqu'un qui aurait diné en ville et peut être pris un ou deux verres de trop avant de rentrer et de ne plus savoir ou est sa chambre...

Tout à coup, la poignée de la porte s'abaisse. La personne, qui ce que soit, tente d'entrer dans ma chambre. Tous mes sens sont en alerte et aucun son n'échappe à mon hypervigilance. Je crois que je pourrais entendre les battement d'aile d'un papillon tant je suis au aguets. Les secondes s'étirent alors que l'homme s'acharne sur la poignée de plus en plus énervé. Voyant que ça ne marche pas, l'homme carrément des coups sur la porte pour l'enfoncer.

Je m'adosse à la commode et la pousse de toute mes forces pour m'assurer qu'elle ne bouge pas. Je tente de crier à l'homme de partir. J'essaie d'articuler les prénoms de Caleb et Kadrick pour qu'ils viennent à mon secours. Mais ma gorge est tellement nouée par la peur que pas un son ne sort de ma bouche. Soudain, tout redevient calme. Il n'y a plus un bruit dehors. Je ne sais pas si c'est bon ou mauvais signe. Mon cœur bat si fort qu'il resonne dans mes oreilles. Je suis terrorisée et toujours à l'affut.

Timidement, je lève la tête et regarde dehors, guettant le moindre mouvement. Je retiens mon souffle comme si cela pouvait me rendre invisible. Je ne vois plus rien alors je me harde à me lever pour écarter un peu le rideau. L'homme est parti... Je tremble comme une feuille et me précipite sur mon portable posé sur le chevet. Il faut que j'appelle les frères, mais je réalise que je n'ai pas leurs numéros. J'attrape rapidement mon carnet sous le matelas, dedans, j'ai le numéro du ranch. Je le compose en tenant fermement mon téléphone. J'entends la voix de Mila, je suis tombé sur le répondeur.

Je raccroche et tente de reprendre mon calme. Qui est ce que je peux appeler ? La police ? Non, ils ne se déplaceront pas puisque dans les faits rien n'est arrivé... Je n'arrive plus respirer comme si l'air n'atteignait pas mes poumons. Et merde, j'appelle quand même.