3.1 - premier acte

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Jaune de l'indifférence

Louis était encore dans son petit monde à lui, regardant le paysage à travers la vitre de la classe, située juste à sa gauche. Il avait sa main droite contre sa joue, l'utilisant comme repose-tête. Il mâchouillait le bout de son crayon avec ces incisives. Il admirait ce qui la nature pouvait démontrer et se demandait pourquoi il restait enfermé dans cette classe sans air conditionné et avec le soleil qui tapait fort. Il faisait déjà chaud de base mais avait plus l'impression de se retrouver dans un four que dans une salle de classe. De plus, le cours était inintéressant.

Louis ne savait même plus dans quel cours il se trouvait. Il pourrait très bien regarder au tableau, mais au niveau scolaire dans lequel il est, les professeurs ne s'acharnent plus à écrire sur les tableaux et ne font que déblatérer des imbécilités que des choses qui vont servir aux étudiants dans le futur. Le théorème de Pythagore et de Thalès, qu'il avait déjà vu dans les années précédentes lui était d'aucune utilité, pourtant il les avait appris. Donc ce qu'il était en train de voir, ne l'intéressait encore moins que ce qu'il avait vu dans le passé. Il est lui-même.

Louis n'écoutait déjà pas beaucoup de base les cours, sachant impérativement qu'il connaissait déjà la matière des lustres avant de la voir. Il apprenait à ses petites sœurs, tel que Charlotte et Félicia comment faire telle ou telle chose, dans n'importe quelle matière avant même qu'elles ne le voient. Ainsi, elles avaient de l'avance sur les autres et comprenaient mieux ce qu'il fallait faire avec les explications de leur grand frère que de leur professeur. Elles peuvent ainsi faire comme le jeune homme, se reposer en cours et réfléchir par rapport à beaucoup de choses. Elles sont chanceuses, l'esprit tranquille.

Louis soupirait fortement quand le professeur lui demanda de répondre à la question qu'il lui posait et que bien évidemment, il n'avait pas entendu. Il avait été à des années lumières de la salle de classe, alors comment aurait-il pu entendre ne serais-ce qu'un sifflement ou une syllabe de la question ? Il tourna la tête vers celui qui devait lui apprendre ses choses, mais son regard en disait fort sur ce qu'il pensait du jeune homme. « Un incapable », « un cas désespéré » ou encore « une erreur de l'humanité ». Il soupira légèrement et répondit à la question.

Louis avait réussit à faire fermer le clapet à son professeur et il n'en avait complètement rien à faire. Il s'en foutait totalement, n'y trouvant rien de concert et d'intéressant à en retirer contrairement aux autres élèves. Tout ce qui importait au jeune homme était sûrement le fait qu'il encore dans cette classe, dans ce cours-ci alors qu'il n'y avait rien à faire. Ce n'était pas sa place là, ni dans une autre classe, ni dans un autre cours, ni dans un autre établissement scolaire. Il n'avait pas sa place dans tout ce qui se rapportait à l'apprentissage intellectuel.

Louis prit ses affaires qu'il remballa doucement pour ne pas déranger le temps d'étudiants qui écoutent le professeur enchaîné les mots comme si cela avait réellement un sens alors que l'histoire des hommes préhistoriques n'avait strictement aucun sens aux yeux du jeune homme. Il était presque adulte et toute cette folie scolaire lui bouffait les entrailles sans même qu'il ne puisse y faire quoi que se soit. Il avait marre qu'on le prenne pour un moins que rien, alors son sac remplit de son bloc et de son plumier à moitié plein mais pas non plus à moitié vide et sortit du cours.

Louis n'en avait rien à faire ce que son professeur allait dire durant le conseil de classe ou encore de ce que les autres élèves iront dire sur lui. Il ne vivait que pour lui-même et non pour les autres. Il ne vivait que pour sa propre personne parce que ce n'est pas les autres qui iront faire tout à sa place. S'il ne le fait pas lui-même, s'il ne se sauve pas lui-même, personne n'ira le faire pour lui. Il regarde autour de lui, personne n'a fait comme lui. Personne n'à oser envoyer un professeur se faire voir comme lui.

Louis sortit de l'établissement scolaire et chercha du regard après un être humain qui pourrait le renvoyer en classe. Il n'y avait strictement personne, alors il partit tranquillement avec les mains dans les poches et sa mèche tombant devant ses yeux. Il esquissa un sourire quand il passa le portail en ferraille de couleur noir. Il enfonça un peu plus ses mains dans ses poches, faisant légèrement baisser son jean de quelques centimètres, laissant apparaître une infime partie de son caleçon. La mode du pantalon taille basse, faisait fureur et il en avait été une petite victime.

Louis entra dans le parc qu'il voyait depuis la fenêtre de sa classe. Il y jeta un coup d'œil et vit que quelqu'un encore dans la classe le fixait et le suivait même du regard. Il fit un clin d'œil et un doigt d'honneur à cette personne même s'il ne savait pas qui c'était. Ce n'était déjà pas son professeur d'histoire alors il eut un soulagement. La personne lui avait rendu son clin d'œil et son doigt d'honneur tout en discrétion pour ne pas que l'adulte présent dans la classe ne le punisse. Il souri bêtement et retourna son regard vers la verdure autour de lui.

Louis s'assit a même le sol, jetant son sac sur le sol et sortant son téléphone portable ainsi que ses écouteurs de celui-ci. Il mit en route une chanson auquel il était très attaché. Il l'écoutait depuis tout petit et n'était pas prêt d'arrêter de l'écouter. Il était à l'ombre, sous un arbre, fermant doucement les yeux. Il sentit son sac bougé à côté de lui mais ne se préoccupa pas plus de cela puisque cela pourrait très bien être le vent. Il était plus dans son petit monde imaginaire que dans la réalité, ne se souciant même plus de tout ce qui l'entourait et du bruit d'une respiration à côté de lui.

Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant